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BLACK SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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DIMMU BORGIR - Eonian (2018)
Par MEFISTO le 15 Mai 2018          Consultée 6967 fois

Un chroniqueur anglo écrivait dernièrement cette conclusion à propos de "Eonian" : DIMMU confirme son statut de roi du Black Sympho, même après avoir été absent pendant presque huit ans. Bon, disons qu'il ne s'est rien fait dans le genre depuis en plus… Je vous le précise tout de go : tout est du foutage de gueule dans la citation de ce faux-jeton, qui a collé la note parfaite aux Norvégiens, qui fêtent, mine de rien, 25 ans de carrière !

Mais DIMMU, ce n'est vraiment plus ce que c'était, enfin pour ceux qui le suivent depuis ses débuts… En plus, Silenoz, Shagrath et Galder (SSG) n'ont pratiquement rien foutu depuis la sortie de "Abrahadabra" en septembre 2010. Durant ce temps, ses contemporains de CRADLE se sont fendu le cul pour continuer de produire de la qualité à un rythme assez régulier. Des souches de génie en Black Sympho ont aussi bien grandi depuis 2010 ; certaines sont venues à maturité ou surfent sur une carrière déjà établie (CARACH ANGREN, DAWN OF ASHES, DRAUGNIM, MALEVOLENTIA, SHADE EMPIRE, SYN ZE SASE TRI, VESANIA) alors que d'autres sortent à peine de terre avec les crocs et les poings brandis (DIABLERY, ETHEREAL, LEGACY OF EMPTINESS, RETRIBUTION, ZORNHEYM). Bref, ce n'est pas la compétition ni le choix qui manquent…

"Abrahadabra" a marqué un tournant majeur dans la carrière de DIMMU, car de sextette, il tombait à trio. SSG n'avaient visiblement plus l'intention de jouer du DIMMU classico-classique, apocalyptique, lourd, véloce et sans merci. Non, la coquille a été fracassée et les guests ont commencé à pleuvoir pour alimenter et abreuver nos trois lascars. La performance la plus mémorable demeure pour moi celle d'Agnete Kjølsrud sur "Gateways", meilleure pièce de l'album et de loin… Agnete n'est toutefois pas de retour et c'est bien ainsi. Non, les guests qui reviennent sont surtout l'orchestre et les chœurs, qui ont pris une place prépondérante dans cette musique autrefois si riche et créée avec six paires de bras.

Je vous ai présenté la majorité des acolytes du trio SSG avec ma chro du premier extrait, "Interdimensional Summit" : le drummer bien connu Daray et le claviériste Geir Bratland (ex-The KOVENANT), qui jouent avec DIMMU depuis 2010, le chœur Schola Cantorum de Norvège, le chef d'orchestre Gaute Storås et, la cerise sur le sundae, le nouveau venu, l'orchestrateur et membre de FLESHGOD APOCALYPSE Francisco Ferrini. Belle prise, s'il en est une… Tout comme Jens Bogren aux manettes ! Vous comprendrez alors que côté production, c'est du béton armé.

Premier constat : DIMMU effraie un peu plus que sur sa cuvée de 2010, tout en se complaisant dans du bon riffing et de la mélodie correcte. Galder a perdu un brin de sa superbe, celle qui nous avait subjugués en 2003. Quinze ans plus tard, le lead guitariste est encore capable de nous bousculer, mais la vitesse martiale et la lourdeur ont laissé place à de la convenance. Sans tomber dans les clichés, lui et Silenoz ont contribué à rendre DIMMU fort accessible, et sûrement plus auprès de la gent féminine. Le choc est moins grand qu'en 2010 par contre, car on ne s'attendait pas à un autre virage en 2018…

Alors oui, on oublie les agressions à chaque tournant, les guitares sont rarement acérées, les orchestrations et les chœurs transportent l'auditeur dans des univers bariolés (bon point pour le groupe) au cœur desquels l'illusion du temps et les codes lucifériens sont facétieusement décortiqués. Oui, DIMMU le philosophe nous amène dans de nombreuses dimensions pour nous en mettre plein la vue et les oreilles, comme sur "Abrahadabra". Pour cela, c'est réussi, les palettes sont variées et l'album, en général, est agréable.

Et cette diversité est aussi une lame qui peut trancher les veines des Norvégiens, qui bossent chacun de leur côté au début du processus créatif et qui ensuite, tentent de fusionner leurs différences. Périlleux comme technique, si vous voulez mon avis, et ça peut s'entendre. Mais bon, je ne ferai pas la fine bouche là-dessus, car tant que le résultat est là, on est heureux.

