Les nouvelles provenant du Portugal se multiplient en cet été caniculaire. Tandis que je lutte contre la suractivité de mes glandes sudoripares cloîtré dans mon deux pièces parisien, mon copain Antonio me nargue de ses cartes postales vantant les délices de la maison de sa mère, en bas de laquelle coule la rivière la plus pure d’Europe. Ayant subi une attaque cardiaque, la grand-tante septuagénaire de Pauleta vient de se faire hospitaliser à Lisbonne après l’annonce de l’arrivée de son petit-neveu dans le club de football de la capitale française. Enfin, Century Media nous annonce la sortie le 29 septembre prochain du nouvel album de MOONSPELL. Non pour faire patienter le fan comme il se dit trop souvent mais plutôt pour rendre l’attente insupportable, le label édite le single "Everything Invaded". Outre le morceau-titre, dont la version que nous pourrons déguster sur "The Antidote" devrait légèrement différer de celle présentée ici, nos oreilles peuvent se délecter de crystal gazing, deuxième extrait du sixième album des Lusitaniens ainsi que de "The Darkening" dont la bande sera refoulée de l’usine en charge du pressage du lp.

Au risque de décevoir ceux qui espéraient des indications sur la direction musicale empruntée par "The Antidote", je me contenterai de coucher sur papier mes impressions à l’écoute de ce single. Volée par mon chat qui s’est finalement décidé à travailler après des années passées à bénéficier de l’aide sociale féline et qui vient donc d’ouvrir un cabinet de voyance, je ne suis plus en mesure de consulter ma boule de cristal. D’autre part, consommables dans l’instant, les singles ne donnent pas toujours un reflet précis de l’album duquel ils sont extirpés. Pour finir, je suis d’un caractère prudent évitant les supputations et donc les réprimandes lorsque mes prédictions s’avèrent erronées.

"Everything Invaded" s’ouvre sur un riff addictif qui constitue la trame du morceau pour se poursuivre plus calmement, Fernando Ribeiro susurrant quelques mots sur fond d’une mélodie qui semble provenir d’un violon pické. Le chanteur laisse ensuite exploser son agressivité puis laisse parler le soliste Ricardo Amorim qui use d’un langage technique et Heavy.
"Crystal Gazing" et "The Darkening" sont moins intéressants, le premier ne décollant pas vraiment malgré un motif de double grosse caisse dynamique, le second souffrant de la voix excessivement monocorde du chanteur sur le refrain cassant le charme né de la ligne mélodique des couplets.

Les relations entre le Portugal et la Finlande se sont nettement améliorées depuis la dictature de Salazar puisque les studios Finnvox ont été réquisitionnés pour l’enregistrement et le mixage et que Niclas Etelävuori, bassiste d’AMORPHIS pose les lignes de son instrument préféré sur les trois morceaux.

Un single entraînant, accompagné de deux titres moins aguicheurs (je n’ai pas non plus dit nuls) desquels l’expérimentation est totalement absente, voilà bien une recette maintes fois utilisée et qui ne mérite qu’une attention passagère. Je doute que MOONSPELL retrouve la hargne de "Wolfheart" ou l’originalité de "Sin/Pecado" sur "The Antidote" mais, comme je l’ai dit plus haut, je ne m’avancerai pas plus.