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METAL EXPERIMENTAL  |  STUDIO

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  Z² - Sky Blue
2016 Transcendance
2019 Empath
2021 The Puzzle
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- Style : The Dali Thundering Concept, Buckethead, Toehider, 6:33, Tranzat
- Membre : Zimmers Hole, Steve Vai, Testament, Tenet, Lalu, Fear Factory, Dethklok, Dark Angel, Casualties Of Cool, Strapping Young Lad
- Style + Membre : Devin Townsend Project
 

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Devin TOWNSEND - Terria (2001)
Par JULIEN le 24 Octobre 2003          Consultée 15946 fois

Après l'eau, la terre ! Laissant s'écouler quelques années suite au chef d'oeuvre "Biomech", Devin Townsend nous revient avec un nouveau champ d'exploration, celui de notre bonne vieille planète Terre, à laquelle il tend aujourd'hui sa palette pour recueillir toutes les couleurs et nuances aptes à en dépeindre une part, même infinitésimale.

Oui, "Terria", c'est le plus saisissant des tableaux musical, de ceux qui n'ont jamais besoin de forcer le trait ou d'agglomérer des gouaches violemment pâteuses pour arriver à susciter la moindre émotion. "Terria", c'est la cime d'un Metal expérimental qui s'en va loin, très loin des apparats bêtas et des limites frileuses du style. Un véritable film musical, en vérité.

C'est un "Olives" de circonstance qui nous invite à prendre place, à nous emparer d'une chaise, les glaçons ballottant dans un verre de boisson rafraîchissante. Oui, "Terria" s'écoute dans le confort absolu, en prise directe avec l'élément naturel. C'est ce que semble suggérer cette introduction acoustique mêlée de voix trafiquées, et s'achevant sur le bourdonnement d'un essaim d'abeilles qui fait grésiller son avertissement : respectons "Terria", taisons les commentaires et épousons notre fauteuil. On ne bouge plus et on attend, sauf à encourir la colère de la nature toute puissante et de son messager canadien...

Et bien vite on prend conscience du pourquoi du comment : "Terria" est riche, très riche, tellement que son foisonnement impose l'attention la plus totale. Mais quelle extase envahit celui qui accepte ce pacte ! Il y a "Mountain" d'abord, puis "The Fluke", deux compositions qui instaurent des climats massifs et imposants, quasi orageux par instants, monuments de claviers et de samples en strates, qui se couchent sur des guitares d'une pertinence totale, et assoient leur majesté sur la batterie maîtresse et confondante de justesse du sieur Gene Hoglan. Et déjà percent les aspirations de ce "Terria", qui fait côtoyer les passages lourds et emphatiques et les délices intimes d'une promenade filée par des pianos et une guitare acoustique d'une totale pureté...

Et puis cette voix, la voix de Devin, et ces choeurs célestes, somptueux... pfu, quelle voix, quelle prestation du prodige canadien ! Ecoutez la magnifique "Earth Day", longue composition où Devin (Divin?) se fait écoeurant tant il sait alterner les ambiances en parvenant à les faire cohabiter, guidant l'auditeur dans les méandres d'un labyrinthe sonore particulièrement évocateur. Et que dire de cette voix caméléon, hurlée à la STRAPPING YOUNG LAD, enchaînée à ces envolées angéliques dans des aigus célestes, limpides et improbables ? Rien, il n'y a rien à dire, juste à écouter... Cette composition est la grâce, comme elle est la violence (les hurlements de Devin, les guitares rageuses, Gene Hoglan et ses blast beats, si si!). Eh Devin, t'auras beau clamer, au coeur d'une accalmie, "And Music ? Well, it's just entertainement folks", tu ne me duperas pas ! On est bien au-delà de la boustifaille commerciale avec ce "Terria"... On parle bien d'accomplissement, de béatitude, et d'insondable déclaration d'amour à la beauté de la Terre, aussi farouche fut-elle !

Oui, ce n'est rien moins que ça que ce "Terria", et si ce dernier n'est pas concis, c'est qu'il prend le temps qu'il faut pour dessiner les contours de sa géographie, quitte à dépasser les neuf minutes, ou se risquer à de longues compositions développant mille merveilles d'arrangements subtils et emphatiques sur une base metallique pesante et chargée de guitares solides et de martèlements implacables, sans lourdeur ou maladresse pataude. "Canada" et "Tiny Tears" sont de celles là, ainsi que "Deep Peace" la bien nommée, avec ses chants de baleines, ses guitares acoustiques en matelas apaisant, bref, la quiétude mise en musique... et il n'y a plus qu'à écouter ce sublime solo de Devin, l'un de plus beaux qu'il me fut jamais donné d'entendre, superbe pièce s'offrant un dialogue profond avec une nature réceptive, ondulant au rythme des notes vibrantes.

Et puis il y a ces moments d'ivresse pure, tel ce "Down And Under", dérivant sur le doux tricotage de la guitare acoustique, avec nappage orchestral et chant harmonieux pour parachever l'oeuvre. Une superbe mise en condition pour affronter "The Fluke" et sa rythmique enlevée, emmenée par l'impérial Gene Hoglan et des guitares plus présentes et pétrissant l'espace sonore.

Forte, terrible, enchanteresse, la Terre est bien là, elle déferle dans chaque fibre de "Terria" et véhicule toute sa puissance triomphale au détour des compositions qui en clament ici le caractère... mais l'apaisement, parfois, est total, et ça nous donne par exemple la chouette conclusion "Stagnant", toute en couplets et refrains quasi pop, s'exprimant sur le décor d'une fausse ballade pétillante de gaieté et miroitante de claviers et solos de guitare optimistes. Et ca nous donne aussi, et surtout, un "Nobody's Here" tout simplement transcendant : Voici une longue méditation trottinant sur moquette d'herbe tendre et perlée de rosée fraîche. Et quand la voix de Devin quitte le lit douillet des couplets et s'associe au piano et à l'orchestre pour libérer le refrain, les larmes suivent le crescendo et viennent se répandre en émotions sur nos joues. Tout est dit.

Faut-il vraiment une conclusion ? Pendant magistral et tout aussi indispensable de "Ocean Machine", "Terria" fait parti de ses oeuvres qui resteront, je le pense, à jamais incrustées dans la mémoire des chanceux qui auront eu le privilège de s'y abandonner. Profond, d'une complexité et d'une luxuriance inimitable, fort et beau, voici bien ce que j'appelle un chef d'oeuvre. A ce titre, il se présente naturellement comme une expérience immanquable, à vivre absolument. Merci Devin.

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Par JULIEN




 
   JULIEN

 
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- Devin Townsend (chant, guitare, claviers, samples)
- Gene Hoglan (batterie)
- Craig Mcfarland (basse fretless)
- Jamie Meyer (piano, claviers)


1. Olives
2. Mountain
3. Earth Day
4. Deep Peace
5. Canada
6. Down And Under
7. The Fluke
8. Nobody’s Here
9. Tiny Tears
10. Stagnant

1. Universal
2. Multimedia Section : Devin Townsend Live
3. Audio Commentary From Devin On The Makin



             



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