Comme il l'avait fait avant la sortie de "Hellfire Club", EDGUY propose en préambule à un "Rocket Ride" audacieux un nouvel EP chargé de pépites. La tête de gondole, bien entendu, ne souffre aucun reproche. A la manière d'un "King Of Fools", "Superheroes" fait parfaitement le job grâce à un riff immédiat et "bombastic". Le ton relativement léger du morceau, prétexte à un clip totalement halluciné, témoigne d'une motivation au beau fixe chez nos amis germaniques.

Un poil plus anecdotique, "Spooks In The Attic" vient avec son feeling foncièrement Hard Rock se faire le porte-drapeau du nouvel EDGUY, plus mesuré, désireux d'infuser sa musique de sonorités 80's. Le titre fonctionne bien néanmoins, couplé à cette splendide ballade sombre qu'est "Blessing In Disguise", torturée et complexe, qui écrase largement la mielleuse "Save Me" qui a trouvé sa place, on ne sait pas trop comment, sur l'album.

Le moment de bravoure, "Judas At The Opera", est prétexte à une sublime joute avec Michael Kiske. Avec ce titre à tiroirs, parfois proche de l'univers de QUEEN, Tobias nous renvoie à la fin des années 90, époque où la naïveté du Speed-Metal en faisait encore un style incroyablement inspiré et irrésistible.

Enfin, Tobias reprend en piano-voix "Superheroes", en faisant une ballade riche en émotions et d'une beauté bouleversante, tout aussi indispensable que son pendant électrique. Dernier EP d'EDGUY à ce jour, ce "Superheroes" est un complément parfait à "Rocket Ride", témoignage d'une période dorée et très inspirée dans la carrière du groupe.