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EDGUY - Tinnitus Sanctus (2008)
Par POWERSYLV le 9 Décembre 2008          Consultée 9582 fois

Tobias Sammet est un bourreau de travail, ça, tout le monde le sait. Enfiler du concept-album "self-made" (AVANTASIA) avec un nouvel album du groupe qui l'a rendu célèbre (EDGUY) aussi facilement qu'on laisse glisser des perles le long d'un fil pour en faire un collier, c'est sa spécialité. Faire joujou avec des rock-stars comme ALICE COOPER ou BOB CATLEY un jour, chanter du EDGUY à Wacken le lendemain les couilles attachées à un hélicoptère pour faire l'amuseur public, ça aussi on connaît. Un jeune homme plein de ressources qui a bien grandi depuis 10 ans. Souvenez-vous (et là je fais mon Drucker) de ce jour où vous avez découvert le fameux "Vain Glory Opera" en cette année 1998, un album qui n'a pas quitté vos platines et que vous passiez en boucle entre les derniers BLIND GUARDIAN, HAMMERFALL et STRATOVARIUS... Que de souvenirs. Voilà pourquoi on les aime les EDGUY, ça nous rappelle les grandes heures du trou-metal.

Nous sommes en 2008 et après avoir tourné avec son AVANTASIA dans les plus grands fests européens pour des dates limitées, voici que le frontman est de retour avec ses potes d'EDGUY, comme ça, sans prévenir, avec un nouvel opus sorti toujours sous le haut patronnage de Nuclear Blast. Surprenant de voir comment ce disque est sorti aussi vite ... Tobias avait annoncé que (je cite) "Tinnitus Sanctus sera l'album qui nous fera accéder au statut de groupe incontournable, tels QUEEN, LED ZEPPELIN ou BLACK SABBATH". Arf. On connaissait l'humour de l'allemand mais là, c'est balaise quand même.

Tinnitus Sanctus : ne vous laissez pas berner par cette formule et par la pochette. EDGUY n'est pas devenu un groupe de white metal, de black metal ou que sais-je encore. EDGUY n'a pas voulu faire un concept-album sur la vie de Jesus, son œuvre, son martyr (Tobi n'est pas encore devenu le nouveau Mel Gibson) même si la religion est citée explicitement ("Sex Fire Religion"). Achetez l'album pour avoir les paroles, moi je n'ai eu qu'un promo. Tinnitus Sanctus continue dans la voie tracée par Hellfire Club, Rocket Ride voire le dernier AVANTASIA (The Scarecrow) : en gros, les traces de heavy speed à la HELLOWEEN des débuts ont quasiment toutes disparues. On peut encore en trouver quelques beaux restes, comme sur le joyeux "The Pride Of Creation". Sinon, Tinnitus Sanctus, c'est un Rocket Ride moins varié, moins surprenant et donc moins attachant. En gros, ça vire de plus en plus au heavy rock, les claviers en moins, les grosses guitares en plus et avec un Tobias que l'on surnommera bientôt Tobi l'américain. En somme, ça commence à tourner en rond.

J’aime à découper Tinnitus Sanctus en 4 temps. Introduction / Thèse / Antithèse / Conclusion. Ça c’est pas banal.

01. Introduction.
Elle est plutôt réussie car on entre dans le vif du sujet avec 3 morceaux imparables bien qu’on puisse les trouver classiques. « Ministry Of Saints » est accrocheur avec un bon gros refrain à reprendre en chœur. Tout de suite derrière, il y a « Sex Fire Religion » qui est plus lent, plus lourd (limite inquiétant) avec une partie de basse qui lorgne du côté d’un BLACK SABBATH (« Headless Cross »). Ce titre est bien efficace avec un solo racé à la Slash, un refrain qui marque les esprits… mais sur lequel on ne s’attardera pas au niveau des paroles (« Sex Fire Religion, visionary position … »). Hum, bon goût quand tu nous tiens. Enfin le guilleret et carrément plus speed « The Pride Of Creation » est déjà cité plus haut comme rappelant le EDGUY des temps anciens. Un bon début et mine de rien, un bon quart d’heure vient de s’écouler.

02.Thèse.
Ça se gâte. Sans être mauvais, nous voici parti pour du EDGUY bateau et quand même un peu en manque d’imagination. C’est le stade du disque où j’ai commencé un peu à avoir du mal à m’y retrouver dans les premières écoutes … c’est là où je m’assoupis… et ça fait quand même 5 titres boudiou ! Les tut-tut de « Nine Live », ça va un moment. « Wake Up Dreaming Black » (titre que j’appelais « Dying Angels » tellement je le trouve répétitif). Pareil avec ce « Dragonfly » qui est mou du genou. EDGUY n’a jamais été fort pour composer des ballades : « Thorn Without A Rose » est en ce sens loin d’être une réussite, même si j’ai déjà entendu pire. « 9-2-9 »... Oui, ma foi les quelques teintes un peu futuristes passent bien et la mélodie est sympa.

03.Antithèse.
« Speedhoven » commence bien avec des chœurs à la sauce "happy metal" (style chœurs à la GAMMA RAY) et j'avoue que c'est ce titre qui m'a décidé à passer de la note 2/5 à 3/5. « Speedhoven » s'avère un peu plus tumultueux et aventureux que les 5 titres qui l'ont précédé. Première partie du couplet avec quasiment que la voix de Tobbias, la batterie de Felix et quelques synthés "vintage" avant une montée en puissance et un refrain qui accroche. Le morceau de poursuit par une partie lente plutôt puissante et jolie, avant qu'un break de batterie ne vienne réveiller tout ça et que les guitares ne nous donnent un joli duel. « Dead Or Rock », c'est un titre de gros hard rock US avec un gros riff touffu, dans l'esprit d'un « Fucking With Fire » bien que musicalement différents.

04.Conclusion.
Avec EDGUY, les aventures se terminent toujours dans la bonne humeur. « Aren't You A Little Pervert Too » est un pur délire des Allemands (souvenez-vous de « Trinidad »), un titre déglingué à la guitare western et qui a priori se fout de la gueule des troupes US en Irak. Ça m'a fait penser au VAN HALEN de « Happy Trails» (époque David Lee Roth of course). Et c'est ça qui est chiant avec EDGUY c'est que même s'il y a un ventre mou dans l'album, ben on termine quasiment toujours le disque avec le sourire. Ça c'est la conclusion de cette galette.
Ma conclusion est que malgré de bons moments, Tinnitus Sanctus est dans l'ensemble juste dans la moyenne pour un groupe qui est pourtant aujourd'hui expérimenté. On en attendait bien mieux. Tobias, principal compositeur a-t-il décidé de ne conserver que ses éclairs de génie pour AVANTASIA et ne laisser que les titres moins bons pour EDGUY ? On est en droit de se poser la question. Espérons que les allemands rectifieront le tir la prochaine fois sous peine d'avoir une suite de carrière "ronronnante" ...

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   (2 chroniques)



- Tobias Sammet (chant)
- Jens Ludwig (guitare)
- Dirk Sauer (guitare)
- Tobias Exxel (basse)
- Felix Bohnke (batterie)


1. Ministry Of Saints
2. Sex Fire Religion
3. The Pride Of Creation
4. Nine Lives
5. Wake Up Dreaming Black
6. Dragonfly
7. Thorn Without A Rose
8. 9-2-9
9. Speedhoven
10. Dead Or Rock
11. Aren't You A Little Pervert Too ?



             



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