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SUMMONING - In Mordor Where The Shadow Are (2016)
Par STORM le 7 Août 2024          Consultée 682 fois

Passant les siècles avec brio et sans sourciller, sa majesté SUMMONING n’épiloguera jamais dans les cœurs et n’abdiquera jamais du haut de son trône céleste. Ayant traversé les âges et le monde, sa domination règne dans tous les héritages et au sein de toutes les générations se succédant. Nulle lutte, nul renversement, nul cataclysme n’auront de prise sur son omnipotence et sa portée aux nues bien légitime. Alors lorsqu’entre en scène cet opulent tribute à ce groupe fétiche, sorti en 2016 entre le superbe "Old Mornings Dawn" (2013) et le décrié "With Doom We Come" (2018), avec tous ces valeureux noms de groupes pour la plupart cousins germains des Autrichiens, les sens aux aguets nous voilà replongés à nouveau dans les grandes heures du Mordor. Cette compilation hommage nous permet d’avancer pas à pas et de manière chronologique dans les ambitions de Silenius et Protector. Je vous propose donc une chronique dans ce même ordre.

LUGBURZ

Rappelons donc que tous les albums pré-2016 sont ici représentés en long et en large, ce qui nous permet de les revisiter et notamment le premier d’entre eux "Lugburz". MESARTHIM, groupe de Black Metal cosmique avance en premier et nimbe d’une belle lumière le titre introductif de l’album de 1995 "Grey Heavens". Y rajoutant ses hurlements amalgamés à la reverb' à l’instar d’un VINTERRIKET ou d’un PAYSAGE D’HIVER, les Australiens dépoussièrent sacrément le titre pour le parer d’une autre poussière cette fois-ci étoilée du plus bel effet. DRUADAN FOREST enchaîne et s’y colle à la suite avec brio. En reprenant le meilleur de ses titres "Beyond Bloodred Horizons", V-Khaoz y apporte un sacré coup de fouet et un sang noir bien lugubre qu’il réussit à faire coaguler. Les atmosphères sont pesantes et prennent un sacré coup de tonnerre, et cela magnifie le titre originel qui manquait d’une production plus puissante et d’une certaine dose de maléfice. La Finlande continue sur sa lancée en proposant à la suite de DRUADAN FOREST un autre de ses furieux rejetons : AZAGHAL – dont je vous conseille l’écoute de leur album furieux qu’est "Of Beasts And Vulture". Et c’est avec un certain goût pour l’assaut que ces Finlandais s’attaquent à "Where Winters Forever Cry" pour mettre en œuvre leur agressivité et le son 'crude' qui les caractérisent, déplaçant ainsi leurs conduites maniaques au service. C’est tranchant et le rendu est tout aussi excellent.

