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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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Lexique metal gothique
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2015 Extinct
2017 1755
 

- Style : The 69 Eyes , Nightfall, Nightingale, Tiamat, Septicflesh, Deathronic, Rotting Christ, Galadriel, Joy Division
- Style + Membre : Daemonarch
 

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MOONSPELL - Hermitage (2021)
Par WËN le 13 Août 2021          Consultée 3517 fois

Depuis sa plus tendre engeance, façonné qu'il fut quelque part dans un sombre rade de Brandoa par deux doux ados rêveurs, MOONSPELL, a toujours su où il voulait aller. Embarquant ses influences et expérimentations avec elle, la formation portugaise à cela pour elle qu'elle n'a jamais évoluée de manière linéaire. En presque trente années de carrière et contrairement à nombre de ses contemporaines, nous décelons dans ses atermoiements une progression à davantage placer sur un cercle, piochant çà et là, par couples d'albums successifs (*), les éléments nécessaires à sa concoction du moment mais sans jamais sortir de son périmètre de pierre : là du Black Metal (gardons en tête ses premiers émois), ici de prégnantes influences gothiques enténébrées aux encolures, là encore davantage de place laissée pour ses sempiternelles crises lycanthropies… Pour un résultat plutôt unique et, au final, toujours savamment maîtrisé.

Cependant, et c'est sans doute là une première, à l'aune de cette treizième sortie conséquente, nous pourrons déceler un sursaut quant à sa manière de faire. Les membres du groupe accusent un certain âge maintenant. Ils n'ont plus vingt ans, adoptent dorénavant un look "vieux-rockeurs-sur-le-retour", Mike Gaspard (de la partie depuis les années MORBID GOD) à laissé sa place derrière les fûts : MOONSPELL veut changer, ils ne s'en cache pas et s'avoue désireux de passer à autre chose. Désireux de s'affranchir de ce cercle stylistique devenu carcan pour nous proposer la musique qu'ils veulent jouer, ici et maintenant, quitte à rompre avec le passé.

Et comment leur donner tort ? "Hermitage" est un disque posé, réfléchi. Un disque de confinement, disons-le. Mûrement mûri et plutôt éloigné de ses productions habituelles, ou en tout cas des plus récentes (car là-dedans, on y décèle du "Sin/Pecado" et du "Darkness And Hope")… Ce disque retranscrit l'image d'un groupe fatigué du Monde et de ce qu'il devient, d'un groupe avide de s'isoler afin de profiter d'une réelle bouffée d'air frais salvatrice, noyé qu'il était est dans ce climat vicié qui accompagne ce début de décennie (on ne le répètera jamais assez… mais qu'il s'agisse de comprendre ou de composer une œuvre, le contexte s'avère toujours l'essentiel rouage au moment d'en cerner les tenants et les aboutissants).

Si les méthodes de travail ont nécessairement évoluées afin de se plier aux contraintes sanitaires de rigueur, nous noterons que le couple Pedro Paixão (claviers) / Ricardo Amorim (guitares) a su prendre le lead sur la composition et y insuffler de nouvelles influences plus personnelles. Car si la touche gothique - caractéristique tout de même fondamentale à la musique des Lusitaniens - reste solidement ancrée dans leur partition, nous ne pourrons pas passer à côté de douces émanations Rock-progressives qui s'en dégagent. Certes, MOONSPELL n'en joue pas et "Hermitage" ne saurait en aucun cas être considéré comme un disque de Metal Prog, mais comme à son habitude la troupe distille çà et là, au milieu d'autres éléments, quelques influences très palpables et planantes ("All Or Nothing", "Without Rule", "Solitarian", "Apophthegmata"). À ce titre, ils sauront plus d'une fois bluffer leur auditoire, que cela se passe au travers de longs soli de guitares léchés et atmosphériques ("Entitlement", "All Or Nothing"… Ces guitares, voilà l'élément principal que nous retiendrons de ce disque) de quelques arrangements discrets (chœurs, sonorités des claviers : "The Hermit Saints", "Without Rule", "Hermitage" la dernière partie de "Entitlement"), ou même via sa très belle production, organique à souhait.

Bien sûr - et nous espérerons en rassurer certains - déjà survivants d'un terrible tremblement de terre (cf. "1755", on vous dit tout), il faudra davantage que 'quelques' vagues virales pour avoir raison de la pugnacité du MOONSPELL d'antan. Et au travers de subtils agencements de riffs ("Common Prayers", "Apophthegmata" quand elle prend du poil de la bête) et de structures, de lignes de basse sous-jacentes ("The Greater Good") ou, tout bonnement, via le chaleureux organe de Ribeiro (qu'il susurre ou qu'il aboie, il demeure définitivement le fil rouge, ce tacite et ténu lien textile avec les œuvres passées), c'est bien le MOONSPELL responsable des "Extinct" (2015) et autres "Night Eternal" (2008) que nous retrouvons là où nous l'avions laissé, toujours droit dans ses New-Rock. La rupture n'est donc pas totale (pour ça, "The Butterfly Effect" lui a servi de leçon à l'époque), le duo de titres d'ouverture ("The Greater Good" et "Common Prayers") pouvant même encore facilement créer un pont vers cette époque en passe d'être révolue. Cependant, peu d'accélérations à noter ici. Ne viendraient-elles d'ailleurs pas nuire à la cohérence de ce délectable et délicat concept que le groupe nous propose ici ? De fait, les petits regains d'énergie décelés ici et là ("Hermitage", "The Hermit Saints") servent tous, nous le sentons bien, une plus grande cause, un bien commun. Et s'ils sont nécessaires à "Hermitage" afin d'encore accroître l'impact de ce que MOONSPELL désire nous transmettre en 2021, il faudra se rendre à l'évidence que ce n'est plus là, le mot d'ordre de la formation.

Notre Dark Beagle de collègue vous le dira, nous ne pouvons pas tous être des sin/pecad-iens chevronnés, cependant, l'important est de savoir reconnaître les qualités là où elles se trouvent. Et cet "Hermitage", à notre sens, n'en manque pas, disons simplement qu'à titre personnel, elles ne nous fascinent pas autant qu'elles le voudraient et qu'au moment de le comparer aux autres œuvres d'une discographie dorénavant conséquente, nous ne parvenons pas à le placer parmi les must-have, puisque ne nous transcendant jamais de part en part. Et donc, malgré quelques passages de pure grâce et de beauté simple ("Without Rule", "Entitlement"), nous avons bien du mal à faire pencher ce 3,5/5 du côté du 4, ayant peine à croire que ce disque ait la carrure pour se muer en classique.

PS : on nous murmure que le groupe s'octroie une petite reprise de CANDLEMASS en bonustrack ("Darkness In Paradise"). Mais pour 10€ supplémentaires le Mediabook, c'est un non. Et c'est bien dommage, on aime bien CANDLEMASS par ici.

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(*) "Wolfheart" & "Irreligious", "Sin/Pecado" & "The Butterfly Effect", "Darkness And Hope" & "The Antidote", "Night Eternal" & "Alpha Noir", non ? Vraiment ?

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- Fernando Ribeiro (chant, textes)
- Ricardo Amorim (guitare)
- Pedro Paixão (claviers)
- Aires Pereira (basse)
- Hugo Ribeiro (batterie)


1. The Greater Good
2. Common Prayers
3. All Or Nothing
4. Hermitage
5. Entitlement
6. Solitarian
7. The Hermit Saints
8. Apophthegmata
9. Without Rule
10. City Quitter (outro)
11. Darkness In Paradise (candlemass Cover) (bonustrac



             



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