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LAMB OF GOD - Vii: Sturm Und Drang (2015)
Par T-RAY le 11 Octobre 2017          Consultée 3579 fois

Un traumatisme. Tel n’est pas l’effet que provoque l’écoute de ce septième L.P. de LAMB OF GOD, mais son origine. "VII: Sturm Und Drang" – musique et paroles – a été conçu dans la souffrance et l’introspection. Celle de son frontman, D. Randall Blythe, dit "Randy", rendu à l’expression même de ses tourments intérieurs, après l’épreuve encaissée entre 2012 et 2013. Suspect d’avoir causé le décès accidentel d’un fan qu’il a repoussé de la scène lors d’un concert en 2010 en République Tchèque, le frontman a dû endurer plusieurs semaines de détention provisoire avant d’être libéré sous caution puis jugé. Innocenté mais marqué par l’épreuve, le vocaliste n’a pu faire autrement que s’appuyer sur ce vécu pour écrire les textes de cet album.

Je n’ai jamais vu de mes yeux l’intérieur d’une prison, ni ressenti l’atmosphère qui y règne, mais "512" – rapport au numéro de la cellule de Blythe et morceau le plus personnel de l’album – parvient à nous plonger, de son mid-tempo inquiétant, dans la claustrophobie et la paranoïa qui peuvent saisir un homme en milieu carcéral. Voilà un morceau viscéral, qui symbolise parfaitement la violence des sentiments intérieurs que LAMB OF GOD a cherché à retranscrire sur tout l’album. On entend presque claquer les portes métalliques de la taule et ça file des frissons. L’explosif "Still Echoes" joue du même stress intense ressenti par Randall durant son séjour derrière les barreaux. Un gros morceau en ouverture d’un tel disque.

"Randy" beugle comme un forcené sur ce septième opus, plus grave que jamais, mais sait aussi se montrer plus posé qu’à son habitude. Il chante aussi, en voix claire ! Des moments d’apaisement en maîtrise totale de ses cordes vocales, qu’il emmène sur des tons plus calmes vers des sonorités inédites chez LAMB OF GOD. À l’image de "Overlord" et de ses harmonies vocales, qui passerait presque pour un "gentil" morceau de Heavy/Stoner aux relents du "Load" de METALLICA s’il ne s’énervait pas brutalement sous forme d’assaut bien Thrashy à mi-course. Inutile de vous dire qu’on tient là une pépite. Sur d’autres titres, le gaillard est fort bien secondé au micro, par Chino Moreno (DEFTONES) sur l’excellent et hyper Heavy "Embers", d’abord, puis par le monstrueux Greg Puciato (The DILLINGER ESCAPE PLAN) sur "Torches".

L’inspiration n’est pas que du côté vocal, heureusement, sinon ces dix morceaux ne tiendraient pas debout. Et si l’on perçoit une certaine baisse d’originalité sur le derniers tiers du disque – mettons, après "Anthropoid" – le quintette dans son ensemble est en grande forme côté interprétation. Groove Metal, Thrash Metal, Heavy Metal, Metalcore, les étiquettes n’ont plus tellement de sens ici tant LAMB OF GOD est parvenu à une recette musicale unique que lui seul maîtrise et qu’on peut reconnaître entre mille. L’album est le résultat des évolutions successives que le style du groupe a connu. Car il en a connu et le nier serait s’aveugler ou faire preuve de mauvaise foi. "Erase This" est l’exemple le plus probant de l’équation métallique résolue par le groupe : un Heavy moderne riche de fondamentaux Thrash et Groove, de riffs accrocheurs et de backing vocals burnés pour bien mosher.

Interprétés aussi énergiquement, même les "fillers" de l’album se montrent efficaces, à l’image de "Footprints", et sa colère basique contre les dégâts du tourisme de masse. Ou d’un "Anthropoid" riche en chœurs et presque funky, alors qu’il traite pourtant de l’opération commando qui coûta la vie à l’Obergruppenführer SS Reynhard Heydrich, atroce Protecteur de Bohême-Moravie sous le IIIème Reich. De manière générale, c’est comme si l’histoire tchèque s’était invitée dans l’imaginaire collectif de LAMB OF GOD à l’occasion de cet album : outre ce titre-là et ceux relatifs à l’expérience carcérale de "Randy", le groupe propose avec le "Torches" déjà évoqué un morceau hommage au sacrifice de Jan Palach, étudiant immolé par le feu en 1968 lors de l’écrasement du Printemps de Prague.

Et puis les Américains ont su tirer le bilan de ce qui n’a pas forcément fonctionné plus tôt dans leur carrière. Au-delà de cette de lucidité qui s’est emparée du groupe, une certaine sagesse a gagné LAMB OF GOD s’agissant de son travail. La formation s’est rappelé l’adage : qui peut le plus peut le moins. Après un "Resolution" boursouflé et pétri de la confiance exacerbée qu’avaient les Virginiens dans leur talent, "VII: Sturm Und Drang" se révèle plus modeste dans ses intentions. Point trop n’en faut pour être percutant, mieux vaut savoir doser ses effets et concentrer la puissance. C’est un peu comme si le quintette de Richmond s’était dispersé sur l’album précédent. Au contraire, ce septième opus fait œuvre de cohésion, sur le plan formel comme sur le fond. Forcément, les épreuves, ça éprouve ! Elles font avancer et mûrir, elles renforcent.

Je n’irai certes pas jusqu’à dire que la détention endurée par D. Randall Blythe lui a fait du bien et qu’elle était méritée, la justice tchèque elle-même n’ayant finalement pas reconnu de culpabilité pénale au chanteur. Mais je suis d’avis que ces quelques mois de prison et de procès ont permis de souder les cinq membres autour d’une idée commune de leur œuvre, afin d’en donner l’expression la plus aboutie à ce jour, la plus représentative de ce qu’est LAMB OF GOD après sept albums. Pour preuve : aucun musicien n’a déserté dans ces temps difficiles. Morton, Campbell, Blythe et les frères Adler sont toujours ensemble après plus de dix-huit ans de carrière en commun. Peu de groupes peuvent en dire autant dans l’histoire du Metal.

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   T-RAY

 
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- D. Randall Blythe (vocaux)
- Chris Adler (batterie)
- Willie Adler (guitare)
- Mark Morton (guitare)
- John Campbell (basse)


1. Still Echoes
2. Erase This
3. 512
4. Embers
5. Footprints
6. Overlord
7. Anthropoid
8. Engage The Fear Machine
9. Delusion Pandemic
10. Torches



             



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