Cet album m'a surpris dès le départ. Facile quand on jouit d'un son énorme et cristallin, d'orchestrations, d'un mix de voix masculin/féminin imparable, de compos dantesques et romantiques à la fois… Tout pour me plaire finalement. Avec le temps, la mièvrerie sous-jacente de MOONSPELL est même passée dans le tordeur et cette impression si agréable que j'ai eue dès le début est demeurée aussi brillante.

"At Tragic Heights" et "Night Eternal" est pour moi un duo de départ parfait : puissant (les refrains mastodontes, l'amplitude des atmosphères) et mélodique (les claviers sont tout simplement majestueux et les guitares tuent tout sur leur passage), l'essence même du groupe. Puissant et mélodique. Le charme opère si fortement, à cause notamment de cette ambiance arabisante subtile du début à la fin, que l'album défilera rapidement. Un signe de son efficacité.

De "Shadow Sun" à l'ampoulée "First Light", on sillonne cet environnement chaud et noir, sorte de mélasse virile à la frontière du lyrisme. Ce pan atteint d'ailleurs son apogée à la merveilleuse et inoubliable "Scorpion Flower". Merde, je ne m'en lasse pas. Ça donne des avalanches de frissons !

Si les quatre premiers titres sont intouchables, MOONSPELL accroche une coche en moins par la suite, malgré une qualité difficilement questionnable, des guitares tournoyantes et planantes, des notes aériennes englobantes… Notons au passage la doucereuse "Dreamless", espèce de clone de "Scorpion Flower".

Un album magique à bien des égards, alliant des parties musicales soyeuses à des refrains béton. Au risque de me répéter, celui de "Scorpion Flower" sera toujours un des plus jolis du genre dans mon palmarès.