Recherche avancée       Liste groupes



      
HEAVY AOR METAL PROG  |  STUDIO

Commentaires (2)
Lexique heavy metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Blizzen, Metallica, Megadeth
- Membre : Wishbone Ash
 

 Site Officiel (1522)
 Chaîne Youtube (901)

DIAMOND HEAD - Canterbury (1983)
Par DARK SCHNEIDER le 5 Mai 2020          Consultée 1595 fois

Il y a vraiment des groupes qui font parfois des choix incompréhensibles. Dans le genre auto-sabotage de carrière, DIAMOND HEAD se pose là. "Canterbury", c'est l'album de la rupture. Rupture entre les membres du groupe, et rupture avec les fans en raison de certains choix artistiques plus que douteux. C'est donc durant les sessions de "Canterbury" que toute la section rythmique du groupe se fait la malle, au revoir donc Duncan Scott et Colin Kimberley, qui étaient quand même là dès 1976, quel gâchis ! Ils seront remplacés en urgence par deux batteurs de session et le bassiste Merv Goldsworthy (qui participera plus tard à FM, groupe dans lequel il officie toujours actuellement). C'est donc le bordel dans le line-up de cet album, avec trois batteurs, deux bassistes, et également un claviériste recruté pour l'occasion.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que "Canterbury" démarre de façon catastrophique. Je ne sais pas s'il existait des bornes d'écoutes en 1983, mais imaginons une personne, qu'elle soit fan ou pas, qui décide de tester l'album en démarrant logiquement par son premier titre, "Makin' Music", et bien je serais fort étonné qu'elle ne fuit pas immédiatement cet horrible étron. Une sorte d'AOR très mauvais, avec des chœurs affreux, mélodiquement laid. Imaginons que la personne en question zappe ce titre et se dise que la piste 2 sera peut-être plus réussie... Ah bah non, "Out Of Phase" est dans le même registre et est tout aussi pourrie. Au secours !! Là, déjà, y a de fortes chances que notre individu n'essaye pas la troisième piste, on pourra facilement le comprendre. Et devinez quels titres le groupe a choisi pour publier des singles ? Ces deux premiers morceaux évidemment !! Mais comment ont-ils pu croire que ces trucs auraient un quelconque potentiel commercial alors qu'à cette époque son public était avant tout composé de Heavy Metalleux et que les groupes d'AOR habitués des charts faisaient qualitativement beaucoup mieux ? À côté de leurs pompes les gars. Et pourtant, celui qui persistera sur la troisième piste tombera sur un "The Kingmaker" complètement différent. Un titre à "ambiance", avec des chœurs moyenâgeux, une atmosphère mystique, si on ne retrouve pas le groupe qui a fait "Am I Evil?" ou "The Prince" on retrouve là des ambiances proches de "Borrowed Time", et ça c'est bien. Sauf que s’enchaîne ensuite l'horrible "One More Night", un titre d'une médiocrité insurpassable pour l'époque. On renoue avec le commercial bas de gamme, dans un esprit Pop sixties absolument pas adapté au groupe, beurk, même "Waited Too Long" était mieux.

À ce stade de l'album, franchement, je ne comprends pas. Comment peut-on faire autant n'importe quoi ? Qui c'est qui a pu valider ça en coulisse et penser qu'il y aurait là un potentiel commercial ? Et puis quel est le rapport avec la pochette de l'album et son titre ? D'ailleurs c'est quoi ces lignes vertes parallèles sur la pochette ? Canterbury ce n'est pas rien : c'est une ville qui a une grande importance dans l'Histoire de l'Angleterre, on s'attend donc à un contenu musical autrement plus sérieux, de plus solennel. Et c'est un peu ce qu'on a eu avec "The Kingmaker", mais a t-on envie de poursuivre notre écoute après ce machin qu'est "One More Night" ? Non, définitivement non, et pourtant ce serait une erreur ! Car tout le reste de l'album c'est du grand DIAMOND HEAD !

Certes, seul "I Need Your Love" rappelle le DIAMOND HEAD punchy des débuts, même si le refrain cherche à faire dans le Big Rock pour stade. Mais il y a de la finesse dans ce titre et on est bien au dessus des horreurs synthétiques de la première face. Et surtout, il y a tout le reste. "To The Devil Is Due" restera sans doute le morceau que l'on retiendra le plus de l'album, celui que le groupe ressortira parfois en live. Un morceau assez Doom dans son approche, très solidement interprété par un Sean Harris vraiment impérial. Les autres titres ne sont pas en reste du tout. "Knight Of The Swords" se fait épique, tout en ambiance, il n'aurait absolument pas dépareillé sur "Borrowed Time", idem pour"Ishmael" porté par une mélodie entêtante qui respire l'ancien temps. On retrouve ici toute la splendeur du groupe. "Canterbury" ferme la marche en débutant sur des notes de piano tout ce qu'il y a de plus liturgique, logique puisqu'il s'agit de conter l'assassinat de l’archevêque Thomas Becket dans la cathédrale de cette ville en 1170, qui marque une date importante dans les conflits opposant la royauté britannique à l'Église.
Si les ambiances tissées par ces morceaux sont passionnantes, on sent tout de même toujours une volonté du groupe de se brider quelque peu. On aurait pu s'attendre par exemple à ce que le title-track dure plus longtemps, et seuls deux titres dépassent les six minutes, l'album totalisant quarante minutes pour neuf titres, soit plus court que son prédécesseur qui n'en contenait que sept. Clairement, il ne fallait pas trop en faire, et c'est un peu dommage que le groupe ne puisse pas se lâcher un peu plus durant ses titres les plus ambitieux.

"Canterbury" est donc un album vraiment mal fichu. Il aurait pu être grandiose, mais des choix désastreux en ont fortement amoindri l'impact, et l'on imagine que l'ambiance en coulisses ne devait pas être à la fête. Il marque la fin définitive du line-up classique de DIAMOND HEAD. Forcément, l'accueil du public sera froid, le groupe se fera logiquement bouffer par la concurrence et le split sera prononcé deux ans plus tard. Et pourtant cet album mérite largement d'être redécouvert, il contient certes trois bouses honteuses, mais tout le reste est de grande qualité, et surtout dans un style assez unique pour un combo de Heavy Metal anglais de cette époque, qui s'inspirait sans doute tout autant de formations comme JETHRO TULL ou WISHBONE ASH et autres formations tendance Prog que de BLACK SABBATH et LED ZEPPELIN.

A lire aussi en HEAVY METAL par DARK SCHNEIDER :


STORMWITCH
The Beauty And The Beast (1987)
Un incontournable du heavy metal allemand!




SORTILÈGE
Phoenix (2021)
Renaître de ses cendres, avec un nouveau plumage

(+ 2 kros-express)

Marquez et partagez




 
   DARK SCHNEIDER

 
  N/A



- Sean Harris (chant)
- Brian Tatler (guitare)
- Colin Kimberley (basse)
- Merv Goldsworthy (basse)
- Duncan Scott (batterie)
- Robbie France (batterie)
- Jamie Lane (batterie)
- Josh Phillips-gorse (claviers)


1. Makin' Music
2. Out Of Phase
3. The Kingmaker
4. One More Night
5. To The Devil His Due
6. Knight Of The Swords
7. Ishmael
8. I Need Your Love
9. Canterbury



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod