Recherche avancée       Liste groupes



      
METAL INDUS  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

1983 With Sympathy
1986 Twitch
1988 The Land Of Rape And ...
1989 The Mind Is A Terribl...
1992 Psalm 69
1996 Filth Pig
1999 Dark Side Of The Spoo...
2011 99 %
2012 Double Tap
  Relapse
2018 Amerikkkant
2021 Moral Hygiene
2024 Hopiumforthemasses
 

- Style : Nine Inch Nails, Infection Code, Joy Division
- Membre : Zoetrope, Gwar
 

 Site Officiel (883)
 Myspace (891)
 Chaîne Youtube (1478)

MINISTRY - The Mind Is A Terrible Thing To Taste (1989)
Par DARK BEAGLE le 26 Septembre 2018          Consultée 3192 fois

Après avoir fait de MINISTRY une machine de guerre parfaitement huilée avec "The Land Of Rape And Honey", Al Jourgensen ne compte pas en rester là et prépare rapidement ce qui allait être la seconde vague et la charnière définitive entre l’Indus et le Metal, même si "The Mind Is A Terrible Thing To Taste" (qui, pour raison de commodité, va être réduit par son acronyme "TMIATTTT", ce qui n’est pas beaucoup plus pratique vu qu’il faut toujours compter tous les « T ») n’est pas franchement Metal dans sa démarche, mais plutôt Punk. Il faut dire, cela convient parfaitement à la personnalité de Jourgensen, qui était complètement défoncé par les abus de drogues diverses et variées, au point où cela devenait invivable de bosser avec lui.

Avec cette ambiance particulière aux Chicago Trax Studios, MINISTRY va accoucher avec "TMIATTTT" d’un disque très violent, bien plus que ne l’était "The Land Of Rape And Honey". La formation poursuit sa marche en avant, toujours plus viscérale, toujours plus effrayante. Encore une fois, le titre de l’album est un détournement d’un slogan, celui de l’UNCF (United Negro College Fund), The Mind Is A Terrible Thing To Waste, la société philanthropique réunissant des fonds pour les élèves noirs-américains. Pour Jourgensen, son titre fait plutôt référence à la consommation de drogue, comme il se doit.

Le début de l’album est juste frénétique. Il ne semble pas y avoir de limites à la vitesse ou à la brutalité, MINISTRY avance comme un rouleau compresseur. "Thieves", ça arrache la tête d’entrée de jeu avec son rythme quasi épileptique. Le chant est froid, cinglant, comme la musique où les instruments traditionnels se mêlent aux machines et aux samples (jolie opposition entre Full Metal Jacket et Richard Nixon), les thèmes ne sont pas à la rigolade et on en prend littéralement plein la gueule et ce n’est pas "Burning Inside" qui va faire en sorte que les choses reviennent à la normale, vu que ce morceau transpire à plein nez ce que sera "Psalm 69" quelques années plus tard. Syncopé, lancinant, insistant dans ses riffs, ce titre est une tuerie sans la moindre compassion pour l’auditeur.

Il faut dire que MINISTRY a ce côté politique qui ne lui réussit pas toujours bien, mais qui a le mérite de le pousser à des extrémités hallucinatoires dans le domaine de la violence. Tous n’adhèrent pas au discours de Jourgensen, ouvertement anti-Républicain (c’est pour le principe, mais il est vrai que les albums de MINISTRY sortis sous des mandats Démocrates n’ont pas cette virulence, cette haine, ils se contentent de souvent être très glauques et loin de toute considération politique - et, accessoirement, souvent quelconques). Ici, nous sommes fin 1988 début 1989 quand le disque a été enregistré et il s’est retrouvé dans les bacs en novembre 1989 et George Bush était le 41ème à gouverner les USA, prenant la suite de Ronald Reagan. Et ça, ça suffit à énerver Jourgensen (en même temps, vu son état à cette époque, un rien devait le rendre fou-furieux).

Mais heureusement, MINISTRY n’exprime pas qu’à travers la violence sa colère et même si "TMIATTTT" est un album très lancinant, intense et écrasant, il n’est pas fait que de parpaings dans la tronche, ce qui lui donne une durée de vie des plus intéressantes. Les musiciens savent amener du groove à l’ensemble, rendant leur monstre presque dansant en insufflant une dose d’EBM comme à l’époque de "Twitch", mais tout en conservant cette approche coincée entre l’organique et le synthétique. "So What" est une petite merveille dans le genre, "Test" étonnera par son approche plus Rap, où The Grand Wizard (K. Lite) tient le micro (MINISTRY et le Rap, c’est quelque chose que l’on retrouvera le long de la carrière du groupe, comme sur "Amerikkkant", le dernier album en date). Difficile aussi de passer à côté de ce saxophone (tenu par Mars Williams) sur "Cannibal Song" qui irradie littéralement sur ce morceau, lui apportant une texture et un groove qui tranche avec l’ensemble.

Puisant ses samples dans les BO de films fantastiques ("Cannibal Song" tourne autour de l’ambiance bien malsaine de "Hellraiser II" par exemple), de science-fiction à portée politique ou culturelle via des dialogues qui font mouche, MINISTRY se construit son monde, forge sa ligne directrice pour dénoncer les abus et les mensonges des politiciens, de façon souvent maladroite parce que trop vindicative et se perdant parfois dans les méandres des effets de la drogue, mais cela n’enlève en rien l’impact global des morceaux, mâtinés de guitares Punkisantes ou tirant parfois tout simplement vers la frange du NY Hardcore, déboîtant inlassablement l’enclume et le marteau dans les oreilles des auditeurs.

Peut-être moins absolu que son prédécesseur, "TMIATTTT" n’en demeure pas moins une des pierres angulaires de la discographie de MINISTRY et de l’Indus tout court, au même titre qu’un "Streetcleaner" ou qu’un "Downward Spiral" par exemple. Vindicatif, sombre, puissant, écrasant, hypnotique, voilà plusieurs termes que l’on peut associer à ce disque, qui semble avoir été fait en dépit du bon sens mais qui explose littéralement à chaque écoute, qui nous explose pour être précis, avec son agressivité de tous les instants, ses trouvailles mélodiques (osons lâcher ce mot qui risque de perdre tout son sens pour le lecteur quand il se passera ce disque dans sa mémoire, ou sur sa platine) et son jusqu’au-boutisme assumé. Et pourtant, là où l’on ne devrait résumer tout cela qu’à du bruit, une nuisance sonore, on tient un chef d’œuvre du genre, plus complet et étrangement mieux structuré que "Psalm 69", qui lui, restera pourtant l’album de référence du groupe.

A lire aussi en METAL INDUS par DARK BEAGLE :


NINE INCH NAILS
Broken (1992)
Méchant garçon




MEGAHERZ
Kopfschuss (1998)
Avec un headshot, on ne flotte pas si bien...


Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Al Jourgensen (chant, guitare, programmation)
- Paul Barker (basse, programmation)
- William Rieflin (batterie, programmation)
- Mars Williams (saxophone)
- Chris Connelly (chant)
- The Grand Wizard (k. lite)


1. Thieves
2. Burning Inside
3. Never Believe
4. Cannibal Song
5. Breathe
6. So What
7. Test
8. Faith Collapsing
9. Dream Song



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod