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SUMMONING - Old Mornings Dawn (2013)
Par VOLTHORD le 17 Juin 2013          Consultée 12335 fois

Après tant d’années d’agonie, il paraît impossible de ne pas accueillir "Old Mornings Dawn" comme le messie. Cryogénisé quelque part dans les montagnes de Valinor, l’écho noir et toujours intact de la Terre Du Milieu n’aura pas failli à nos attentes pendant ses six longues années d’hibernation.

Dès les premières fuites (malheureuses mais salvatrices) de l’album sur la toile, dès la première écoute, on était déjà dans cet ailleurs qu’on ne cherche plus à définir que par le nom du duo. Après cette flûte presque enjouée d’une introduction simplement parfaite, le plaisir monte au fur et à mesure que le tableau s'élargit, jusqu’au break à quelques deux minutes et dix secondes de "Flammifer". Les tambours qui arrêtent de battre et le cœur qui prend la relève, difficile de contenir la peine joyeuse que SUMMONING procure toujours, l’extase intouchable, bouleversante.

Alors bon, il semble presque inintéressant de s’attarder sur ce que tout le monde sait déjà, SUMMONING est grand, et tous les titres de cet album tiennent du génie. Un génie étrange, presque imparfait. D’autant plus que l’on sait que cette force silencieuse demande toujours un travail d’immersion et d’appropriation dont il est impossible de cerner la véritable nature tant qu’on ne l’a pas ‘vécu’, et pas seulement écouté. Tout commentaire après quelques semaines ou quelques mois d’écoute relève donc presque de l’imposture… mais on fera avec.
Tenter de contenir le flot de louanges pour essayer de trouver ce qu’ "Old Mornings Dawn" a et n’a pas, ce qu’il a de plus et ce qu’il a de moins, semble déjà être un travail d’exploration que le fan en nous – du moins en moi – n’envisage qu’à contrecœur.

"Old Mornings Dawn" s’étire de tout son long, à l’instar d’un "Oath Bound" et d’un "Dol Guldur", mais avec encore davantage d’insistance sur les mélodies centrales, qui veulent alors prendre d’autant plus de poids qu’on les répète à l’infini. Le milieu de l’album estime moins bien ses longueurs, le groupe semblant se refuser à revenir à des morceaux plus courts comme sur l’excellemment mesuré "LMHSYF". Une monotonie certainement pas si dérangeante, mais parfois curieuse.
À l’image d’un "The White Tower" et sa trame incroyablement lente et enlacée, qui manque néanmoins de dernières variations salvatrices. Les trois dernières minutes en deviennent contre-productives, presque lassantes. À l’image d’un "Caradhras" de routine, d’un "Of Pale White Morn" trop ambiant. Oui, ce sont les titres du milieu de l’album qui paraissent en deçà du reste.

Les guitares crachinent encore, mais perdent de leur volupté atmosphérique, les bombardes de guerre semblent sous-mixées et leur impact guerrier en est alors diminué – "Old Mornings Dawn" et "Caradhras" en témoignent −, la faute à un clavier qui refuse le changement, qui ne nous donne pas de nouvelles sonorités (contrairement à ce que cette introduction mystérieuse pouvait prédire). Un peu comme cette pochette à la fois belle et maladroite, bloquée quelque part à la fin des années 90 dans son esthétique – l’agrandissement sur le LP rend d’ailleurs les défauts clairement visibles.

Mais comme tout, le ressenti général en est alors changé, et derrière une apparente approche martiale, marquée par des rythmiques presque tribales, l’album cache une aigreur rare, même chez SUMMONING. Une aigreur qu’il faut alors s’approprier et dont la poésie atteint des sommets dans le monumental "The Wandering Fire", puis dans "Earthshine" où la voix de Protector sonne plus que jamais comme une complainte. SUMMONING a sans doute réalisé son album le plus amer jusque là. Est-ce l’intention ou le résultat d’une prod relativement homogène, peu puissante, qui n’ose prendre parti pour aucune de ses composantes ? Difficile à dire, mais le résultat est là. On regrette cependant l’absence d’hymnes à la mesure d’un "Land Of The Dead" ou "Farewell" - de ces hymnes qui mettent tout le monde d’accord, avec une mélodie complexe, des variations qui tapent dans le mille, des chœurs majestueux. L’apparition de ses chœurs sur "Old Mornings Dawn", "Caradhras" et "Evernight" n’est plus imaginée comme un outil propice à un climax bouleversant. Au contraire, ils s’intègrent dans le flot de son et d’image, en lueurs discrètes. Ils révèlent de manière moins évidente leur présence mais évitent de totalement casser l’uniformité des atmosphères.

Les deux bonus tracks nous rappellent que le duo sait également jouer sur le tableau instrumental ("The Darkening of Valinor") et nous resservir une perle qu'ils avaient gardé des sessions d'enregistrement de "Oath Bound" (le grandiose "With Fire And Sword").

Répétons-le une dernière fois, SUMMONING demeure ce qu’il est. Même quand il fait moins bien, il est incroyable.
Comme Smaug, lorsqu’il daigne apparaître et contempler le monde de haut, de si haut que même quand il vole plus bas, ça ne se remarque plus ; son envergure fait de l’ombre à tous ses semblables. Sa présence toujours plus puissante, plus terrifiante que quiconque. Son aura ne faiblit toujours pas, SUMMONING, il semblerait, est encore le dernier esprit indomptable, imbattable, légendaire, et tout ce qui a été cité plus haut demeure quelques failles superficielles sur les murs d’une forteresse indestructible.
Alors que les vieux matins se couchent derrière la colline, se cachent de notre vue pour on ne sait encore combien de temps, on sait par-dessus tout que leur souvenir restera long, que leur empreinte restera aussi pénétrante.

Le moins bon album de SUMMONING depuis "Minas Morgul", et pourtant très certainement le meilleur album de Black Atmo depuis "Oath Bound".

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   VOLTHORD

 
   ERWIN

 
   (2 chroniques)



- Silenius (chant, claviers)
- Protector (chant, guitare, batterie, claviers, programmation)


1. Evernight
2. Flammifer
3. Old Mornings Dawn
4. The White Tower
5. Caradhras
6. Of Pale White Morn
7. The Wandering Fire
8. Earthshine
9. The Darkening Of Valinor (bonus Track)
10. With Fire And Sword (bonus Track)



             



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