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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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SUMMONING - With Doom We Come (2018)
Par VOLTHORD le 19 Décembre 2017          Consultée 6583 fois

C’est avec une malédiction qu'ils arrivent.
Ça le dit dans le titre, c’était peut-être mauvais présage.
SUMMONING aujourd’hui revient dans le monde des mortels.

Je reviens récemment de la lecture de l’excellente biographie de Tolkien écrite par Humphrey Carpenter (hautement recommandable) qui dépeint l’auteur comme l’antithèse de l’artiste maudit ou de l’artiste star.Tolkien était un homme à la vie simple et routinière, loin de l'héroïsme qu'il décrivait, qui cachait un univers dont les contours n’ont jamais réellement été cloisonnés et avec lequel lui-même semblait se battre, une œuvre jamais finie, tenant de l’obsession.
Les Autrichiens de SUMMONING avaient pour moi les traits du linguiste britannique. Des mecs simples, peu enclins à se donner en public, qui bricolent sur ordi une musique finalement très limitée techniquement et même stylistiquement, tellement raisonnable et humble que le fait qu’elle touche un tel génie reste encore un mystère. Chaque nouvel album était un pas lent mais sûr de lui, veillant à chaque fois à consolider l'univers du groupe avec la maniaquerie du puriste, refusant catégoriquement d’en changer les ingrédients fondateurs.

Non, ce n’est pas encore aujourd’hui que SUMMONING aurait invité un quintette à cordes, une chanteuse lyrique ou un joueur de bouzouki pour étoffer sa musique et pour lui donner une "nouvelle peau". Chaque album est un angle de caméra différent sur une formule établie depuis "Minas Morgul".

Et voilà, aujourd’hui, ce nouvel angle, on ne le retrouve pas. Pas plus martial, pas plus mélancolique, pas plus lumineux, pas plus épique… Ni un truc ni l’autre, "With Doom We Come" (WDCWC) reste dans un éternel entre-tout.
Il est le moins bon album studio du groupe, pour des raisons qui sautent aux oreilles mais sont moins faciles à verbaliser.

Le titre "With Doom I Come", révélé en avance par Napalm Records calmait un peu notre soif de nouveauté tout en nous amenant son lot de craintes : "With Doom I Come" sonnait comme une fin alternative de "Old Mornings Dawn", avec une production et des sonorités (de clavier, de boîte à rythme) similaires à ce qu'on pouvait entendre sur cet album. Même la manière dont les chœurs apparaissent, discrètement mais sûrement, en suivant le flot des claviers rappelait fortement "Earthshine" (certes, on perçoit une voix féminine, ça c’est nouveau), en plus de similitudes dans la mélodie.
Mais "With Doom I Come" gardait un refrain solide, une mélodie impossible à s’enlever de la tête. Il est vrai que l’on reviendra souvent sur ce titre, autant, par exemple que sur un "Silvertine" où Silenius est imposant, ou cet "Herumor" à la fois paisible et déchiré.

Car là aussi la mélodie est bonne...
La mélodie est bonne, oui, mais on ne prend, encore une fois, pas la mesure de chaque variation, et plus aucun "climax" final digne de ce nom ne viendra nous transcender. Bonne mais insuffisante.

Et SUMMONING est un groupe pour qui la mélodie est centrale, où chaque élément subsidiaire l'anime, la fait vivre comme un protagoniste à part entière. "With Doom We Come" sonne comme une extension creuse de "Old Mornings Dawn", tous ses titres semblent cadenassés comme "White Tower", avec de bons débuts, une "atmosphère" marquée, mais rien qui ne puisse nous faire tenir la longueur. Un titre comme "Carcharoth" en devient simplement épuisant (le chant de Protector s'épuise également, il semblerait), et "Night Fell Behind" ou "Mirklands" pourraient tout aussi bien être amputés de deux bonnes minutes, voire plus (chose qui une fois de plus ne me serait JAMAIS venue à l’esprit sur d’autres LP du groupe).

Depuis "Oath Bound", la guitare est mise à l’écart, depuis "Old Mornings Dawn", elle crachine, souvent dans un but ambiant revendiqué : c’est de là que l'album tirait sa force et sa faiblesse, cette amertume portée par un brouillard de guitares aux lents arpèges. Le problème c’est que lorsque la guitare n’est qu’une fonction et que les mélodies autant que les chœurs ne sont plus assez solides, et qu’en plus de cela, SUMMONING ne recherche plus à aller de l’avant ni côté production ni côté composition ni même dans les sentiments qu’il cherche à évoquer…

Il devient alors un groupe normal, qui a le droit à l’erreur de la redite. Il nous rapporte à l’humilité de ses créateurs.

C’est l’heure de se quitter, et là, je me réécoute le titre "With Fire and Sword", bonus sur "Old Mornings Dawn", et que SUMMONING avait auparavant écarté de "Oath Bound". Et je me dis que c’est dingue qu’à une époque, les Autrichiens puissent laisser un tel titre orphelin (le jugeant sans doute moins bon que le reste), et qu’aujourd’hui, aucun des nouveaux titres n'atteint cette qualité.

Une tristesse ridiculement excessive me hante dès lors que je pense que j’aurais peut-être à attendre cinq années supplémentaires (peut-être plus !) pour avoir un vrai nouveau SUMMONING. Mais "With Doom We Come" fera son chemin, et même dans la déception, il m’est encore difficile de totalement leur en vouloir.

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   (2 chroniques)



- Silenius (chant, claviers)
- Protector (chant, guitare, batterie, claviers, programmation)


1. Tar-calion
2. Silvertine
3. Carcharoth
4. Herumor
5. Barrow-downs
6. Night Fell Behind
7. Mirklands
8. With Doom I Come



             



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