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KATATONIA - City Burials (2020)
Par DARK BEAGLE le 22 Décembre 2020          Consultée 3595 fois

Il y a des formations qui ont su faire bouger leur style, qui ont su s’extraire de certains carcans pour ne pas servir toujours la même soupe qui, de consommés, se seraient transformées en bouillons fadasses où émergeraient quelques morceaux de navet. Il y a donc des groupes comme PARADISE LOST, ANATHEMA ou KATATONIA qui se sont donnés les moyens de jouer une musique telle qu’ils la concevaient, telle qu’elle devait être pour eux, se mettant parfois une partie des fans à dos. Mais l’évolution, au bout d’un moment, elle ralentit, elle fait du surplace et il n’est pas rare que certains combos s’enferment dans une espèce de routine soignée. PARADISE LOST se fait plaisir en faisant des clins d’œil plus ou moins appuyés à sa propre discographie, ANATHEMA semble avoir définitivement tourné le dos au Metal pour se laisser aller dans son Rock Atmosphérique nimbé de spleen tandis que KATATONIA s’est trouvé une nouvelle ligne directrice depuis The "Great Cold Distance", avec des prémices qui se faisaient déjà sentir sur "Viva Emptiness".

À ce moment, le Doom aux vocaux rugueux était déjà loin, "Brave Murder Day" plus qu’un lointain souvenir musical aux qualités plus qu’évidentes et "Last Fair Deal Gone Down" semblait déjà obsolète, KATATONIA affinant encore et toujours son écriture pour proposer des morceaux moins agressifs, certes, mais toujours empli de cette peine presque palpable qui émaille chaque album du combo. Le groupe embrassait une nouvelle carrière, à la frontière entre le Metal et le Rock, plus atmosphérique dans l’esprit. Que certains se soient détournés des Suédois est compréhensif. Qu’ils y soient revenus comme on finit par jeter une oreille aux derniers OPETH l’est tout autant tant le travail accompli est qualitatif. La musique de KATATONIA est du genre à ne pas laisser indifférent, que l’on aime ou que l’on n’aime pas.

"City Burials" paraît après un silence de près de trois ans, après que KATATONIA soit sorti rincé d’une énième tournée. Même si la formation se montrait assez laconique quant à son avenir, cela ne l’empêchait pas de se montrer à quelques festivals, histoire de ne pas devenir un souvenir. Puis, venant de nulle part, un single débarque, le genre de chanson qui intrigue et qui, limite, fait peur. "Lacquer" et son approche plus électronique et sa boîte à rythme pouvait annoncer un vent de changement. Un rapide coup d’œil aux crédits du nouvel album indique cependant que le line-up n’a pas changé depuis l’EP "Proscenium" tandis que la pochette semble faire suite à celle de "Dethroned & Uncrowned". On retrouve en effet cette fameuse couronne lâchée par les corbeaux. Et comme d’habitude, elle n’inspire vraiment pas la joie.

Il suffit d’une écoute pour se rendre compte que "Lacquer" est un single un peu frauduleux, car finalement peu représentatif de ce qu’est l’album dans son ensemble. Ce qui n’empêche pas ce titre de se fondre à merveille dans l’ensemble, habilement placé entre deux morceaux plus remuants. Nous sommes pour le coup dans la lignée des efforts précédents, KATATONIA ne semble plus évoluer, il ne stagne pas pour autant, du moins pas avec le côté méprisant que l’on peut voir à la stagnation. Pour schématiser, KATATONIA fait du KATATONIA récent. Ceux qui espéraient un retour aux sources et l’avènement d’un opus plus ouvertement dédié au Metal en seront pour leurs frais. "Heart Set To Divide", qui ouvre les hostilités sur la voix – magnifique – de Jonas Renkse va d’ailleurs être assez représentatif de ce que sera l’album : un Rock Atmosphérique aux reflets chromés quand les guitares se laissent tenter par la distorsion.

L’instrument est bien présent et s’il est volontiers joué avec un son clair, certains passages se veulent tout de même plus rentre-dedans, soit par touches savamment dosées ("Heart Set To Divide", "Flicker"), soit de façon bien plus frontale ("Behind The Blood", "Rein"), qui prouve que le groupe est toujours prêt de son ADN. Et il nous offre ici un voyage introspectif dans son univers mélancolique à souhait ("Vanisher", "Neon Epitaph"…), sans que l’ensemble ne paraisse trop boursoufflé, vain à force d’exagérer le trait. Il y a toujours cette justesse propre à KATATONIA, que l’on a rarement pris à défaut à ce niveau-là, voire jamais. Les presque cinquante minutes du disque pour onze pistes passent pour ainsi dire toutes seules.

Et bien que l’ensemble paraisse tout de même un brin calibré, les Suédois nous réservent toutefois quelques surprises. Anders Nyström – qu’il semble loin le temps où il se faisait appeler Blackheim ! – s’est effacé au niveau de la composition pour laisser Jonas s’en charger, le tout sonne de façon très homogène mais cela n’empêche pas à certains morceaux de briller de mille feux, comme le joli "Vanishers" justement, que Renkse interprète en duo avec Anni Bernhard (du groupe FULL OF KEYS. Pas dit que ça vous parle forcément), les deux voix se mariant avec bonheur, servant de tremplin idéal à un "City Glaciers" plus conquérant. Et il y a bien entendu le cas de "Lacquer", qui a déjà fait couler beaucoup de pixels et qui a laissé des traces puisque l’on retrouve des bidouillages Electro çà et là, finement dosés pour qu’ils ne prennent pas le dessus et se fondent au mieux dans la musique de l’entité KATATONIA.

On ne va pas parler de retour gagnant. Trois ans d’absence, ce n’est pas tant, surtout pas de nos jours, où de plus en plus de groupes prennent leur temps afin de peaufiner leurs albums. KATATONIA poursuit son petit bonhomme de chemin, sans trop regarder derrière lui, ni aller de l’avant. Le groupe reste dans ce style qu’il s’est forgé, qui aurait pu être une voie respectable pour un ANATHEMA également. Les Suédois livrent avec "City Burials" un album solide, qui devrait s’épanouir encore plus sur scène, quand les groupes pourront à nouveau donner des concerts comme avant. Mais encore une fois, l’écoute d’un nouvel opus de KATATONIA va demander quelques écoutes pour en saisir toutes les subtilités et s’abîmer doucement dans le spleen au son de la voix de Jonas Renkse, plus que jamais le maître de cérémonie ici.

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- Jonas Renske (chant)
- Anders Nyström (guitare)
- Roger Öjersson (guitare)
- Nicklas Sandin (basse)
- Daniel Moilanen (batterie)


1. Heart Set To Divide
2. Behind The Blood
3. Lacquer
4. Rein
5. The Winter Of Our Passing
6. Vanisher
7. City Glaciers
8. Flicker
9. Lachesis
10. Neon Epitaph
11. Untrodden



             



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