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2017 Legends Of The Shires
 

- Style : James Labrie
- Membre : Headspace, Maiden United, Landmarq
 

 Myspace (841)

THRESHOLD - Legends Of The Shires (2017)
Par METAL le 16 Avril 2018          Consultée 4927 fois

Malgré mon grand intérêt pour THRESHOLD et mon histoire personnelle avec l'un de leurs albums récents (cf. ma chronique de "March Of Progress"), je dois bien avouer qu'après avoir sciemment zappé leur précédent album pour cause de single pas génial ("Unforgiven"), j'ai bien failli faire de même avec ce "Legends Of The Shires" en découvrant le départ de Damian Wilson. Car non seulement il n'est jamais aisé de digérer un changement de chanteur (pour le groupe tout comme pour l'auditeur) mais surtout les "a priori" et les mauvaises "première impression" nous font souvent passer à côté de belles choses…

C'est ainsi que le onzième opus des Britanniques aurait pu tout bonnement passer à la trappe après la première "tentative" d'écoute de "Lost In Translation" : long de plus de dix minutes et présenté comme premier extrait de l'album, ce titre surprend par… Son manque de surprise pour tout fan de Rock Progressif. Car ce qui fait l'une des spécificités du THRESHOLD de ces dernières années, c'est cette aptitude à multiplier les ambiances et facettes de sa musique au cours d'une même composition, sans pour autant abuser des gimmicks habituelles du Rock Prog qui m'ont, je dois l'avouer, lassées au bout d'une quinzaine d'années d'écoutes (merci Neal Morse).

Mais là, pas de bol, en plus d'une intro abusivement grandiloquente puis d'un passage légèrement trop martial et son changement de rythme téléphoné, vint la surprise du chef : alors que j'entamais l'écoute de ce premier titre via une plateforme de partage de vidéos sans avoir préalablement pris le moindre renseignement sur l'album à venir, mon dilettantisme allait frapper de plein fouet le mur vocal de Glynn Morgan !

Pris de court par la révélation du départ de l'élancé imberbe devenu gros touffu, mon cerveau s'est alors emballé et s'est mis à se poser une multitude de questions idiotes :
- Mais qu'est en train de faire THRESHOLD ?
- Quid de mon Metal Prog classieux adoré ??
- Where is Damian ??? (pas "in the kitchen", ça c'est Brian…)

Bref, je suis déçu, je boude, j'éteins… Après l'écoute incomplète d'un seul et unique titre, c'est de facto un bis repetita et in fine (en plus d'abuser du latin), je me désintéresse de l'album à venir. Ave atque vale(*) THRESHOLD, nos chemins se séparent (mais bisous quand même).

Oui mais voilà, j'ai des remords…

Ne serais-je pas en train de commettre un délit de sale gueule avec le "nouveau" chanteur qui n'en est pas un ? Car non seulement Glynn Morgan tenait déjà le micro en 1994 sur l'album "Psychedelicatessen" mais en plus il n'était pas si mal ce disque (**). Alors comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis (et même s'il n'y a que les cons qui en changent tout le temps) à l'inverse de l'album "For The Journey", pas question de rater l'occasion de lui donner une deuxième chance à ce nouveau THRESHOLD… C'est pour cette raison qu'en apercevant, le titre "Small Dark Lines", affublé pour l'occasion d'un clip officiel pas trop ringard pour un groupe au budget serré, je retente l'expérience post-Damian Wilson. Et là, c'est K.O technique dès la première reprise, ce titre est juste jouissif !

L'intro très rentre-dedans, assez proche de "Slipstream" (album "Dead Reckoning") me rassure dès les premières secondes : ça sonne Heavy, le riff est inspiré et Glynn Morgan s'avère être à son aise sur un titre plus couillu que "Lost In Translation". Autre satisfaction, le groupe n'en a pas non plus oublié sa marque de fabrique des dix dernières années à savoir l'art du refrain qui tue. Car soyons clairs, avec son pré-chorus divin et son refrain ultra-efficace, "Small Dark Lines" est tout bonnement le titre que j'ai le plus écouté ces six derniers mois (oui, même devant "Sugar" de MAROON 5 (***).

Bref, je suis conquis, je jubile, je pré-commande... Après une vingtaine d'écoutes en boucle des quatre minutes de la version "edit" d'un simple titre, "In The Kitchen" ou pas, j'en ai déjà oublié Damian.

Alors me voici en possession de ce double-album basé sur la question de notre place dans la société... Que l'on soit acteur principal ou simple figurant du monde qui nous entoure, que notre passage sur Terre soit long ou éphémère, l'album parle, entre autres, des blessures et regrets qui influent sur nos décisions ainsi que l'incidence de ces dernières sur la perception que l'on a de soi et celles portées sur nous. Philosophiques sans être pour autant prise de tête, ces idées sont, une fois de plus, distillées non pas au sein d'un concept album à la digestion difficile, mais tout au long de titres indépendants et distincts bien qu'aux questionnements de fond similaires.

