Après le mésestimé "K.F.D", difficile de savoir vers quelles contrées allait nous emmener Blackie Lawless. Les rivages Indus étaient séduisants et offraient à WASP l’écrin de matière visqueuse qui lui fallait pour faire ressortir toute sa noirceur. Alors que le niveau d’angoisse était élevé, le groupe va, contre toute attente, effectuer un sacré virage. Un retour en arrière pourrait-on même dire. "Helldorado" arrive et il est loin d’être rutilant.

De là à parler d’un retour aux sources, je serai un peu moins affirmatif. Si ce disque avait la magie du premier album, cela serait presque pardonné. Mais il est loin de tenir ses promesses et très rapidement il va apparaître que si la première pièce (si on omet l’intro) lorgne bien du côté obscur de la force, le reste ne fait pas monter la mayonnaise. Dès "Don’t Cry", on se prend une espèce de réalité dans les dents et elle n’est pas très flatteuse pour Lawless et sa bande.

WASP tente, pour une raison X ou Y, d’approcher le style d’AC/DC. En tout cas, c’est l’impression que ça donne car le tout paraît bien moins énervé que d’habitude et semble servir de terreau à des histoires de cul pas si hard que ça. De toute manière, passé le premier opus et "K.F.D", difficile de faire plus trash. Et non pas Thrash. Il n’empêche que cela sonne de façon maigrelette et on en vient à applaudir la présence de Chris Holmes qui arrive toujours à pondre des soli au minimum corrects qui viennent au bon moment pour nous réveiller.

Et c’est dommage de ne pas arriver à mieux, de sombrer dans une espèce de facilité après quelques albums qui faisaient bien lever les sourcils au pire. Quitte à me faire des amis, proposer "Helldorado" après des disques comme "Headless Children", "The Crimson Idol" ou "K.F.D", c’est revenir à la portée du crétin moyen. À côté, "Still Not Black Enough", c’est Byzance. Et ce constat est d’autant plus frustrant que l’entame était vraiment très sympa.

Cette introduction, qui n’est pas sans rappeler celle de "Inside The Electric Circus", a l’art de mettre en appétit. On attend tout et n’importe quoi après ça, mais on sait que ça va être sale et, à l’échelle de WASP, bien violent. Et effectivement, "Helldorado" déboule, pleine de bonnes intentions, vive, agressive, avec un Blackie qui semble s’être assis sur un cactus vu comme il a l’air vénère. Ce n’est pas forcément un très grand titre, mais il est très efficace et mettait tout sur de bons rails. Mais la suite… Patatras.

"Helldorado", c’est une tentative de faire du neuf avec du vieux qui a foiré. Trop grossier, trop criard (Lawless est un brin déplaisant dessus, comme s’il était en pilotage automatique, à aboyer de la façon d’un chihuahua en colère), trop creux. Blackie semble avoir laissé son génie créatif au vestiaire, ou il l’a trop déversé dans les opus précédents. Bref, pour ma part, un beau plantage. Mais ce sont des choses qui arrivent.

Note réelle : 1,5/5.