MINAS MORGUL

Lorsque l’on sait la bascule que "Minas Morgul" a permis d’incliner à SUMMONING en termes de popularité mais aussi d’identité sonore, nul doute que les reprises de cet album peuvent s’avérer plus difficiles à honorer. Pour exemple "Soul Wandering" repris par SAKRISTEI qui nous fera un peu sourciller. Aucune information sur cette entité, je passe donc rapidement mon chemin et découvre le titre "Lugburz " réinterprété par le groupe brésilien de DSBM (ndlr pour les non-initiés : Depressive Suicidal Black Metal) THY LIGHT que j’apprécie beaucoup – à nouveau je vous recommande froidement (le terme chaudement serait mal à propos bien que le groupe vive près de l’équateur) l’album "Suici.De.Pression". Et cette variante bien plus Metal qui nous est proposée avec cette pointe dépressogène bien sentie. Le chant de Paolo Bruno nous oriente dans les tourments qui ont fait le sel du groupe. À nouveau cela fonctionne très bien et l’aura de SUMMONING est respectée avec cette petite touche supplémentaire d’une mélancolie tenace. Je serais moins dithyrambique sur la reprise d’un des meilleurs titres de "Minas Morgul", le bien nommé "The Passing Of The Grey Company" par OÞALAN. Le challenge est aussi bien plus complexe à relever. Pas simple de rivaliser avec les cris acérés de Silenius, ou les embardées épiques de la programmation de la boite à rythmes, néanmoins la basse rutilante et les aspects acoustiques et folk de OÞALAN servent aussi ce titre à quelques égards. On enchaîne avec le groupe polonais DEMONIC SLAUGHTER que je ne connaissais pas, alors autant dire que j’ai fait mes devoirs pour apprécier la quintessence de cette entité. Et autant le dire tout de suite, ces Polonais sont un de ces groupes sans doute infréquentables qui se confortent à disséminer un Black Metal orthodoxe à la ONDSKAPT, FUNERAL MIST, WATAIN… enfin ce genre de loulous ! Vous m’aurez compris. Alors autant dire que le fil qui les relie avec SUMMONING ne va pas de soi mais nous pourrions en dire tout autant de AZAGHAL vous me direz. Mais étonnamment, DEMONIC SLAUGHTER pour honorer SUMMONING, utilise une touche quasi Électro à ces rythmes et le rendu est original et intéressant. Les vociférations crachoteuses de Xaos Oblivion nous ramenant cependant volontiers aux terres décharnées d’un Black Metal bien féroce. Enfin et pour cloturer le chapitre "Minas Morgul", nous retournons en Finlande avec un groupe que j’affectionne mais avec lequel il faut savoir faire du tri tant la discographie est conséquente : KALMANKANTAJA. Et même si le titre auquel ils rendent hommage, "Through The Forest Of Dol Guldur", n’est point mon préféré, ils arrivent à tirer les ficelles de celui-ci en lui apportant la touche Ambient/ Atmo dont ils ont le secret, mais aussi en lui donnant une belle puissance émotionnelle bien plus probante que sur la version originelle de nos Autrichiens.

DOL GULDUR

L’on connaît le soin que Silenius et Protector déploient à travailler les titres d’intro de leurs albums voyage et celle de "Dol Guldur", "Angbands Schmieden" a marqué les esprits – notamment le mien. Nombre d’entre-nous y sont attachés et il est vrai qu’en plus de donner le ton, chacune de ces introductions préfigure à sa façon, l’entame du noble voyage à venir. Ici, c’est GALDUR qui s’en occupe. GALDUR est Ukrainien et un projet de Dungeon-Synth d’Illia Rafalskyi, le maitre à penser et compositeur hors pair de SEVEROTH dont je vous loue les albums sur NIME. Talentueux, Illia nous offre une introduction un peu déconcertante mais qui, au fur et à mesure des écoutes, produit une certaine satisfaction. Avec ses claviers ésotériques, GALDUR nous laisse prendre part à cette cavalerie enchantée mais guerroyère tout en s’endrapant de son mystère vaporeux et lumineux. Illia marque encore un bon point dans mon esprit et sa filiation avec SUMMONING marque donc une influence solide qui nous laisse aussi une nouvelle carte de déchiffrement pour comprendre son très beau projet de Black Atmosphérique qu’est SEVEROTH. WYRD prend la relève et à nouveau rembarque SUMMONING en Finlande. Si vous ne connaissez pas ce groupe, sachez que certains albums sont superbes ; je pense notamment à mon préféré "Heathen" avec sa longue plage sonore bardée d’éléments épiques, Folk et Ambient. Narqath son leader est aussi membre de AZAGHAL, dont nous avons parlé un peu plus haut dans cette chronique. Mais en ce qui concerne la reprise de "Nightshade Forests", je reste un peu plus circonspect car elle ne m’enchante guère. Difficile cette fois-ci de suppléer SUMMONING tant ce titre a imposé le style des Autrichiens et marque l’inclinaison de ce que seront tous les autres albums. En restant dans le blizzard givrant de la belle Finlande – décidément – AVATHAR, groupe amoureux transi de SUMMONING nous reprend le titre suivant "Nightshade Forests", "Elfstone", et on comprend pourquoi. Je ne connais pas les classements d’écoute mais j’imagine bien que ce titre fait partie des plus adoubés de SUMMONING, et AVATHAR s’en sort très bien. Même si je ne partage l’enthousiasme d’écoute de leurs propres albums, à contrario d’un FROZEN DREAMS, AVATHAR apporte une touche un peu plus veloutée à ce titre.

STRONGHOLD

Maintenant parlons très fort de WEDRUJACY WIATR à la discographie exemplaire. Je serais dithyrambique concernant les œuvres de ces Polonais. D’ailleurs je vous en ai un peu parlé lors de mes chroniques de STWORZ et de AŪKELS dont Wojsław, l’un des deux de WEDRUJACY WIATR fait partie. Leur reprise de "Like Some Snow-White Marble Eyes" traduite ici en polonais, nous ramène un peu de fierté slave à la DRUDKH et c’est un coup de cœur. La puissance du chant et du riffing malgré une production faible propulse ce titre dans la bataille du Mordor. Dis Pater et son chant clair enchanteur, qui nous saisit à brûle pourpoint, réussit un tour de force en emportant "Where Hope and Daylight Die" dans les contrées étoilées que caractérise l’ambition de son projet fabuleux qu’est MIDNIGHT ODYSSEY. Sans doute la plus belle surprise de cet hommage à SUMMONING. Piocher dans les titres de "Stronghold" est une aventure en soi. Je pense que nous sommes nombreux, et je m’inclue dedans, à considérer cet album comme le meilleur d’entre tous. Sombre, mélodieux et sacrément épique "Stronghold" jouit de compositions hors pair et sans aucun flottement ni même insuffisance. Pierre angulaire dans la discographie de SUMMONING et résistant au temps, cet album est le coup de cœur de ma vie ni plus ni moins. Alors entendre MIDNIGHT ODYSSEY l’entreprendre et sublimer ce titre me donne quelques traces émotives. Dis Pater exauce un vœu. La candeur des claviers, la tessiture cristalline des notes emportent cette odyssée qu’est "Where Hope And Daylight Die" au firmament. Tout bonnement magistral ! Alors lorsqu’arrive MIRKWOOD – un tiers couteau SUMMONING-like selon moi – l’émouvante sensation retombe d’un coup. Même si la composition complexe de "The Rotting Horse On The Deadly Ground" s’y prête, MIRKWOOD s’en détache peu. Les notes de ses claviers sont plus joueuses et plus « Bontempi » dans l’âme et sa voix plus étouffée et trafiquée ne permet pas de faire décoller cet hommage. SEVEROTH s’en sort bien mieux en embarquant "A Distant Flame Before The Sun" dans les trépignements de son Black Metal atmosphérique quasi onirique. L’empreinte de Illia Rafalskyi est bien marquée et donne une nouvelle saveur à ce titre emporté. La cavalcade des riffs se fait plus véloce et, habilement, ils dépeignent sans trop de peine la férocité des montagnes et des plaines du Mordor.

LET MORTAL HEROES SING YOUR FAME

DREAMS OF NATURE – dont j’ai épluché la discographie et que je considère du même acabit que MIRKWOOD – me laisse un peu pantois à l’écoute de cette pourtant si belle introduction de SUMMONING, "A New Power Is Rising". Agaçante comme peuvent être les plus mauvaises ritournelles, les Colombiens saccagent l’œuvre des Autrichiens ; à moins que le talent n’ait pas pu passer outre l’Atlantique. Bref, passons, ne nous attardons pas plus et écoutons CALADAN BROOD œuvrer avec "Farewell". Et disons le tout de go, le rendu de cet hommage est plutôt en demi-teinte. Considérant que les Américains ont sacrément fait preuve de génie avec leur unique album, "Echoes Of Battle", et qu’ils ont été longtemps considérés comme les dignes héritiers au trône possible des Autrichiens, cette reprise s’avère décevante hormis peut-être les chœurs très beaux lyriquement parlant. La voix screamée de Shield Anvil reste un peu trop monotone et plombe un peu le titre qui ne varie pas vraiment par rapport à sa matière originelle.

LOST TALES

EVILFEAST a fait le choix d’agglomérer en un unique morceau, le titre cérémonial "Arcenstone" avec celui de "Morthond" tiré de "Minas Morgul". Pour ce groupe polonais à la discographie impeccable dont je vous parlerais à coup sûr – si Satan le veut – sur NIME, reprendre ces titres est une récréation. Bien que cet EP ne fasse pas partie des sorties sommitales de SUMMONING, EVILFEST arrive à se dépatouiller pour nous sortir cette instrumentale avec pas mal d’inspirations. Encore plus atmosphérico-symphoniques que le roi, les Polonais arrivent à maintenir notre attention tout du long de "Arcenstone". Je ne dirais pas la même chose concernant "Morthond" qui, n'étant déjà pas un titre majeur de "Minas Morgul", nous fait un peu dégringoler notre attention.

