Ce n’est pas du Metal, nom d’un clou rouillé (…rapport au désert et toussa, toussa) !

Que vient foutre ZZ TOP sur NIME et, qui plus est, un best of de plus, mazette et diantre de Jean Le Rond d’Alembert (euh, c’est un défenseur de la tolérance au XVIIIe, pour vous amadouer… ça marche ?) Allez quoi, pffffft.

« Nico, r’mets une mousse, va y avoir débat » ! Hum, allons-y :

Parce que, d’une part, ce CD est la transition parfaite entre deux grosses périodes du groupe - dont la seconde nous préoccupe d’avantage sur Nightfall - et, d’autre part, il est plus complet que ses petits camarades de 1977 (10 titres), 1987 (disponible en import), 1992 (18 titres) et vachement moins blues que celui de 1994 (17 titres). Voilà pourquoi !

Ce sont pas moins de 38 morceaux qui vont se succéder lentement pour couvrir l’ensemble de leur carrière démarrée en 1971. Ils en étaient déjà à leur quatrième album lorsque je naquis. Aussi, à part "Eliminator" (1983) et sa suite, moi pas connaître les Zizi au départ ; ai dû prendre le train en marche et le voyage m’a plu. Alors, pour « Toi, Le Jeune » qui veut découvrir - dans ce monde où la guitare se décline de toutes les façons possibles et (in-) imaginables - un maximum en peu de temps, ce "Rancho Texicano" te donnera un très bon aperçu de ce qu’a été ZZ TOP. En effet, l’emploi du passé composé est de circonstance puisque ce best of date de 2004.

La première période démarre donc avec des extraits du "First Album" et de son Blues Rock énergique et déjà très accrocheur. Cependant, le son est faible (mais bon en c’temps-là, hein, c'est bon !) donc, c’est plutôt une découverte sur la qualité des compositions et d’exécution qu'il nous faut aborder. Eh bien, ça a toujours une certaine pêche et les morceaux tiennent bien la route malgré leur âge respectif. Si les 3 premiers titres (du 1er album) sont un peu lents, les 7 suivants (provenant du 2ème et du 3ème albums) montrent leur appartenance au Boogie (proche du Blues énergique). Nous sommes dans l'ère texane du Stetson (chapeau de cowboy) et ce, jusqu’à l’album de 1976, "Tejas". Les ballades, telles que la superbe "Blue Jean Blues" (1975), sont déjà bien en place et leurs signatures n’attendent plus qu’une reconnaissance mondiale, style "I Need You Tonight" (1983) ainsi que "Rough Boy" (1985).

Dans l’ensemble calme, à l’exception des passages du live d’anthologie de "Fandango" (1975) avec son increvable " Thunderbird" et son indécrottable "Heard It On The X", insolent et vivifiant pour notre plus grande satisfaction.

En résumé, je pointerai trois grosses claques : "La Grange" (1973) , "Tush" (1975) et "Cheap Sunglasses" (1979). Sinon, j’avoue adorer la transition des plus étranges sur "I’m Bad, I’m Nationwide".

Le second CD s’ouvre avec l’album "El Loco" (1981), autre bizarrerie des ZZ TOP qui a son charme. Le Boogie s’enhardit et son Rock se veut plus gras. Nous arrivons à l’apogée qu’enfantera ZZ TOP en 1983 avec son « Cyber-Boogie » et sa toto rouge Hi-Boys (Ford 33, rod custom pour les aficionados du genre !). Là, dire qu’"Eliminator" est le meilleur du Zizi, je dis non ! En revanche, c’est le plus connu et celui qui les a définitivement assis au panthéon des artistes qui ont compté et que nous respectons tous (dans l’ensemble, suivez mon regard !). Ce n’est pas mon préféré parce que le groupe mettra en avant une batterie électronique au détriment de l’excellent jeu de Frank Beard. Ça a de la gueule aux premières écoutes, après, nous nous lassons…

Encore de beaux restes suivront avec l’album "Recycler" (1990), mais surtout son prédécesseur, "Afterburner" (1985), où les machines sont bien présentes - nous déplorons une fois de plus l’absence du jeu de Frank - néanmoins, les trouvailles sont plus poussées et, anecdote qui vaut ce qu’elle peut (!) : j’ai effectué un play-back avec le morceau "Stage" devant mon école secondaire médusée de l’orgie énergique que nous avons déversée sur des parents d’élèves à peine remis d’une interprétation magistrale d’une Céline Dion… (réflexion intense, pause… reprenons !). Comme quoi, ZZ TOP tenait encore la route et avait de très beaux restes.

Ensuite, je dis STOP aux deux épouvantables merdes que sont les remix de "Legs" et de "Velcro Fly" (morceau cher à Stephen King et à sa « Tour Sombre » en particulier ). Que tous ces faiseurs de fric nous foutent la paix avec leurs business. C’est mauvais, insignifiant et ça détruit sans état d’âme des créations originales qui n’ont pas besoin de relookage dépouillé de tout art. Ils n’avaient certainement pas besoin de ça pour subsister. Suis-je suffisamment clair ?

Bref, pour découvrir le parcours gigantesque de ZZ TOP et ce, en un seul achat, basez-vous sur ce "Rancho Texicano". Il en vaut la peine (exceptés les 2 m…) !!!