Incroyable mais vrai : en 2008, cela faisait rien de moins que trente ans que David fucking COVERDALE avait quitté DEEP PURPLE pour se lancer dans une carrière en solo. De son œuvre solitaire naîtra très vite un groupe culte, WHITESNAKE, véritable légende du Hard Rock dont les aficionados du genre connaissent moult hits en puissance définitivement inaltérables. Il fallait bien fêter ça en beauté et c’est la raison pour laquelle cette année-là le groupe britannique était parti en tournée mondiale pour des dizaines de shows de folie. La compilation dont je parle dans cette chronique a été publiée pour soutenir cette tournée et contribuer à la commémoration de l’évènement. Et cet énième best-of ne recèle non pas un, ni même deux, mais bien trois disques contenant chacun pas moins de 17 pistes ! S’agirait-il donc de la compilation ultime du serpent blanc ? C’est ce que nous allons voir !

Plus qu’un best-of de WHITESNAKE, "30th Anniversary Collection" est un véritable passage en revue de la carrière artistique de David COVERDALE, le seul, l’unique. On retrouve ainsi l’écrasante majorité des incontournables de WHITESNAKE, mais aussi des extraits des périodes plus sombres du groupe, ainsi que quelques fragments de sa collaboration avec Jimmy PAGE et de sa brève expérience solo du début des années 2000. Les trois disques concentrent en fait le contenu de deux compilations distinctes sorties précédemment : "The Early Years" (2004) se retrouve sur le CD 1 et "The Silver Anniversary Collection" (2003) sur les CDs 2 et 3, avec un léger remaniement de la troisième galette pour inclure des extraits des enregistrements de la fin des années 2000. Du pain béni pour les nouveaux venus qui n’auraient pas encore en leur possession un best-of ou quelques albums de WHITESNAKE : avec cette compilation ils ont la possibilité de couvrir l’intégralité de l’Histoire du groupe, de ses balbutiements blues-rock dans les années 1970 a son aboutissement Heavy Metal actuel.

Trois disques remplis ras-la-gueule, ça fait beaucoup, mais quand on aime, on ne compte pas ! Surtout que cette compilation ne contient vraiment rien de mauvais, WHITESNAKE étant réputé pour la qualité constante de ses albums et leur forte homogénéité. Comme on a de la place, on ne s’est pas limité aux sempiternels single, et tous les albums sont représentés, y compris les live ("In The Heart Of The City" et "Starkers in Tokyo"), y compris les albums "Restless Heart", "Into The Light" et "Coverdale/Page", et on a même droit à un extrait de la partie studio du récent "Live In The Shadow Of The Blues", à savoir l’excellent et très Heavy "If You Want Me". On couvre par conséquent une période s’étendant de 1978 à 2008, des premiers albums des 70’s à l’album "Good To Be Bad" incarné par l’excellent titre "Best Years". Le tout avec un son excellent faisant la part-belle à remastering de très grande classe. Du bonheur !

On retrouve donc avec un plaisir intact tout ce qui fait que WHITESNAKE, c’est vachement trop bien : la superbe voix de David COVERDALE, l’un des meilleurs chanteurs de toute l’histoire du rock’n’roll, les refrains aux petits oignons, les sonorités blues-rock, les soli de guitare de folie dont certains sont attribués à Steve VAI (et oui, sur les quatre extraits de l’album "Slip Of The Tongue"), les riffs et autres thèmes musicaux imprimés sitôt entendu, etc, etc… Pas de mystère avec un pareil monument érigé des décennies durant à la gloire du tout puissant Hard Rock : c’est culte de A à Z.

J’aurai toutefois un reproche à formuler à l'encontre de cette "compilation-de-la-mort-qui-tue" : elle fait l’impasse sur deux tubes absolument fondamentaux, "Bad Boys" et surtout "Slide It In". C’est d’autant plus inexcusable que les albums sur lesquels figurent ces chansons sont largement représentés sur les trois disques, et qu’en plus lesdits disques contiennent des doublons ("Walking In The Shadow Of The Blues" et "Here I Go Again" par exemple). Ça coutera bien une étoile, déjà parce que "Slide It In" est mon titre de WHITESNAKE préféré, et ensuite parce que comme je viens de le démontrer il était tout à fait possible de prendre en compte ces deux morceaux sans nuire à d’autres. Mais en fin de compte ça n’est pas bien grave, et je pense avoir fournit suffisamment d’arguments convaincants à ceux qui souhaiteraient découvrir WHITESNAKE avec "30th Anniversary Collection", qui ne pourrait pas être un meilleur choix pour y parvenir. Vous voila prévenus, vous n’avez plus d’excuse !