OATH BOUND

Quand déboule "Menegroth" que EMYN MUIL reprend, j’ai une tendance à serrer les dents et à étirer mes masséters. Plat, sans consistance et ennuyeux à loisir, cette reprise fait mal aux ouïes. Peut-être bien aussi qu'il faut que je me l’avoue car c’est un fait : je ne supporte pas EMYN MUIL. J’en ferais même mes souffre-douleurs si je pouvais, leur discographie est à leur propre image. Alors ne nous épanchons pas plus que de coutume et continuons à avancer vers la sortie de ce maxi-Tribute. Comme un fait exprès ELDAMAR surgit aussi. Frère double de LUSTRE ou pire de NORD FROST et de ces harmoniques de claviers aux senteurs sucrées de bonbons d’enfance, ou bien encore cousin pas très éloigné de FEAR OF ETERNITY et de tous ces groupes de cosmico-Black Metal (NEBULA ORIONIS ou plus récemment LABYRINTHIS STELLARUM) qui hument bon les aventures proprettes de Star-Trek, ELDAMAR nous sert une petite soupe sur le titre - considéré pourtant par des hordes de fans comme l’Ultima Thulée de SUMMONING - "Land Of The Dead", une parenthèse (dés)enchantée de l’originale. J’exagère mais il est temps de lâcher les chevaux…

OLD MORNINGS DAWN

L’on confond souvent ELDAMAR avec ELDERWIND pourtant les Russes ont bien plus de tempérament, même si les claviers peuvent paraitre parfois un peu trop guillerets – d’ailleurs je ne peux que vous conseiller l’écoute des superbes albums "The Magic Of Nature" et "The Colder The Night" qui restent de très beaux albums de Black Atmosphérique densément émotionnels. En tous cas ils ont choisi "Flammifer", le single accompagné de son clip qui avait tant bruité avant la sortie en 2013 de "Old Mornings Dawn", nous alléchant bien les babines comme il faut. Pari cette fois-ci à moitié réussi car nous ne sommes pas transportés tant que cela. La volonté de ELDERWIND d’en faire un titre bien plus Metal ne fonctionne pas tant que cela, du moins pas avec la même réussite que SEVEROTH ou bien encore WEDRUJACY WIATR.

Difficile de conclure sur "In Mordor Where The Shadow Are", opulent de quasiment trois heures mais il n’y a pas tant que cela à boire et à manger. Des reprises sortent du lot de manière incroyable, je pense à celles produites par MIDNIGHT ODYSSEY et WEDRUJACY WIATR notamment. Bien sûr beaucoup parmi vous auraient souhaité voir tel ou tel morceau ou d’autres groupes les reprendre. En somme personne ne sera contenté mais l’intérêt n’est pas là. Cet hommage est aussi un cadeau pour SUMMONING qui l’a accueilli avec dignité dans son royaume. Du haut des marches Silenius et Protector hochent leur tête couronnée avec discrétion mais déjà ils repartent sans jamais vouloir se retourner, et disparaissent même dans une brume d’une couleur inouïe. Le temps reprend alors son cours et la vie s’égrène à nouveau.

Note réelle : 3,5/5.

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- Elderwind


- Cd1
1. Grey Haven
2. Beyond Bloodred Horizons
3. Where Winters Forever Cry
4. Soul Wandering
5. Lugburz
6. The Passing Of The Grey Company
7. Marching Homewards
8. Through The Forest Of Dol Guldur
- Cd2
9. Angbands Schmieden
10. Nightshade Forests
11. Elfstone
12. Niczym Biale Oczy Bogow
13. Where Hope And Daylight Die
14. The Rotting Horse On The Deadly Ground
15. A Distant Flame Before The Sun
- Cd3
16. A New Power Is Rising
17. Farewell
18. Acenstone
19. Menegroth
20. Land Of The Dead
21. Flammifer



             



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