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1970 Zz Top's First Album
1972 Rio Grande Mud
1973 Tres Hombres
1975 1 Fandango!
1976 Tejas
1979 Degüello
1981 El Loco
1983 1 Eliminator
1985 1 Afterburner
1990 1 Recycler
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1970 Zz Top's First Album
1972 Rio Grande Mud
1973 Tres Hombres
1975 Fandango
1976 Tejas
1979 Degüello
1981 El Loco
1983 Eliminator
1985 Afterburner
1990 Recycler
1993 Antenna
1994 One Foot In The Blues
1996 Rhythmeen
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- Style : Stocks, Glyder

ZZ TOP - Tejas (1976)
Par DARK BEAGLE le 2 Mars 2021          Consultée 2136 fois

Quand on évoque ZZ TOP, difficile de ne pas penser directement à "Eliminator", l’album à la voiture qui les aura rendus célèbres dans le monde entier. Qui n’a jamais fredonné "Gimme All Your Lovin’", ne serait-ce que sous la douche, entre deux complaintes Cannibalcorpsiennes ? Pourtant, le groupe a eu une carrière avant 1983, ponctuée d’albums de Blues Rock du plus bel effet, dont certains sont quelque peu oubliés, boudés sur le "Greatest Hits" à la pochette so Las Vegas, et ce de façon très injuste. "Tejas" est de ceux-là. Coupable de ne pas proposer de vrais grands classiques, ce disque est un peu dans l’ombre de "Tres Hombres", tout en s’en détachant avec une classe qui lui appartient.

Déjà, sa pochette est l’une des plus réussies du groupe. On y voit un paysage éclairé par la Lune, avec une vache qui regarde dans le lointain. Quand on ouvre complètement la jaquette du LP, on comprend qu’elle contemple des bisons paissant tranquillement au loin. Le désert commence un peu plus loin, mais l’on voit déjà quelques épineux sur lesquels il ne faut pas trop se frotter. Bienvenue au Texas, dans ce qu’il a de plus sauvage. Tejas, comme on l’écrit en espagnol. Et même un lapereau de l’année aura déjà compris que ZZ TOP allait ici rendre un vibrant hommage à son État d’origine, ce dont il va s’acquitter avec beaucoup de classe.

Ici, le Hard Rock va se faire en touches très discrètes, souvent au détour d’un solo, où Gibbons va un peu plus appuyer, tricoter, pour rendre l’ensemble plus abrasif. "Tejas" est authentique disque de Blues Rock, teinté d’une coloration Country pas franchement discrète, mais qui se marie parfaitement à ce que les musiciens veulent proposer ici. Oublier l’aspect rugueux de "Tres Hombres", ici ZZ TOP fait dans le feutré, le velours, même si le tissu présente quelques accrocs. Et malgré une ambiance bien plus cool, difficile de s’ennuyer le long de ces trente-cinq minutes durant lesquels la formation texane se montre très généreuse.

La musique peut sembler paresseuse, mais il n’en est rien. Elle prend son temps, elle se met au diapason d’une chaude après-midi à la lisière du désert, où l’on reste volontiers à l’ombre avec un pack de six que l’on déguste en laissant son regard vagabonder au loin. De temps en temps, un harmonica intervient, conférant un aspect totalement roots à l’ensemble, quand ce n’est pas un violon qui intervient en toute discrétion. Pardon, pas un violon, mais un fiddle, qui s’inscrit mieux dans la culture populaire que nous fait partager ZZ TOP.

"Tejas" est un album nuancé. Il raconte donc le Texas, mais sous le regard souvent coquin de nos barbus préférés, qui vont également faire ressortir ce qu’ils aiment : les filles faciles, les voitures et la bibine ("Arrested For Driving While Blind", ce doit être du niveau de l’autobiographie). Le tout s’enchaîne avec une belle facilité, le climat reste avant tout électrique. Le discret Frank Beard livre une prestation superbe derrière ses fûts, apportant de belles idées rythmiques, qui viennent donner un petit côté Heavy par moments (enfin, là encore, il vaut mieux se baser sur la version vinyle ou sur le remasters de 2013, sinon la batterie a de quoi faire grincer des dents, bonjour le massacre des opus des ’70 par Warner).

Ce qui est particulièrement plaisant sur cet album, c’est que tout semble parfaitement à sa place et qu’il n’y a pas de pistes inutiles. On pourrait se dire qu’un instrumental ne sert strictement à rien, ici il est juste parfait pour fermer le disque. "Asleep In The Desert" est un petit bijou, tout en subtilité, qui correspond très bien à son titre. Les notes se font plus longues, la section rythmique plus discrète. "El Diablo", quant à lui, dégage un petit côté plus inquiétant, comme le suggère son sujet, le chant de Gibbons ressemble plus à un avertissement qu’autre chose et la progression instrumentale est un vrai régal, avec son groove irrésistible, cette basse qui claque bien et sur laquelle la guitare vient se greffer.

Et il y a ces touches Country qui ressortent, sans qu’elles ne fassent tâches. Là encore, le groupe y est allé avec justesse, sans forcer le trait, mais en gardant bien en tête que cette musique est également une partie intégrante du Texas et qu’il convenait de lui rendre hommage, ce qui est fait de belle façon. "She’s A Heartbreaker" aurait pu être un de ces morceaux entraînant des ROLLING STONES, dans lequel Gibbons troque sa guitare pour le fiddle justement, "Pan Am Highway Blues" s’inscrit également dans cette optique, sans omettre l’électricité pour autant. Une autre belle réussite de cet album.

Cependant, tout n’est pas parfait non plus. "Enjoy And Get It On" se termine par exemple par un fade out affreux, qui indiquait que la face A de "Tejas" touchait à sa fin, "Snappy Kakkie" ne démérite pas mais semble tout de même légèrement en-deçà du reste, qui voit le groupe suivre la direction prise sur la moitié studio de "Fandango!", l’opus précédent, avec beaucoup de finesse et une guitare toujours à l’affut du bon riff ou du bon solo. Et c’est peut-être là que réside le drame de ce "Tejas" : il ne se renouvelle pas assez, il n’explore pas assez loin et se contente de très belles chansons sans aucun tube pour le propulser plus loin aux yeux du grand public.

Ce disque va également marquer la fin d’une époque. Ce Blues Rock qui sent souvent la boue et le whisky distillé avec les pieds, mais qui collait parfaitement avec l’image des Texans bons vivants véhiculés par Gibbons, Hill et Beard va bientôt s’effacer au profit de riffs plus durs avant la tornade synthétique que sera "Eliminator". ZZ TOP va mettre trois ans pour donner un successeur à ce "Tejas", qui ne doit surtout pas être négligé. Chaque album des Zizi produit dans les années 70 est hautement recommandable, "Fandango !" un brin moins, mais chacun contient ses pépites. Et ce "Tejas", dont elles sont les moins connues, reste un des albums des barbus parmi les plus attachants.

Note réelle : 4,5/5.

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   DARK BEAGLE

 
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- Billy Gibbons (chant, guitare, harmonica, fiddle)
- Dusty Hill (basse, chant)
- Frank Beard (batterie)


1. It's Only Love
2. Arrested For Driving While Blind
3. El Diablo
4. Snappy Kakkie
5. Enjoy Ang Get It On
6. Ten Dollar Man
7. Pan Am Highway Blues
8. Avalon Hideaway
9. She's A Heartbreaker
10. Asleep In The Desert



             



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