Non, ce qui me dérange encore sur "Eonian", et que DIMMU semble tellement kiffer dorénavant, est l'omniprésence de l'enrobage symphonique et choral. Voyez cela comme du clinquant, de la poudre aux yeux ou d'autres raisons de se réjouir, ça demeure très envahissant. Pourtant, j'adore ces éléments quand ils sont employés judicieusement, mais dans ce contenant, pas certain que le charme opère toujours. Pas certain non plus que l'instrumentale "Rite Of Passage" était nécessaire comme clôture après une excellente "Alpha Aeon Omega"…

Autre détail qui me taraude : le synthé et les samples qui tranchent trop souvent avec le DIMMU des beaux jours. On se croirait en boîte sur certains passages tellement tout cela sonne « spécial Metal avec votre DJ favori ! » "The Unveiling" et "Interdimensional Summit", les deux premières pièces, nous font craindre le pire à ce niveau, surtout la dansante "IS" et son refrain bon enfant renforcé de chœurs un brin kitsch. Non, rien d'épique là-dedans, le jeune. Idem sur "Ætheric", "The Empyrean Phoenix" (plutôt bonne malgré tout) ou "Archaic Correspondence", sur lesquelles on retrouve ces drôles de notes « spatiales » sorties tout droit d'un sous-marin… Ce n'est vraiment pas le meilleur flash de Bratland, de nous ramener ainsi dans les années 90… Mustis, je te regrette tellement !

Il faut attendre au deuxième single, "Council Of Wolves And Snakes", pour que DIMMU montre les dents un peu. Nonobstant les premières notes tirées d'un mauvais jeu vidéo, cette pièce donne le ton pour le reste de l'album, qui s'écoute, ma foi, assez facilement sans trop de heurts. Ce quatrième morceau offre enfin un riff incisif, une bonne cavalcade de Daray et une atmosphère intéressante, tribale, mystérieuse. J'aime aussi le contraste avec la mièvre "Ætheric", qui aurait aisément pu passer à la trappe.

L'impression générale que me laisse ce "Eonian" est que DIMMU lorgne davantage vers un Black Sympho consensuel qui s'accorde avec les soi-disant attentes d'un large public. Il fut un temps où les Norvégiens pensaient autrement et imposaient leur magie à la plèbe, qui avait le choix de les suivre en Enfer ou non.

Si vous me demandiez de noter cet album sans tenir compte du passé de SSG, vous exigeriez de moi un raccourci intellectuel que jamais je n'emprunterais. Je peux évidemment comparer le DIMMU moderne aux autres formations du genre (ou de styles connexes menés par les SEPTICFLESH de ce monde), exercice duquel il ne sortira pas grand vainqueur. Sauf que je dois absolument mélanger tous les paramètres dans le malaxeur pour obtenir une nouvelle substance. Elle est certes goûteuse, mais pas assez épaisse et vitaminée.

Sauf que… "Eonian" est mieux foutu que "Abrahadabra" lorsqu'on examine les colonnes des plus et des moins. Il est clair que le disque est plus violent, mais le synthé me tape sur le système, comme la surabondance de guests. J'en oublie le principal, soit que je suis sensé écouter un album de DIMMU BORGIR. Il est clair à mon sens que SSG ne tiennent pas les deux rênes contrôlant leur créature et c'est possiblement là leur plus grande erreur. Une erreur qui pour plusieurs est un symbole ultime d'ouverture d'esprit et de créativité coopérative. Gardez votre fleur bleue si vous pensez ainsi, je vais écraser la mienne !

Pas certain que je reviendrai vers "Eonian" à l'occasion, bien que je sois capable de reconnaître la qualité du bouzin, contrairement à d'autres pour qui le groupe est mort depuis 2005. Le temps a eu son effet sur mon enthousiasme et plombé ma subjectivité envers DIMMU. C'est une excellente chose, si vous voulez mon dernier avis…

Un faible 3, mais un 3 tout de même, car si je parais négatif en conclusion, il y a pas mal de vers d'oreille sur "Eonian"...

Podium : (or) "Alpha Aeon Omega", (argent) "Council Of Wolves And Snakes", (bronze) "I Am Sovereign".

Indice de violence : 2,5/5.

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- Shagrath (chant)
- Silenoz (guitare)
- Galder (guitare)
- Daray (batterie)
- Geir Bratland (synthé)


1. The Unveiling
2. Interdimensional Summit
3. Ætheric
4. Council Of Wolves And Snakes
5. The Empyrean Phoenix
6. Lightbringer
7. I Am Sovereign
8. Archaic Correspondence
9. Alpha Aeon Omega
10. Rite Of Passage



             



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