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DEATH METAL  |  STUDIO

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IMMOLATION - Acts Of God (2022)
Par POSITRON le 7 Mars 2022          Consultée 3812 fois

IMMOLATION, IMMOLATION, IMMOLATION, j'ignore si j'ai réussi à me constituer ma petite bulle média-réseaux où le bon goût surnage ou bien si la sortie du dernier IMMOLATION secoue réellement le monde du Death Metal et pour tout vous dire, je m'en contrefous, mieux vaut changer l'ordre du monde plutôt que ses désirs (tg Descartes). J'ouvre musicbee je lance IMMOLATION, je vais sur twitter, ça parle d'IMMOLATION, je vais sur discord et je finis par discuter du dernier IMMOLATION, plus qu'à forcer mes amis à se mettre à IMMOLATION et je pourrais aussi parler d'IMMOLATION dans la vraie vie – que demander de plus ? Alors bon vous me voyez sautiller comme une puce à placer le plus de fois possible IMMOLATION dans un paragraphe : quel est donc ce bordel et que se passe t-il ? Laissez moi vous expliquer.

On rappellera en préambule pour les cancres et les retardataires qu'IMMOLATION est un des meilleurs groupes de Death Metal de tous les temps – pure objectivité bien évidemment –, éminemment respecté pour sa carrière exemplaire et son style unique, élaboré à partir du MORBID ANGELisme brutal et spinescent de "Dawn Of Possession" puis développé d'album en album hors des standards de son temps vers un enchevêtrement de grooves et de dissonances dont l'apogée est bien sur l'indépassable "Close To A World Below". Un labyrinthe d’idiosyncrasies anguleuses (*) tissées par Robert Vigna difficilement imitable et pourtant inspiration majeure d'un certain Tech Death et de beaucoup de groupes de Dissometal (DSO, ULCERATE, ARTIFICIAL BRAIN, IMPERIAL TRIUMPHANT, U. KULTEN, etc).

Votre serviteur avait été somme toute assez dur avec "Atonement" en essayant de faire preuve de recul critique en mode éminence grise sachant au delà des apparences. Avec le vrai recul des années cette fois, et pas juste moi qui renifle mes propres pets, l'album aurait pu mériter le quatre, ne serait-ce que parce qu'il s'agit de l'album d'IMMOLATION le plus facile à écouter et que fort logiquement c'est un de ceux que j'écoute le plus (derrière "Close..." et "Here..." en gros). Fort bien monsieur Posi mais ça fait trois paragraphes et toujours rien sur "Acts of God" ? J'y viens.

Là encore, j'ai eu un petit coup de flippe avec ce nouvel album. Pas à cause des singles cette fois – je n'en ai écouté qu'un, "Apostle", c'est une bonne chanson – mais pour deux raisons. Tout d'abord même avec le recul "Atonement" me laissait quand même l'impression d'un groupe qui a un peu fini de raconter des choses, ça ferait une bonne fin de carrière, presque un "Firepower" si vous voyez ce que je veux dire. Mais ensuite un petit détail, l'air de rien, en passant distraitement sur Metal-archives : quinze pistes.

Q U I N Z E pistes ? Sur un album de Death Metal dense et impénétrable ? Scandale. J'adresse ce message aux groupes de Metal Extrême au monde entier : cessez de viser au-delà de trente-cinq minutes, et réfléchissez bien à chaque seconde supplémentaire que vous mettez sur votre album. Nous ne sommes plus à l'heure où l'on achète du physique à la minute, si votre musique est si bonne on écoutera deux fois votre album. Et puis un des meilleurs albums de Metal du monde fait 21 minutes, est-ce que vous avez mieux ? Je ne pense pas.

Revenons à notre sujet : j'avais la méga-trouille qu'IMMOLATION soit devenu paresseux avec le confinement, ne décide de ne faire aucun contrôle qualité et de sortir un album dépassant l'heure épuisant et quasiment inécoutable en entier.

Erreur !

Deux petits interludes et puis c'est banger sur banger, tube sur tube, toutes les pistes tuent. Un "Atonement" au carré dans son résumé de la carrière du groupe, on a les petits breaks en clean, on a deux riffs qui auraient pu être sur "Dawn Of Possession", on a cinquante-deux minutes de pure classe, on a LE style IMMOLATION. Enveloppés dans la meilleure prod de l'histoire du groupe, Vigna ne cesse de se surpasser et de réinventer ce que peut être la guitare lead dans le Death Metal, les grooves sont gigantesques, les guitares sifflent, Shalaty réalise peut-être la meilleure performance à la batterie sur un disque d'IMMOLATION et certainement la meilleure depuis "Close To A World Below". Bref. Le feu.

La seule chose qu'on pourra reprocher à cet album c'est finalement une constante de l'IMMOLATION post-"Unholy Cult" : un ramassement des compositions dont je parlais déjà à propos de "Atonement". Une certaine simplicité, une économie de moyens. Je comprendrais les gens qui regrettent les immenses narrations de "Close To A World Below" ou bien le caractère protéiforme de "Here In After" qui restent deux indépassables du Death Metal. Le disque peut très bien être composé avec une adresse que j'envie, bourré de riffs qui tuent, cette économie ne lui permet pas de reproduire l'impact ineffable et immense des conclusions de "Lost Passion" ou "Close to A World Below" (la chanson).

Au moment de terminer, je remarque qu'il s'agit de la deuxième chronique d'IMMOLATION ou je passe une partie considérable de mon temps à défendre mon appréciation du disque contre des critiques qui peuvent lui être faites. Et pour que cela ne vous mène pas vers des conclusions qui ne sont pas les miennes, je voudrais expliciter mes raisons : il ne s'agit pas de devoir défendre le bien-fondé de mon appréciation contre des disques critiqués, bancals ou faibles. C'est qu'il y a à propos de la musique d'IMMOLATION un génie dont la compréhension relève d'une illumination intérieure plus que d'un argumentaire ou d'une information rationnelle. Un cas assez similaire à celui d'AUTECHRE dans un univers complètement différent. Il ne m'appartient pas de vous révéler de façon signifiante le caractère sacré de son verbe et il n'y alors qu'à en discuter les imperfections. Je ne peux que vous informer, qu'à condition de posséder néanmoins une certaine endurance, il s'agit du meilleur disque pour tenter de comprendre la substance de cette musique. Ergo, sélection !

_ _ _

(*) Oui, je pisse du mot, écoutez c'est ma chronique, je me fais plaisir.

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- Ross Dolan (basse, chant)
- Robert Vigna (guitare)
- Steve Shalaty (batterie)
- Alex Bouks (guitare)


1. Abandoned
2. An Act Of God
3. The Age Of No Light
4. Noose Of Thorns
5. Shed The Light
6. Blooded
7. Overtures Of The Wicked
8. Immoral Stain
9. Incineration Procession
10. Broken Prey
11. Derelict Of Spirit
12. When Halos Burn
13. Let The Darkness In
14. And The Flames Wept
15. Apostle



             



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