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1972 Rio Grande Mud
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1975 Fandango
1976 Tejas
1979 Degüello
1981 El Loco
1983 Eliminator
1985 Afterburner
1990 Recycler
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- Style : Stocks, Glyder

ZZ TOP - Degüello (1979)
Par DARK BEAGLE le 2 Septembre 2021          Consultée 2603 fois

Il s’écoule trois ans entre "Tejas" et ce "Degüello", une durée à laquelle les Texans ne nous avaient jusque là pas habitués. Il faut dire que le groupe était sur les rotules ; la tournée de soutien à "Tejas" aura duré un an et demi et le break était nécessaire pour ne pas sortir un album par habitude, une facilité qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses. Et de 1976 à 1979, il s’est passé beaucoup de choses. Pour la formation, il y a d’abord cette signature chez Warner, que certains associent volontiers à un pacte avec le diable. Puis il y a eu l’émergence et, dans la foulée, le déclin du Punk, genre qui ne laissera pas Gibbons indifférent. Puis le phénomène VAN HALEN allait donner un sacré coup de pied dans la fourmilière Hard Rock qui allait devenir de plus en plus grouillante.

Bien entendu, on pourrait croire qu’avec ces cartes en main, ZZ TOP allait complètement se révolutionner, bouger ses habitudes, se faire plus dur dans son approche de la musique. Cependant, "Degüello" n’est au final pas si éloigné de cela de l’esprit des précédents opus, si ce n’est que les musiciens n’enrichissent leur discours de diverses manières. Les barbes ont poussé et deviendront le signe distinctif du groupe qui est bien décidé de terminer les années 70 en beauté. La pochette, à la fois laide et intrigante, correspond parfaitement au titre de l’album : "Degüello" était le cri de guerre des Mexicains lors de la bataille de Fort Alamo et qui signifie grosso modo « pas de quartier ». Aussi, un drapeau blanc qui se fait traverser par des balles n’a rien d’étonnant.

La barbarie annoncée par la jaquette n’aura pas lieu. Ce disque est soigné, mais il ne sonne pas Heavy, il tire plutôt sur un Rhythm’N’Blues aux accents Soul qui se veut ravageur. ZZ TOP se nourrit de son expérience pour peaufiner son style. On retrouve toujours l’esprit taquin des musiciens dans les paroles (en gros, ça parle de filles et de bagnoles), avec une approche musicale qui tend à plus de modernité. Nous ne sommes pas au niveau d’un "Eliminator", mais les prémices sont là, les expérimentations commencent, le son s’actualise sans virer pour autant au Disco. Il y a un savoir-faire qui est présent, que ce soit au niveau des morceaux originaux qu’à celui des reprises.

C’est d’ailleurs une cover de "I Thank You", titre écrit par David Porter et Isaac Hayes (deux figures de la musique noire des années 60) et interprété à l’origine par SAM & DAVE, qui ouvre les hostilités et ce n’est que du bonheur. Gibbons s’adapte parfaitement à l’esprit de la chanson, il y fait régner sa guitare sans dénaturer l’esprit de l’originale ; il se l’approprie totalement et la fond dans le répertoire de ZZ TOP comme si de rien n’était. La seconde reprise démarre la face B et cette fois-ci c’est Robert JOHNSON qui est mis à l’honneur avec "Dust My Broom", dans une version plutôt fidèle, mais avec un aspect plus rude, se rapprochant dans l’esprit ce qu’en fit Elmore JAMES (d'ailleurs c'est ce dernier qui avait rebaptisé la chanson ainsi, le titre d'origine étant "I Believe I'll Dust My Broom") dans les années 50. Là encore l’exercice se veut très plaisant.

Bon, c’est bien gentil de jouer les compositions des autres à sa sauce, mais de quoi est-on capable au sein du TOP en cette année 1979 ? Et ben les gars se sont mis au saxophone ! Le trio a appris l’instrument pour en jouer sur deux titres, sous le nom rocambolesque de The LONE WOLF HORNS. Le groupe semble désinvolte, mais derrière, c’est solide. "She Loves My Automobile" et "Hi Fi Mama" tiennent très bien la route avec leurs cuivres rutilants, bien dosés pour ne pas donner l’impression d’être là pour suivre une mode ou pour ne pas prendre le pas sur l’esprit Rock du combo. Gibbons commence aussi à s’intéresser aux nouvelles technologies comme le prouve "Manic Mechanic" qui le voit utiliser un pitch shifter pour déformer sa voix. Il est vrai que le résultat est pour le moins étrange, mais symptomatique du sens de l'humour des Texans. D'ailleurs, c'est l’artifice qui sera de trop pour bon nombre de détracteurs de ce disque pourtant excellent.

Parce que l’on retrouve tout ce que l’on aime au sein de ZZ TOP : des mélodies bien amenées, un véritable travail de fond caché par une espèce de nonchalance bon enfant absolument pas prise de tête, des petits soli bien sentis de Gibbons qui ne doit surtout pas être sous-estimé ("I’m Bad, I’m Nationwide" est un petit bijou). Ici le groove est très important, la section rythmique livre une prestation superbe, dont nous avons l’apothéose sur ce "Cheap Sunglasses" qui donnerait envie de danser à un cul-de-jatte. Frank Beard s’éclate et ce regretté Dusty Hill (qui poussera également la chansonnette sur "Hi Fi Mama") n’est pas en reste. Quand l’affaire se conclue sur le dynamique "Esther Be The One", on ne peut que regretter que cela s’achève déjà.

Parce qu’il est là, le point noir de "Degüello". Le disque fait un peu moins de 34 minutes, ce qui est un peu court après trois ans d’absence et que le niveau est tel que l’on n’aurait pas franchement craché sur un, voire deux morceaux supplémentaires. Après, faire sauter une étoile pour cela serait de l’ordre du mesquin ; ce disque est l’un des meilleurs du groupe, tout simplement. Certains diront même qu’il s’agit là de leur chef d’œuvre définitif et qu’après, plus rien ne sera pareil et… il serait difficile de leur donner tort. "Degüello" marque la fin des années 70, mais également la fin d’une époque pour ZZ TOP.

Les années 70 auront été magiques pour notre trio barbu, qui n’aura alors pas sorti un seul mauvais disque, comme si une bonne fée s'était penchée sur les berceaux des musiciens pour leur donner le Talent. "Degüello" ferme la boucle tout en annonçant timidement la couleur pour la décennie à venir : le Rock des Texans allait muter, changer, se faire plus synthétique et conquérir la planète avec des compositions calibrées pour plaire au plus grand nombre, avec des refrains plus évidents, comme si nous avions à faire à un groupe différent. Personnellement, je considère cet album comme leur dernier véritable chef d’œuvre, au coude à coude avec l’excellent "Tres Hombres". La suite aura ses qualités, mais surtout ses défauts.

Une pensée pour Dusty Hill et sa famille…

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- Billy Gibbons (chant, guitare, saxophone)
- Dusty Hill (basse, chant, saxophone)
- Frank Beard (batterie, saxophone)


1. I Thank You
2. She Loves My Automobile
3. I'm Bad, I'm Nationwide
4. A Fool For Your Stockings
5. Manic Mechanic
6. Dust My Broom
7. Lowdown In The Streets
8. Hi Fi Mama
9. Cheap Sunglasses
10. Esther Be The One



             



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