Ce n'était pas facile, mais il l'a fait. Ex RAINBOW, ex BLACK SABBATH, Ronnie James Dio débute en cette année 1983 une carrière solo sous les meilleurs auspices. Alors qu'IRON MAIDEN sonne avec grand fracas l'heure d'une nouvelle génération de groupes de heavy metal, le farfadet, sa voix d'or et son glorieux héritage sous le bras, décide de se lancer dans sa propre aventure. Affranchi des deux monstres de la guitare qui l'ont autrefois tellement contenu dans ses élans artistiques, épaulé par ses deux anciens camarades de route Bain et Appice, DIO accouche ni plus ni moins d'un des meilleurs albums de heavy metal de l'histoire.

A l'écoute de "Holy diver", on en vient à se demander s'il ne s'agit pas d'un best-of tant les titres, tous plus géniaux les uns que les autres, se succèdent sans temps mort et dans la plus parfaite cohérence. Du phénoménal hit "Rainbow in the Dark" au génialissime "Don't Talk to Strangers", titre en demie-teinte particulièrement réussi comme on en entend rarement, aucun accroc majeur n'est à signaler. "Holy diver", malgré son son un peu désuet, est tout bonnement devenu un grand classique du genre, l'une des nombreuses pierres angulaires d'un monde à part que DIO a largement contribué à façonner, aussi bien au niveau de la musique en général que de l'imaginaire collectif.

Ce sera le glorieux point de départ à une discographie en forme de montagnes russes, qui recélera beaucoup de pépites et quelques daubes. Il n'empêche que ce premier jet de Ronnie sans Blackmore et sans Iommi est l'un des plus représentatifs de l'œuvre artistique du chanteur, véritable pionner dont les cordes vocales sont depuis largement passées à la postérité. DIO, ou comment écrire un nouveau chapitre dans l'histoire du metal...