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METAL INDUS  |  STUDIO

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1988 The Land Of Rape And ...
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1999 Dark Side Of The Spoo...
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MINISTRY - The Dark Side Of The Spoon (1999)
Par DARK BEAGLE le 21 Avril 2020          Consultée 2888 fois

Depuis 1988, Al Jourgensen bouleverse les codes du Metal Indus tout en les définissant à travers des albums tous très réussis – voire incontournables – bien que très différents les uns les autres. Après avoir touché un extrême avec l’épileptique "Psalm 69", MINISTRY avait surpris son monde avec l’incompris "Filth Pig", un disque qui mérite amplement son nom tant on se sent sale après l’avoir écouté. Trois ans après ce méfait en rouge et viande crue, Al Jourgensen et Paul Barker reviennent avec un nouveau méfait, nommé non sans une certaine malice "The Dark Side Of The Spoon". Et comme bien souvent avec MINISTRY, il y a plusieurs degrés de lecture au niveau des jeux de mots. Ou comment pousser le calembour à son extrême.

La référence à PINK FLOYD est nette, claire et évidente. La parenté avec le mythique "The Dark Side Of The Moon" s’arrête cependant là, ce n’est pas le côté plus décomplexé et aéré des morceaux qui va le rattacher à cet album. On peut également y voir une référence peu reluisante à la prise d’héroïne, le côté sombre de la cuillère étant celle qui est noircie par la flamme du briquet lors de la préparation. Et quand on connait les addictions des musiciens aux drogues, cela en devient trop évident. Il est fort ce Al ! Quant à la pochette, une fois de plus elle est douteuse. Celle de "Filth Pig" était un parpaing direct, un uppercut sous le menton. Celle-ci est plus insidieuse, elle est un tout, il faut bien regarder les détails. Sur le tableau, apparaît le leitmotiv « I Will Be God », mais répété comme une punition, tandis qu’une femme obèse et nue est assise sur une chaise, avec un bonnet d’âne. Voilà de quoi remettre une couche sur la politique américaine, de façon sournoise. Et en prime, cela ressemble à un générique des Simpson façon freak.

Si le titre "Bad Blood" est connu pour avoir figuré sur la BO de "Matrix", il serait fort inconvenant de réduire "The Dark Side Of The Spoon" à ce morceau en particulier, qui n’est même pas franchement représentatif de l’album. Single efficace, il renoue avec un style que l’on attend plus de la part de MINISTRY. "Filth Pig" ressemblait à une parenthèse avec son aspect très Heavy et absolument glauque, où le façonnage Indus était volontairement placé très en retrait. Mais "The Dark Side Of The Spoon" mérite amplement d’être creusé. Il n’est pas un retour aux sources, ni même une façon d’embrasser le succès commercial d’un "Psalm 69", il possède sa personnalité propre et rentre parfaitement dans cette logique de renouvellement continu que nous avons avec MINISTRY depuis les débuts chaotiques jusqu’à cet opus de 1999.

Ici, la violence semble mise de côté, elle reste présente, sous-jacente, plus mentale que physique. Musicalement, ce disque est lancinant et comme il est réussi, il en devient de façon logique assez angoissant. "Kaif" et "Vex & Siolence" sont des modèles du genre. Les machines sont bien présentes, elles soutiennent des rythmiques qui apportent un certain groove à l’ensemble, un terrain de jeu idéal pour les guitares malsaines de Jourgensen. La basse de Barker est très présente, ronflante, claquante, elle mène une partie de la danse, nous conduisant à des morceaux très surprenants et franchement réussis, à l’image de cet "Eureka Pile" qui part dans tous les sens à première vue, mais qui nous conduit vers des terrains inattendus, où l’on découvre des plans Jazzy qui s’intègrent bien à l’ensemble, avec banjo et saxophone, pour un résultat détonant qui fonctionne à merveille : "Eureka Pile", c’est le rappel d’une époque déjà lointaine et c’est aussi une des perles intemporelles du groupe.

À mesure que les années passaient, nous découvrions de nouvelles influences pour Al Jourgensen et sa bande de barjos. Entre la New Wave so British des débuts (au point où l’accent anglais était singé), l’EBM plus froid de l’épisode suivant, avant que des relents Punk et Thrash n’entrent dans la course, amenant MINISTRY dans des contrées plus extrêmes. Mais là, il y a de nouvelles choses, que nous pouvions supputer en écoutant attentivement "The Land Of Rape And Honey" ou "The Mind Is A Terrible Thing To Taste". Mais plutôt que de nous présenter tout de suite ces nouvelles envies, Jourgensen nous refait le coup de "Filth Pig" en entamant l’album avec un titre finalement peu représentatif, qui est dans l’attente des fans avec sa frénésie somme toute MINISTRYrielle, quand "Whip And Chain" joue sur la schizophrénie en offrant une vision destroy d’un DEPECHE MODE en mode Indus débridé. Mais le plaisir né de l’écoute d’un déjanté "Nursing Home" ou d’un Step au phrasé plus Jazz dans l’idée.

La fin de l’album est étrange. Et s’il fallait trouver un point faible, on va dire que c’est ça, hein, ça ne vexera pas grand monde je pense. "10/10" est un instrumental qui résume un peu les envies de Jourgensen et Barker, mais qui manque toutefois d’une touche plus… Euh… MINISTRY qui la rendrait accrocheuse pour terminer le disque. Terminer ? Non, pas vraiment. Il faut encore sauter cinquante neuf pistes de quelques secondes à quelques minutes pour arriver à un truc pas banal, une nana qui semble chanter une chanson au téléphone. C’est rigolo, ça permet de partir sur une note plus légère. Parce que si "The Dark Side Of The Spoon" est plus léger que "Filth Pig", ça reste un album de MINISTRY, donc ça reste quand même un brin plombant. Hey ! Discutez avec des junkies, vous verrez, ce n’est pas toujours très drôle.

"The Dark Side Of The Spoon" est un disque surprenant et surtout, c’est le dernier à aller ainsi de l’avant, à proposer du matériel travaillé et qui ne soit pas de la redite des opus précédents, voie que MINISTRY empruntera malheureusement par la suite, avec plus ou moins de réussite selon le degré d’alcoolisme de Jourgensen. Ou pire. "The Dark Side Of The Spoon" représente donc la fin de la période dorée pour MINISTRY, après une belle série d’opus qui auront gravé la légende dans le Metal froid de l’Indus et cette boucle se termine sur un chef d’œuvre un peu méconnu, qu’il faut écouter en profondeur pour en apprécier toutes les subtilités. Mais sans se laisser guider par le côté sombre de la cuillère…

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- Al Jourgensen (chant, guitare, samples, banjo, saxophone)
- Paul Barker (basse, samples, chant)
- Louis Svitek (guitare, samples)
- Rey Washam (batterie, samples)


1. Supermanic Soul
2. Whip And Chain
3. Bad Blood
4. Eureka Pile
5. Step
6. Nursing Home
7. Kaif
8. Vex & Siolence
9. 10/10



             



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