PANTERA, ça a toujours creusé... Dans le riff, dans la rythmique, dans le groove, dans tout... Avant dernier album avant la chute, "The Great Southern Trendkill" nous assomme sans sommation. Alors que le groupe vit ses plus fortes dissensions, il nous renvoie en pleine face le meilleur de lui-même, à croire qu'il est fait pour l'opposition...
D'un côté, les frères Abbott, de l'autre le réservé Rex Brown et le frontman Phil Anselmo, alors en proie à de sérieux problèmes d'addiction à l’héroïne, dont il échappera in extremis. Hormis ces considérations extra-musicales qui ont tout de même leur importance, le groupe ne nous jamais offert autant de profondeur, d'inspiration et de diversité.

Colère, accalmie, réveil frondeur, descente d'opiacés, tout n'est qu'ambiance dans une noirceur des plus palpable. D'une lourdeur sans pareille, cet album marque un pas dans la carrière des texans au quart new-orleans. De la brutalité, Dieu sait qu'il y en a chez PANTERA, mais de la subtilité à ce point exorcisée, jamais le groupe n'en a autant déployé sur disque. "War Nerve" et sa construction classique nous fait taper du poing sur le bureau duquel j'essaie d'écrire, tandis que "Floods" me transporte sur un nuage, aérien et flottant avec ce solo dont Dimebag avait le secret. Une perte immense pour le Metal, et pour la Musique en général, les frissons sont là, intacts... Une dextérité incroyable couplée à une personnalité intense et généreuse. Non, je ne vous raconterai pas ma cuite au Zénith backstage. Il fût un temps ou j'avais mes entrées, mais ma vie est bien différente aujourd'hui, c'est comme ça.

Reste un album ou la musicalité est un qualificatif majeur, ou la Musique prend la place qui est la sienne, addictive et pleine de saveur. D'une énergie martelée jusqu'à plus soif à un feeling sans fin, mon cœur éclate... Une œuvre noire et sincère dont on ne ressort pas indemne...