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- Style : Seether, 3 Doors Down

BUSH - The Art Of Survival (2022)
Par METALINGUS le 25 Février 2023          Consultée 2126 fois

Que l’on veuille ou non, que l’on en soit conscient ou pas, la pandémie nous a tous changés à un niveau ou à un autre : physiquement, psychologiquement, économiquement, socialement. Nous avons tous traversé cette épreuve historique d’une façon ou d’une autre. Avec nos histoires, nos péripéties, nos petites victoires et, pour certains, nos grands deuils. Certains s’en sont sortis plus amochés que d’autres. Il y a eu des craintes, des moments de foi totale, mais aussi des doutes et des colères face à une situation sans précédent. La frustration et l’incompréhension ont été des émotions constantes pendant près de deux ans.

Pour ma part, tout ça a été vécu dans un Québec relativement stable où un gouvernement ayant un fort appui de la population se voyait administré les pleins pouvoirs sans grand parti politique pour les contredire. Il y a bien sûr eu un certain ras-le-bol, le fameux "convoi de la liberté ", mais dans 99% des cas, le tout était amené de façon pacifique. Une paix sociale donc, pendant une crise historique. Mais ça, c’était dans mon petit patelin. Car au sud de la frontière, les États semblaient de plus en plus désunis…

Aux prises avec un président qui coupait toute connexion avec la fonction typique de son poste et qui polarisait au maximum la populace américaines (et mondial), les dernières années ont marqué au fer rouge et à jamais les habitants pouvant être au paroxysme de la frontière mentale avec son voisin le plus proche. Si on ajoute en plus une loi anti-avortement adoptée récemment dans plusieurs États, tous les éléments sont en place pour un bordel sans nom. Il est important de mentionner à ce moment de la chronique que ce texte n’est nullement une opportunité éditorialiste, mais sert simplement à planter le décor pour "The Art Of Survival". Aucun débat politique, conspirationalisme, pro/contre-mesures sanitaires n’est présent ici : je ne rajouterais certainement pas mon grain de sel à un débat sans fin.

Ceci, étant dit, parmi cette populace, il y a un homme anglais vivant aux Etats-Unis depuis plus de 20 ans. Et non, je ne parle pas d’Ozzy Osbourne, qui lui a quitté l’Amérique qu’il "ne reconnaissait plus" pour retourner vers son Angleterre natale. Non, je parle ici de Gavin Rossdale, seul membre restant du line-up original de BUSH. Étant doté d’une grande sensibilité et d’une empathie débordante, l’homme regarde tout le bordel autour de lui et, malgré son principe de ne pas teinter sa musique de paroles politiques, l’homme qui nous a livré des "hits" comme "Comedown" ou "Swallowed" ne peut s’empêcher d’écrire et de se questionner face à des décisions fort controversées.

La bonne nouvelle ? Pour accompagner ces paroles, BUSH n’a d’autre choix que de revenir à des sonorités du passé. Et je parle ici du Grunge de "Sixteen Stones" et "Razorblade Suitcase". Le son est lourd, pachydermique, très proche des premiers méfaits d’ALICE IN CHAINS. Qu’il est bon de réentendre le son si caractéristique du Grunge entrelacé de la voix à couper au couteau et hyper émotionnelle de Gavin Rossdale. Les gars délaissent ENFIN le Love-Metal et le Rock léger des derniers albums pour revenir à du sérieux.

Côté paroles, le principal intéressé écrit sur les crises actuelles. Alors on fait évidemment mention de la pandémie dès le départ avec "Heavy Is The Ocean", mais aussi de la loi antiavortement sur le titre "More Than Machines" :

"This Is The Time To Shine,

Everything Wrong Should Be Right,

Girls, You’re In Control, Not The Government".

Ça a le mérite d’être clair et sans ambiguïté. Il y a même un retour dans le passé lorsque Gavin reprend une partie des paroles "The Only Way Out" sur "Shark Bite" :

"Take Me Down To The Water,

Where The Sun Shines Blue".

On continue la thématique identitaire et revendiquée avec "Human Sand" et "Identity" qui confirme les prises de position de Gavin. La musique est lourde, relativement accrocheuse, mais le disque est un peu trop long pour ma santé et se perd par moments. "The Art Of Survival" aurait gagné à être coupé de quelques morceaux pour moins de 48 minutes.

Dans une entrevue, Gavin assure qu’il comprend que le disque va diviser, un peu comme les thématiques abordées. Après tout, une bonne partie de la population n’a pas la même opinion que lui. Il espère néanmoins que les fans vont comprendre le pourquoi du comment de cette démarche.

Et c’est là que le bât blesse. Chacun a son opinion sur mille et un sujets, particulièrement les plus sensibles : le mécano qui répare ton auto, la bibliothécaire du coin, etc. Alors que certains artistes exposent leur opinion sur papier à propos des sujets aussi sensibles que la pandémie ou le droit à l’avortement, cette démarche peut diviser également les fans : ceux qui n’ont pas la même que Rossdale pourrait ressentir un certain malaise. C’est malheureusement le résultat qui peut-être obtenu avec ce style d’album.

Morceau préféré : "Kiss Me I’m Dead".

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- Gavin Rossdale (chant)
- Chris Traynor (guitare)
- Corey Britz (basse)
- Nik Hughes (batterie)


1. Heavy Is The Ocean
2. Slow Me
3. More Than Machines
4. May Your Love Be Pure
5. Shark Bite
6. Human Sand
7. Kiss Me I'm Dead
8. Identity
9. Creatures Of The Fire
10. Judas Is A Riot
11. Gunfight
12. 1000 Years



             



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