Bien plus captivant que son prédécesseur "Tonight’s Decision" (1999), cet album revenait à l’essentiel du caractère particulier de KATATONIA. Plus complexe et bizarrement diversifié pour un groupe qui se veut prostré dans la catatonie !

Plus sombre en réussissant le pari d’être encore plus triste que "Disouraged Ones" (1998), qui fut le premier dans la lignée des albums qui suivirent (disons que c’est avec celui-là que les musiciens trouvèrent le style qui leur convenait le mieux). D’autant plus que cet album va les propulser hors de l’underground et faisant irruption remarquée - et remarquable - vers un public plus large en manque de sensations musicales que KATATONIA comblera ! Pour sa part, "Last Fair… " améliorera ses bases (donc celles de "D. Ones") et solidifiera ce genre de structures. A l’heure actuelle, cet album est toujours une pure merveille d’écoute et de trouvailles musicales. Exemple : l’apport très léger de boîte à rythmes renforce la cohérence sur certains titres comme "Chrome" ou encore, "We Must Bury You".

C’est aussi avec ce "Last Fair Deal Gone Down", mais ils ne le savent pas encore, que le line-up se stabilisera. Ce sera un signe déterminant pour la cohésion musicale et sa direction assumée dans un créneau difficile car il n’est pas aisé de se renouveler lorsqu’on cultive le pessimisme et la mélancolie à ce stade-là !

Petite tendresse pour "Tergas" pour son côté atmosphérique un poil plus prenant que le reste, en ce qui me concerne ; et puis aussi une sympathie plus marquée pour "Sweet Nurse", faussement joyeuse et finement prenante : paradoxal s'il en est mais ce titre me fout la pêche à chaque écoute. Bizarre, n’est-ce-pas ? Suis moi-même bizarre ? Bizarre, bizarre !

L’éloge de la tristesse, en somme…