Pourtant, l'ossature-même du disque pourrait nous faire croire le contraire avec un titre en trois parties ("The Shire") et le final "Swallow" qui reprend l'un des thèmes de "Stars And Satellites". L'album, résolument moderne, est pourtant façonné, en partie, dans la pure tradition Prog à base de claviers prédominants, de changements de rythme, d'une interlude savamment placé, de reprises de thèmes, donc, et parfois d'une petite dose de tape à l'œil dont le groupe avait pourtant su faire fi jusqu'à présent… Le point culminant de ce côté -m'as-tu-vu Prog- étant "Lost In Translation"… Mais on y reviendra.

Car ce disque est pour l'auditeur que je suis, un pur concentré de nostalgie... Autant "March Of Progress" était un pont entre deux pans de mon existence, autant "Legends Of The Shires" est un panaché de mes écoutes de ces quinze dernières années. Difficile en effet de ne pas ressentir une certaine mélancolie en plus d'un immense bonheur devant le chef d'œuvre "The Man Who Saw Through Time". Long titre à tiroirs, cette composition possède la patte THRESHOLD avec en sus, des lignes de basse très SPOCK'S BEARDiennes, des thèmes/rythmiques grandiloquents à la Neal MORSE (comme on se retrouve) et une atmosphère générale qui n'est pas sans me rappeler un certain GENESIS… Je bave !

Et mon écume buccale ne cessera de couler tout au long de ce double-album tant une grande partie de ses 82 minutes vont me toucher en plein cœur en alternant ou mélangeant à merveille le Prog léché ainsi que le Heavy racé. Chercher à décrire chaque titre serait vain tant la diversité est au rendez-vous mais sachez que tout allergique aux claviers y trouvera son lot de grosses guitares rugueuses et que les aficionados de la technique en auront pour leur argent avec des soli impeccables, un batteur qui compense par un immense talent ce qui lui manque en feeling et surtout un duo de compositeurs "Maïzena" (Karl Groom / Richard West) qui rend légers et aérés des titres flirtant ou dépassant allègrement les sept minutes. De plus, malgré deux ou trois phrasés imparfaits, Glynn Morgan réalise une belle performance et se montre plus convaincant que sur "Psychedelicatessen" (la prod désuète y était sans doute pour quelque chose à l'époque) et plus important encore, à aucun moment on ne peut penser qu'un Damian Wilson aurait fait mieux à sa place. Puis après à peine deux écoutes, fait cocasse, "Lost In Translation" s'avère être vraiment bonne ! Proche d'un The FLOWER KINGS sur-vitaminé et avec le chant "particulier" de Roine Stolt en moins, il prouve que juger un album après l'écoute incomplète d'un seul morceau était vraiment idiot…

Car à l'instar de "March Of Progress", le dernier rejeton du groupe est une véritable usine à tubes. Outre les très bonnes compositions précédemment citées, la quasi-totalité du disque vous mettra à genoux et seuls, peut-être, "On The Edge" (au rythme ralenti et peu accrocheur de prime abord) et la plus quelconque "Superior Machine" vous empêcheront de savourer béatement "Legends Of The Shires" d'un bout à l'autre. En pinaillant, on se dira également que les trois parties "The Shires" desservent plus l'album qu'autre chose : avec elles, les deux disques démarrent exactement de la même façon (à quelques sons de cloches prêts) et si la partie 2 est un titre à part entière de très bonne facture, il donne l'impression de n'être qu'une extension de la partie 1 qui elle, pour le coup, n'est qu'une simple introduction. La partie 3 quant à elle n'a aucun intérêt sauf celui tout relatif de faire participer Jon Jeary (premier chanteur, puis bassiste/choriste du groupe) le temps d'un mini interlude.

Toutefois, ces quelques petits bémols ne doivent pas nous détourner du principal : "Legends Of The Shires" est un excellent album de Heavy Metal Rock Prog et, n'ayons pas peur de le supputer, de l'un des meilleurs albums de 2017. En mariant à merveille les genres, THRESHOLD prouve que les Britanniques méritent bien plus qu'une place en deuxième division et qu'ils pourraient même titiller un public plus mainstream avec des compositions comme "Subliminal Freeways". Car derrière ses rythmiques Heavy et ses envolées (rarement pompeuses) aux claviers, THRESHOLD c'est avant tout de sacrées bonnes chansons aux refrains imparables et entêtants. Oui, même sans Damian !

Note : 4,5/5.

(*) ou bien "Absentem lædit, qui cum ebrio litigat"… Qui fait tout de suite beaucoup plus classe mais n'a aucun rapport avec le sujet.
(**) même si mon titre favori se trouve être un bonus track : "Fist Of Tongues"
(***) Goodbye Sweetheart…

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- Karl Groom (guitare)
- Richard West (claviers)
- Glynn Morgan (chant)
- Steve Anderson (basse)
- Johanne James (batterie)


- cd1
1. The Shire (part 1)
2. Small Dark Lines
3. The Man Who Saw Through Time
4. Trust The Process
5. Stars And Satellites
6. On The Edge

- cd2
1. The Shire (part 2)
2. Snowblind
3. Subliminal Freeways
4. State Of Independence
5. Superior Machine
6. The Shire (part 3)
7. Lost In Translation
8. Swallowed



             



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