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METAL EXPERIMENTAL  |  STUDIO

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- Membre : Zimmers Hole, Steve Vai, Testament, Tenet, Lalu, Fear Factory, Dethklok, Dark Angel, Casualties Of Cool, Strapping Young Lad
- Style + Membre : Devin Townsend Project
 

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Devin TOWNSEND - Infinity (1998)
Par JULIEN le 21 Octobre 2003          Consultée 14928 fois

La première chose qui frappe dans ce "Infinity", c'est son habillage sonore : dense, tellement dense... Pas la moindre guitare éructant à l'horizon, pas de blast-beat pour envahir l'espace de sa matraque frénétique, pas de hurlements de dératés en mal de chair fraîche. Non, rien de tout ça. Ce qui frappe, c'est l'intensité proprement phénoménale qui palpite tout au long de ce nouveau disque de l'extraordinaire canadien Devin Townsend, qui se livre dans le dénuement le plus total sur la pochette blanche de son nouveau chef d'œuvre. Et puis, s'installant progressivement, vient la folie, l'inexplicable, le chaos... la pureté.

"Truth"... oui, vérité, la vérité de Devin, celle qui se passe de parole et se contente de choeurs se frayant un chemin au milieu d'un nuage sonore emphatique... lente élévation spirituelle... et puis l'extase, celle de "Christeen", sorte de pop song particulièrement enlevée, magique, guitare enivrante vissée à l'âme et chant somptueux. Mièvre ? Allons donc, vous osez ? Devin mièvre ? Mais nous sommes loin de ces platitudes, vous ne l'aviez pas saisi ? Ecoutez cette voix enchanteresse, cette rythmique solide, cette enveloppe aérienne qui exhausse le tout... merveilleux "Christeen".

Tout ça vous paraît un peu trop commun ? Ah oui ! Que "Bad Devil" jaillisse de sa boîte et vous troue les oreilles à grands coups de guitares tumultueuses, d'orgues hérétiques, de cuivres assourdissants et de piano déglingué ! Et pan, un "War" inhumain, véritable mille feuille sonore constitué d'un superposition assommante de couches qui décrivent l'insupportable violence de la guerre de manière bien plus convaincante que toute la clique damnée du Black Metal. Et quand Devin hurle "stop it please" comme une supplique désespérée, le foisonnement s'estompe et disparaît. C'est une voix angélique, extatique, qui s'empare alors du terrain pour panser les plaies... nos plaies.

Et ça continue : "Soul Driven Cadillac" longue mélopée aux mille facettes et truffée de bruitages indécis, de voix déposées sur fond sonore tournoyant ! Vous n'en pouvez plus, vous réclamez votre dose d'énergie pour tenter de parer à cet éprouvant purgatoire, habité de grognements décalés et de vocalises cinglées qui organisent un dialogue dérogeant aux plus élémentaires lois de la conversation ? Devin va vous remuer, et ça va mordiller dans les pattes, car "Ants" est une courte furie Free-Jazz, totalement épileptique, délicieusement aliénante et d'une technicité toute progressive.

Ca bourdonne, pas vrai ? Soyons charitable, "Wild Colonial Boy" s'invite à la fête et apaise les tourments d'oreilles triturées : quasi complainte, choeurs enfantins traînants, voix superbe de justesse et d'émotion à peine contenue, synthés légèrement grésillant, orchestration diffusant un cataracte insondable... Trois minutes de pur bonheur, que l'on pense simple interlude avant une nouvelle déflagration sonique à s'en taper la tête contre les murs. Erreur ! Vous ne croyiez tout de même pas pouvoir appréhender "Infinity" avec la logique toute rassurante des masses musicales, tout de même !

Ce sera donc "Life Is All Dynamics" une ballade... à la sauce Townsend, c'est une lapalissade. Impasse totale sur le mielleux et volume sonore à fond pour une claque d'autant plus cinglante que le tempo ne quitte pas la zone "plus que modérée" ! Mais voilà, on se rappelle du leitmotiv de cet impensable "Infinity" : Intensité. Et Dieu sait que cette chanson n'en manque pas ! Si une ascension céleste, effrayante tout autant qu'excitante, devait se doter d'une orchestration, c'est à ce "Life Is All Dynamics" qu'elle ressemblerait.

Bon, et maintenant ? Et bien, puisqu'on navigue dans les parages des cieux, pourquoi ne pas se laisser alpaguer par les doux moutons nuageux et improviser là, comme ça, une petite promenade dans l'atmosphère ? Histoire de rétablir l'harmonie perdue avec la beauté de notre planète ? "Unity", dirait-on ? Oui... infiniment oui. Mon Dieu, quel délice que ce voyage planant, apaisant, crescendo fabuleux de cordes et d'arrangements qui tissent une multitude de sentiments amoureux, ne nous laissant d'autre choix que de nous extasier. Non, pas d'autre choix.

Est-ce là la fin du voyage ? La paix après la guerre, le répit après l'assaut sonore, tellement intense, presque trop exigeant ? Ce long silence s'écoulant tranquillement des derniers filaments nuageux d'"Unity" le laissent croire. Mais voilà, l'infini répond-il aux standards humains que nous dictent les conventions, et réclament de la logique, du cohérent... comme cette stupéfiante escapade en terre divine en guise de coda ? Quelques secondes rassurantes, et puis "Noisy Pink Bubbles". Le voilà notre épilogue, inattendu celui-là !

Rythmée de trucages sonores, d'un triangle cliquetant, d'une guitare délivrant des miettes Funky, d'effets proprement insolites, d'enfants récitant quelque chansonnette de cour de récréation, cette conclusion tend le micro à la voix de Devin qui se fait ici partiellement efféminée. Synthés qui tracent la voie, omniprésence de l'éthéré, relents New-wave qui s'associent au groove de la batterie de Gene Hoglan, et retour du timbre plus rude de Devin qui donne la réplique à ses vocalises candides...

Et tout s'arrête. Le silence, le vrai, celui qui nous abandonne, pantois, sur le bas côté du sentier. Devin vient de s'envoler, et nous, nous restons figés, hébétés, benoîtement amarrés à la terre. Les ailes qui ont pu nous porter se sont éclipsées, et il ne nous reste plus que nos jambes et nos pieds pour marcher, et nos bras pour nous agiter. Les plus chanceux pourront intercepter trois créatures bonus... Les autres devront attendre un peu, le temps que Devin veuille bien redescendre pour nous inviter à un nouveau voyage en sa compagnie, aux confins de la musique et d'un Metal totalement, infiniment sublimé. Et nous attendons, donc. L'oublier ? Vous n'y pensez pas ! Vous avez déjà essayé d'oublier l'inoubliable, vous ?

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Par JULIEN




 
   JULIEN

 
   DARK BEAGLE

 
   (2 chroniques)



- Devin Townsend (tout sauf batterie)
- Gene Hoglan (batterie)
- Ginger (chant)
- Christian Olde Webbers (basse additionnelle)
- Andy Codrington (trombone)


1. Truth
2. Christeen
3. Bad Devil
4. War
5. Soul Driven Cadillac
6. Ants
7. Wild Colonial Boy
8. Life Is All Dynamics
9. Unity
10. Noisy Pink Bubbles
11. Sister [live Acoustic] (bonus Track)
12. Hide Nowhere [live Acoustic] (bonus Trac
13. Man [1996 Demo] (bonus Track)



             



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