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1983 With Sympathy
1986 Twitch
1988 The Land Of Rape And ...
1989 The Mind Is A Terribl...
1992 Psalm 69
1996 Filth Pig
1999 Dark Side Of The Spoo...
2011 99 %
2012 Double Tap
  Relapse
2018 Amerikkkant
2021 Moral Hygiene
2024 Hopiumforthemasses
 

- Style : Nine Inch Nails, Infection Code, Joy Division
- Membre : Zoetrope, Gwar
 

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MINISTRY - Hopiumforthemasses (2024)
Par DARK BEAGLE le 5 Mai 2024          Consultée 530 fois

Certaines formations perdent leur raison d’être d’un coup au cours de leur carrière. Pour MINISTRY, si certains évoqueraient déjà "Animositisomina" en 2003, "Relapse" semble avoir sonné le glas après des années Bush Jr qui avaient vu Al Jourgensen cracher sa haine envers son président avec la même conviction qu’il avait pour Bush Senior. "Relapse", c’était une gueule de bois terrible, une machinerie qui tournait à vide et qui sentait le vomi de soirée alcoolisée. Le groupe n’a jamais vraiment retrouvé sa superbe par la suite, vivotant au gré de l’humeur de son géniteur et leader charismatique. "Hopiumforthemasses", cassons le suspens tout de suite, ne va pas franchement contribuer à redorer le blason de MINISTRY.

La pochette en intriguera peut-être certains, avec ces champignons très certainement hallucinogènes, mais elle se veut plutôt inoffensive et plutôt vide politiquement parlant contrairement à certaines autres. C’est peut-être même la jaquette la plus soft depuis "With Sympathy", paru plus de quarante ans plus tôt. Voilà un détail qui n’est pas forcément rassurant, Jourgensen ayant souvent fait en sorte que l’art graphique qui entoure MINISTRY soit capable de mettre mal à l’aise ou au moins d’interpeler, quand ici l’illustration pourrait suggérer que nous avons à faire à un groupe de Stoner.

Forcément, ce n’est pas encourageant pour la suite. À l’ère de la dématérialisation, cela peut sembler n’être qu’un détail, mais pour les plus vieux, l’effet que produit un visuel réussi pouvait avoir une incidence sur le succès que rencontrait un disque, ou tout simplement pouvait provoquer une envie de découvrir la musique jouée par le groupe (imaginez la réaction des gars à l’époque, qui découvraient IRON MAIDEN dans les bacs de leur disquaire sans avoir forcément eu accès à de la presse spécialisée auparavant). Aussi la surprise est de taille quand nous découvrons le contenu de l’album.

Les premiers morceaux donnent à penser que l’oscillomètre hésite entre la déflagration de "Filth Pig" et l’épilepsie d’un "Psalm 69". Nous retrouvons en effet cette lourdeur crade du premier et les riffs qui tournent en boucle du second, avant que le tout ne se décante vers quelque chose qui lorgne plus du côté de "Moral Hygiene", avec peu ou prou les mêmes qualités et les mêmes défauts. Al Jourgensen, qui répète depuis des années que MINISTRY touche à sa fin, semble enfin se faire à cette idée et commence à lâcher de plus en plus de lest sans pour autant se mettre en pilotage automatique.

Enfin, pas tout le temps. Le début du disque le promettait à l’infamie. Certes, il puisait son inspiration dans une époque plus ou moins glorieuse ("Filth Pig" n’ayant eu qu’un succès d’estime à sa sortie), mais il se montrait poussif, pas forcément très inspiré dans ce domaine qui avait pourtant façonné par Jourgensen. Sauf qu’à cette époque, il n’était pas seul, il était secondé par Paul Barker qui contribuait largement à rendre ces ambiances décérébrées ou poisseuses crédibles. La machine met du temps à se mettre réellement en branle, mais une fois qu’elle est lancée, elle devient inarrêtable.

MINISTRY trouve sa vitesse de croisière à partir de "Aryan Embarrassment" où Jourgensen se la joue très provocateur et atteint le point Godwin en une phrase, après un "Just Stop Oil" plus mesuré mais qui remettait le disque sur de bons rails. Nous retrouvons d’ailleurs Jello Biafra (Ex DEAD KENNEDYS) au micro sur "Aryan Embarrassment", son ton désinvolte contribuant à faire passer la pilule plus efficacement. Le chant de Jourgensen, quant à lui, bien malin sera celui qui pourra affirmer avec certitude sur quel titre il est le plus naturel, tant il colle des effets à sa voix, donnant parfois l’impression que chaque titre est assuré par quelqu’un d’autre.

Dans cette optique, on appréciera particulièrement "It’s Not Pretty" et "Cult Of Suffering" qui empruntent certains codes de la Pop et de la Country ; cela fait songer à "Jesus Built My Hot Rod" qui revisitait la Rockabilly, mais ici cela se veut toutefois moins frénétique. Le travail sur les chœurs fonctionne bien, et quand le tout s’emballe, la sauce prend très bien et vient tirer l’album vers le haut. On peut également s’attarder sur "Ricky’s Hand", une cover de FAD GADGET qui semble à première écoute à contre-emploi. En effet, ici MINISTRY revient à un son plus New Wave, proche de ce qui se faisait sur "With Sympathy", mais qui pourrait être remixé par PAIN dans l’idée. Ça a l’air farfelu sur le papier, mais cela fonctionne particulièrement bien car cela tranche complètement avec le reste des compositions de cet album.

On se demande toutefois où est passé le MINISTRY d’antan, celui qui nous acculait dans un coin pour nous molester, ou qui faisait rejaillir ce qu’il y avait de plus enfoui en nous pour l’exhiber comme un trophée malsain au possible. Sans aller à prétendre que Jourgensen et sa clique sont devenus pacifistes ou mous du collier, il convient de constater que le groupe n’est plus animé par la même rage, la même colère qui le caractérisait jusqu’à "The Last Sucker". Jourgensen est résigné : le monde va mal et il ne cherche plus à se battre, il se contente d’affirmer ses idées, de façon un peu plus mainstream. Mais ce n’est pas pour cela qu’il touchera un public plus large.

"Hopiumforthemasses", c’est un peu l’album de plus. Pas forcément de trop. Celui qui sort histoire de rappeler que MINISTRY est encore vivant, mais selon les dires de sa tête pensante, plus pour très longtemps. Un disque de remixes de "With Sympathy" serait prévu, qui proposerait une vision plus agressive de cet essai qui sent DEPECHE MODE sous les aisselles, ainsi qu’un ultime missile en collaboration avec Paul Barker qui revient au bercail après plus de vingt ans d’absence. Aussi, "Hopiumforthemasses" ressemble à un testament, celui d’une vision d’un MINISTRY qui aura vécu et qui ne fait plus l’unanimité depuis trop longtemps.

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- Al Jourgensen (chant, guitare)
- Monte Pittman (guitare)
- Cesar Soto (guitare, chant)
- Paul D'amour (basse)
- Roy Mayorga (batterie)
- John Bechdel (claviers)
- Pepper Keenan (chant)
- Jello Biafra (chant)
- Liz Walton (chant)


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9. Ricky's Hand



             



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