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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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- Style : Caladan Brood, Forgotten Winter
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SUMMONING - Lugburz (1995)
Par VOLTHORD le 10 Janvier 2015          Consultée 4814 fois

- Tu as écouté ce Side Project du chanteur d’ABIGOR ? Un truc qui s’appelle SUMMONING.
- Et ça ressemble à quoi ?
- Bah pour du sous-ABIGOR c’est plutôt pas mal, tu devrais écouter à l’occaz. Ça parle de Tolkien, y a du bon petit riff, alors je me suis dit p’tet que ça peut t’intéresser.


Conversation que vraisemblablement les trve undergroundeux de l’époque ont dû avoir, il y a une petite vingtaine d’années de ça, pendant ces sept petits mois avant que "Minas Morgul" ne pointe son bout de nez, où l’on pouvait penser que SUMMONING n’était qu’un groupe parmi d’autres.

Avec le recul qu’on a aujourd’hui, il est difficile de ne pas comparer "Lugburz" aux œuvres suivantes. Exercice difficile vu qu’il fait office de vilain petit canard dans une armée d’Uruk-Hai armée jusqu’aux dents. Un peu comme certains films d’auteur qui ne se rattachent par aucun aspect de leurs confrères, on essaie de rameuter "Lugburz" vers ses petits camarades.

On essaie d’y déceler ce qui préfigure le style unique que les Autrichiens imposeront à partir de "Minas Morgul". Alors on rapproche "Grey Heavens" des pistes introductives des autres galettes, en ajoutant que c’est, de tous les instrumentaux du groupe, le moins abouti. On se tourne vers le petit break de "Flight Of The Nazguls", avec ce piano énigmatique, ces tambours caverneux et ces gongs qui rappellent les profondeurs de la Moria ou à peu près n’importe quelle image filmico-angoissante. Mais le break est court et le riff reprend comme si rien ne s’était passé. On n'avait ici qu’une idée éparse et interchangeable, une sorte de chute studio qui n’arrive pas à s’imposer.
Et c’est dire qu’il faut souvent se forcer pour entendre le moindre petit clavier dans le flot de riffs de "Lugburz". On fait à peine tilt sur "Dragons Of Time", et on se rend à l’évidence : mieux vaut fouiller sur le très médiocre premier album de PAZUZU "And All Was Silent", bourré des claviers caractéristiques du duo (dans une version excessivement kitsch) et de leurs futurs gimmick ambient ("La Baronesse et le Démon" évoque par exemple "The Passing Of The Grey Company"), pour trouver la « griffe » du SUMMONING que l’on adore.

"Lugburz" est donc un artefact d’époque, mais il ne préfigure rien du tout. Il est comme un orc à l’état sauvage qui erre dans des terres déjà conquises et a du mal à voir plus loin que les bouts des mouches qu’il y a sur son nez.

Trifixion dégomme ses fûts, Silenius s’écorche la voix comme jamais (et quelle performance !) et la réverb en son vieille cave n’esquisse pas plus ni moins que n’importe album de Black de l’époque une imagerie médiévale fantastique. Même pas vraiment aussi « médiéval » qu’ABIGOR ou SATYRICON (même si là aussi, l’étiquette est déjà discutable), SUMMONING est, avec cette première galette, plutôt dans un délire raw version bunker vintage autrichien. L’apport mélodique dans une mêlée hargneuse se fait tout de même une réelle place dans ce qui deviendra une tradition chez ABIGOR : pour cela, SUMMONING n’a pas à rougir. Des titres comme "Dragons Of Time" ou "Moondance" soufflent simplement l’auditeur, d’autres souffrent de ne pas aller jusqu’au bout de leurs idées. Par exemple, lorsque le riff à deux guitares de "Light And Darkness" devient de plus en plus persistant sur la fin, au moment où on s’attendait à une montée en puissance épique digne du "Invoke The Dark Age" de l'autre groupe de Silenius, le titre finit en queue de poisson, descente du volume du son et badaboum on passe à la suivante.

J'insiste tout de même : "Moondance" demeure un titre sacrément excellent, où Silenius déploie toute l’ampleur de son talent (et Dieu sait qu’il porte sa voix dans tous ses excès et que c’est le seul album où on l’entendra atteindre de tels excès). Les arpèges au milieu du titre, avec la froideur d’un SEAR BLISS (qui n’était quant à lui pas encore né), prouvent que le groupe savait pourtant aérer une compo ultra bourrine comme il faut. Dommage que ce titre soit l’exception et non la règle dans un album à l’horizon rouge sang, cathartique et solide mais qui tire difficilement son épingle du jeu.

Qui sait, ce SUMMONING là aurait peut-être clairement pu maturer et s’élever, et devenir aussi culte que le SUMMONING d’aujourd’hui. Comme si le groupe avait dû faire un choix titanesque (bien aidé par l’éviction de Trifixion sans doute), et qu’il lui était ensuite impossible de revenir en arrière, vers cette Raw et incisive. Tant mieux ou tant pis, "Lugburz" demeure un objet d’époque en demi-teinte, mais qui n’a pas à rougir devant ses maîtres modèles.

L’aventure ne prendra son sens que sept mois plus tard, avec la venue d’un messie musical autrement plus prenant.

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   VOLTHORD

 
   DAMONIL

 
   (2 chroniques)



- Protector (vocaux, guitare, claviers)
- Silenius (basse, vocaux, claviers)
- Trifixion (batterie)
- Pazuzu (chant additionnel)


1. Grey Heavens
2. Beyond Bloodred Horizons
3. Flight Of The Nazgul
4. Where Winters Forever Cry
5. Through The Valley Of The Frozen Kingdom
6. Raising With The Battle-orcs
7. Master Of The Old Lure
8. Between Light And Darkness
9. The Eternal Lands Of Fire
10. Dragons Of Time
11. Moondance



             



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