Le début des années 90 a été un tournant dans le monde du metal : le heavy traditionnel et le thrash sont en perte de vitesse, le death-metal connait son apogée et l'envol du metal/Rock alternatif américain (grunge) vient perturber ce marasme. Le terme de metal devient alors un "gros mot" au pays de l'Oncle Sam.
ICED EARTH fait partie des groupes qui ont démarré véritablement leur carrière à cette époque. Emmené par le guitariste et leader Jon Schaffer, le groupe propose un heavy très puissant, parfois très rapide avec des guitares tranchantes et des solos virevoltants, avec des alternances de passages plus lents, lourds ou lyriques. Les influences ? Une petite dose de BLACK SABBATH que vous saupoudrez au dessus d'un grand chaudron de JUDAS PRIEST, d' IRON MAIDEN et de METALLICA (époque Kill'em All / Justice...), le tout chauffé à blanc grâce à une production death-metal.
Ben oui, l'album a été enregistré aux célèbres Morrisound Studios à Tampa en Floride (le temple du son "death-metal" américain) ce qui rend justice aux morceaux écrits pour la plupart par les guitaristes. Si vous aimez le speed-metal qui lorgne vers le thrash ("ICED EARTH", "Curse In The Sky"), avec parfois des incursions mystiques, surnaturelles ("Written On The Walls", "Life & Death", la génial partie de guitare du dernier morceau "When The Night Falls"...) voire maléfiques (l'intro de "ICED EARTH"), ce disque est pour vous. Je l'ai redécouvert ces jours-ci et j'avoue que j'ai passé un bon moment en sa compagnie, mais il est vrai que les disques suivants ont tendance à l'occulter un peu.
Cependant, le groupe a mis au point SA formule, et nul doute que le potentiel est là malgré le contexte peu favorable à l'époque. Seul petit point noir : la voix un peu irritante du chanteur. Ce disque est destiné avant tout aux amateurs de "headbanging-metal-c'est-mélodique-mais-ça-arrache" (comme moi;o))) mais qui peut se révéler attrayant pour les fans de progressif, comme au commun des death-metalleux après quelques écoutes.
Le début d'un géant. A redécouvrir.