Recherche avancée       Liste groupes



      
HEAVY METAL  |  STUDIO

Commentaires (7)
Questions / Réponses (2 / 9)
Lexique heavy metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Blizzen, Metallica, Megadeth
- Membre : Wishbone Ash
 

 Site Officiel (1545)
 Chaîne Youtube (948)

DIAMOND HEAD - Borrowed Time (1982)
Par DARK SCHNEIDER le 29 Octobre 2017          Consultée 6043 fois

Il aura fallu un peu de temps à DIAMOND HEAD pour décrocher un véritable contrat discographique digne de ce nom. Oh certes, "Borrowed Time" (*) est sorti un peu moins de deux ans après le premier opus éponyme de DIAMOND HEAD. Un délai qui paraît réduit de nos jours, mais à cette époque, pas du tout, surtout pour un deuxième album : le groupe paraissait avoir déjà un train de retard sur la concurrence. Et il est vrai que lorsque IRON MAIDEN, SAXON et d'autres piquent un sprint, DIAMOND HEAD trottine, prend son temps et occupe moins le terrain : ça ne pardonne pas. Leur management était moins efficace, ce qui pose problème lorsque l'on veut faire carrière : le talent ne suffit pas. Mais finalement ils parviendront à signer avec la major MCA Records, ce qui ne se révèlera pas être une si bonne opération que cela...

Au fait, on parle ici d'un deuxième album, mais ce n'est pas si simple. À sa sortie, il s'agissait alors pour le groupe de leur premier véritable LP. En effet, l'album "Blanc" de 1980 fut longtemps considéré comme une démo. C'est ce qui explique les redondances dans la tracklist avec la présence de "Lightning To The Nations" et "Am I Evil?". Mais en raison de ses qualités indéniables, l'éponyme sera régulièrement réédité, il finira alors par acquérir son statut de premier album culte de DIAMOND HEAD. Un album qui occulte un peu trop le reste de la discographie du groupe, et c'est bien dommage pour ce "Borrowed Time" qui demeure lui aussi bourré de qualités, mais qui ne propose donc que cinq véritables nouveaux morceaux.

Lorsqu'on écoute les premiers accords de "In The Heat Of The Night" plaqués sur un tempo très soft, on se dit qu'ils y vont pépère les gars de DIAMOND HEAD. Est-ce bien toujours là le groupe qui a tant influencé METALLICA ? Car en termes de vitesse et d'agression, on en est à des années-lumière. Et aucun des cinq nouveaux morceaux ne fait preuve de nervosité. Le groupe a t-il sombré dans les limbes de l'AOR ? Il y a un petit peu de ça, mais juste un petit peu. L'album a été très travaillé, arrangé de façon à être plus radio-friendly (MCA Records n'y est pas pour rien), en témoigne le refrain de "To Heaven From Hell" agrémenté de choeurs pas du meilleur goût et surtout le catchy "Call Me", single évident aux paroles niaises, mais néanmoins tout à fait excellent, et qui lui justement tire parfaitement avantage de la présence des choeurs. Le premier est donc en fait un peu gâché par des effets de production, au contraire du second qui en tire tous les bénéfices. Mais ce sont en réalité les deux seuls morceaux que l'on pourrait qualifier d'un peu "faciles" (ce qui n'est pas une tare en soi, l'accessibilité a du bon). La ballade "Don't You Ever Leave Me" est par exemple bien trop développée pour espérer une percée dans les charts. Sous ses aspects très Zeppeliniens (le final bluesy et surtout le chant de Sean Harris plein de relents à la Robert Plant), elle témoigne toujours du côté très aventureux qui caractérisait la musique du groupe sur l'album blanc, une ballade à tiroirs en somme, assez surprenante et qui oblige l'auditeur à rester attentif.

On ne retrouvera donc le côté énergique du groupe que sur "Lightning To The Nations" et "Am I Evil?" (**), qui sont des copies quasi conforme des versions originales, seules quelques intonations de Sean Harris changent, surtout sur "Am I Evil?" en fait. Même le son est quasi identique, pas de révolution de ce côté-là, ce qui fait qu'on a vraiment affaire à des redites de l'album blanc. Mais ce qui faisait alors tout le sel de DIAMOND HEAD à cette époque est toujours bien présent, et pas qu'un peu ! La longueur des morceaux, leur développement riche en rebondissements, la science du riff de Brian Tatler, les breaks mélodiques fortement épiques, la basse digne de Geezer Butler, sans compter évidemment le chant sublimé de Sean Harris. Que de talent à revendre qui se manifeste dans cette ouverture d'anthologie qu'est "In The Heat Of The Night". Comme quoi parfois il ne faut pas grand chose : juste quelques accords plaqués, un rythme presque nonchalant tant le morceau prend son temps, mais auxquels viennent se greffer le chant fantastique de Sean Harris qui marie pleinement feeling et prouesses techniques, ainsi que les parties de guitares lead qui mettent de côté la virtuosité au profit de mélodies mémorables. "In The Heat Of The Night" est un morceau d'atmosphère, épique bien sûr, auréolé d'une aura de mystère accentuée par des paroles envoûtantes. De la beauté pure, en adéquation avec la magnifique illustration réalisée par Rodney Matthews, bien connu des fans de MAGNUM entre autres, représentant Elric, le célèbre héros de Moorcock. Le title track s'inscrit dans la même continuité, toujours dans un registre de fantasy atmosphérique, à la structure encore plus progressive, qui prouve que DIAMOND HEAD était loin d'être un simple mix entre BLACK SABBATH et LED ZEPELLIN.

Un très bel album donc que ce "Borrowed Time". La signature sur le label MCA permettra au groupe de bénéficier enfin d'une véritable distribution, lui assurant des ventes confortables. Mais la critique d'époque sera mitigée, n'appréciant guère les quelques concessions radio friendly, et dans les années qui suivent il se fera éclipser par les multiples rééditions de l'album blanc. On peut presque parler d'injustice pour cet album, car il ne manquait pas grand-chose à DIAMOND HEAD pour décocher ses 5 étoiles, il paye au prix fort quelques choix malheureux et amorcera le déclin d'un groupe qui avait tout d'un futur géant. Bien des années plus tard, "Borrowed Time" se redécouvre avec grand plaisir, rarement un groupe de la NWOBHM n'avait sonné de façon aussi distinguée.

(*) L'album peut aussi être appelé "Living On... Borrowed Time". Le "Living On..." apparaissant sur le verso de la pochette.
(**) Et aussi sur la partie finale de "To Heaven From Hell".

A lire aussi en HEAVY METAL par DARK SCHNEIDER :


JAG PANZER
Thane To The Throne (2000)
Superbe concept album shakespearien




VISIGOTH
Bells Of Awakening (2019)
Toujours aussi convaincant


Marquez et partagez




 
   DARK SCHNEIDER

 
   ELK

 
   (2 chroniques)



- Sean Harris (chant)
- Brian Tatler (guitare)
- Colin Kimberley (basse)
- Duncan Scott (batterie)


1. In The Heat Of The Night
2. To Heaven From Hell
3. Call Me
4. Lightning To The Nations
5. Borrowed Time
6. Don't You Ever Leave Me
7. Am I Evil ?



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod