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GRUNGE  |  STUDIO

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1986 Clairvoyance
1987 Even If And Especiall...
1988 Invisible Lantern
1989 Buzz Factory
1991 Uncle Anesthesia
1992 Sweet Oblivion
1996 Dust
2011 Last Words: The Final...
 

- Style : Dogstar
- Membre : PatrÓn
- Style + Membre : Mad Season, Queens Of The Stone Age, Mark Lanegan

SCREAMING TREES - Dust (1996)
Par KARL VON KARL le 30 Mai 2009          Consultée 5828 fois

Si les SCREAMING TREES n’ont jamais récolté les fruits de leur labeur, faut-il pour autant négliger leur musique captivante à plus d’un titre ? Le raz-de-marée inattendu NIRVANA a illuminé la scène GRUNGE de SEATTLE. Mais il a étrangement occulté les TREES qui se sont contentés d’un succès d’estime pendant que PEARL JAM ou SOUNDGARDEN vendaient des wagons entiers.

« Dust » est donc leur dernier album-studio et le chanteur n’est autre que le charismatique Mark Lanegan. Esprit tourmenté et grand consommateur de drogues diverses, mais surtout compositeur hors pair. Comment ne pas reconnaître le talent du bonhomme à la voix si originale et rocailleuse. En effet, ce timbre profond est capable de susciter chez le public bien des sensations, grâce à sa richesse émotionnelle et à sa grande puissance évocatrice. Mais ce serait oublier trop vite les autres musiciens et en particulier les frères guitaristes Conner, Gary et Van. De brillants artistes à n’en pas douter. Les TREES sont des mélodistes de tout premier ordre dont les travaux sont pour la plupart autant de voyages délicieux dans des univers fascinants. Avec le temps, ces derniers ont su conserver une qualité d’écriture constante et efficace. Ce qui n’est pas le moindre des compliments au vu de l’ambiance tendue qui régnait au sein du collectif.

Concernant cet album, la major EPIC suite au succès de « Sweet Oblivion » (1992), avait demandé expressément au combo de pondre des hits. Nos amis ont donc peaufiné leur recette inspirée notamment du Hard Rock des 70, du Folk et du psyché des 60, avec en sus le meilleur son qu’ils n’aient jamais eu. Les morceaux sont simples et directs, mais les moindres soubresauts de la musique sont soupesés comme le ferait le plus habile des joailliers. Pour autant, les titres sont emplis d’un feeling chaleureux et les mélodies fusent de toute part.

Mais plongeons sans tarder dans ce « Dust » dont la délicate mélancolie semble nous caresser telle une brise légère qui passe sur notre visage. Lanegan est un conteur qui nous guide au gré de ses humeurs dans les méandres de ses textes vaporeux emprunts de poésie et de religion. Quel choix judicieux que cette pochette triste et diaphane pour illustrer une œuvre aussi attachante que méconnue.

Surtout ne vous laissez pas rebuter par ce sombre « Halo Of Ashes » introductif. Un choix discutable. Malgré ses consonances de sitar sympathiques, ce premier titre n’est pas représentatif de l’album et reste relativement dispensable. Fort heureusement, dès la superbe « All I Know », les perles s’enchaînent pour notre plus grand plaisir. Quel savoir faire, quelles mélodies. Les chœurs sont somptueux et l’utilisation de l’harmonium confère un charme supplémentaire à ces compositions finement ciselées. « Look At You » étonne également par son toucher guitaristique toujours fin et ses soli couinants. Le chanteur se livre entièrement, le cœur sur la voix. Une chanson touchante assurément.
Après une intro acoustique, « Dying Days » nous emporte à nouveau dans ses émotions palpables. Ce titre lancinant riche en rebondissements est un diamant brut. « Make My Mind » est plus dynamique avec ses choeurs encore une fois incomparables. Et ne parlons pas du refrain magistral montant dans les aigus ou de ce solo qui zèbre l’espace comme un éclair une nuit d’été. Sur le magnifique « Sworn And Broken », on trouve un violon discret et un clavier bienvenu. L’énergique « Witness » rappelle les albums précédents comme « Sweet Oblivion » ou «Uncle Anesthesia ». Signalons que le groupe a toujours été à l’aise dans ce genre d’exercice plus percutant. « Traveler » est une ballade acoustique accompagnée également de violon, une composition fabuleuse et intimiste qui n’aurait pas dépareillé sur les œuvres solo de Mark comme « I’ll Take Care Of You »(1999) ou « Field Songs »(2001). De quoi rêver donc en toute sérénité.
Malheureusement, les deux derniers morceaux, «Dime Western» et «Gospel Plow», malgré de bonnes intentions, sont très loin d’égaler leurs petits frères. À ce stade, le groupe semble avoir épuisé tout son potentiel et l’on ne saurait le blâmer pour cela, même si on peut trouver regrettable que l’opus s’achève de cette manière.

Cette dernière pierre demeure l’une des plus lumineuses même si d’autres gemmes parsèment leur discographie fournie. Depuis nous pouvons retrouver Mark LANEGAN dans diverses participations, mais notamment chez les QUEENS OF THE STONE AGE et dans une carrière solo inspirée.
La mésentente entre les membres aura raison du combo qui se séparera quelques années après la sortie de ce « Dust » portant décidément bien son nom.
Mais surtout n'oublions pas l'oeuvre des TREES, dont certaines chansons possèdent le pouvoir de réchauffer les âmes de leurs auditeurs.

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   KARL VON KARL

 
   METALINGUS

 
   (2 chroniques)



- Gary Lee Conner (guitare)
- Van Conner (basse)
- Mark Lanegan (chant)
- Barrett Martin (batterie, percussions)


1. Halo Of Ashes
2. All I Know
3. Look At You
4. Dying Days
5. Make My Mind
6. Sworn And Broken
7. Witness
8. Traveler
9. Dime Western
10. Gospel Plow



             



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