DIMMU BORGIR s’est fourvoyé au paradis des sirènes enchanteresses tatouées à l’euro. Vendant leurs fesses pour se remplir les bourses puis les vider d’une autre manière, nous sommes en droit de rester surpris du choix de nos « reines » de Norvège de nous sortir une compilation de reprises telles des Rockstars patentées. À qui s’adresse ce genre d’objets ? À la faune des fans ? À nous pleutres chroniqueurs pour que nous nous époumonions par écrit d'invectives agressives ? Serais-je tombé dans le jeu de l’aigreur et de la facilité d’esprit ?

À vrai dire pas mal d’éléments me donnent entièrement raison. D’abord toutes les reprises ont déjà été essaimées dans la discographie du groupe et ne bénéficient dans ce "Inspiratio Profanus" que d’un simple remastering, histoire de lisser le son et d’en former une production homogène. En d’autres termes cet album est le fruit d’un travail effectué par l’ingénieur du son du studio en une petite poignée d’heures, sans jamais que le groupe n’ait eu besoin de s’en occuper ni de se déplacer. Manquerait plus que cela qu’il eût fallu pour DIMMU BORGIR retourner au studio pour en assurer une nouvelle mouture.
Alors, j’ai lu de-ci de-là que certains chroniqueurs ont ressenti qu’en faire une compilation était une riche idée. Cela m’amuse troublement d’imaginer une seule seconde que ce qui est justement riche, ou le rendra, est simplement tout sauf l’idée en elle-même. Même dans le message de promotion du groupe concernant ce pseudo album, on ressent une petite gêne bancale et à peine voilée qui en explique la sortie.

Sortir cela justement peu avant les fêtes de Noël est aussi un aveu de déconsidération absolue. Je grossis le trait exprès tant le hasard de cette sortie s’est vendu à forniquer avec nos fêtes chrétiennes. Bêtise absolue, ou cadeau pour fans puérils au pied du sapin, DIMMU BORGIR est à nouveau redescendu d’une marche dans mon esprit. Il y aura toujours des détracteurs - aveuglés d’amour pour le groupe - qui abhorreront mon propos et n’en comprendront que l’excès. J’ai envie de leur dire aussi que DIMMU BORGIR n’est plus et que l’espoir qu’il excelle est mince. J’espère néanmoins me tromper.

Ah oui j’oubliais de vous parler du contenu, tant il me semblait anecdotique. Il s’agit de reprises des amours premiers du groupe, de DEEP PURPLE à ACCEPT, en passant par les plus convenus CELTIC FROST, VENOM ou BATHORY. C’est bien joué, c’est sympa d’écouter ces reprises mais on les connaissait déjà (bis repetita). Voilà la messe est dite, ce sera tout pour moi. J’ai oublié cette fois-ci d’être bienveillant et d’essayer de considérer un soupçon d’intérêt à cette compilation entichée d’une pochette aussi intéressante que le contenu. J’applaudis donc des deux mains cette belle prise d’initiative de nos Norvégiens qui au moins je l’espère auront engrangé assez de moyens pour nous bâtir un futur album impeccable et visionnaire. Et quoi ? Je suis en droit de rêver de la même façon que je m’étais frotté les yeux à l’écoute de cette compilation, tant elle est indigne d’intérêt. Mes félicitations les plus diaboliques.

Note réelle : 0,5/5.