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BLACK SYMPHONIQUE  |  E.P

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CRADLE OF FILTH - V Empire Or Dark Faerytales In Phallustein (1996)
Par PERE FRANSOUA le 4 Octobre 2019          Consultée 880 fois

Parmi les commentaires de cet album il y en a un écrit par Siosnaarf en 2008. C’était moi. Ce qui y est raconté est vrai. Par un coup de pot, à peine avais-je découvert le Black que "V Empire" me tomba entre les mains au tournant de l’été 1996.
L’opus est immédiatement devenu une référence absolue pour moi et mes potes, le shoot de pur kif qui rend fade tout le reste (genre DARKTHRONE ou BURZUM). Il est en effet difficile d’apprécier un plat de haricots verts frais à la vapeur quand on a commencé le repas par une crème glacée cookie caramel bacon cheese cake banana doug.

Du coup quand je mis enfin la main sur un "The Principle Of Evil Made Flesh" nettement moins gouleyant, il fut difficile d’expliquer la différence colossale de niveau entre ces deux premiers disques pourtant enregistrés dans le même studio et par le même mec. Je m’imaginais donc qu’il y avait dû avoir beaucoup plus de répétitions et que les trois nouveaux membres devaient être simplement sacrément meilleurs. La preuve en était confirmée par la qualité époustouflante du troisième disque "Dusk... And Her Embrace", fruit du travail de ce line-up en or massif.

Sauf que depuis on sait ce qui s’est passé.
La première partie de carrière de CRADLE OF FILTH est marquée comme aucun autre groupe par un flou mystérieux cachant la vérité, à la limite du mensonge et du révisionnisme, qui progresse à coups de brouillons revus et corrigés, depuis "Goetia" leur premier album effacé de l’histoire jusqu’à la sortie du vrai-faux second "Dusk...".
Qui a réellement fait quoi et à quel moment ? Comme pour les dossiers secret-défense il a fallu attendre longtemps pour que les infos soient révélées.

Ainsi donc nous pouvons expliquer la qualité de "V Empire" par les faits. L’EP offert en pâture à Cacophonous pour échapper à son deal pourri est peut-être le meilleur album des vampires anglais mais il est une belle arnaque, un délicieux mensonge.
Il n’est pas leur deuxième album enregistré mais leur quatrième après "Goetia", "The Principle Of Evil Made Flesh" et "Dusk..." première version (dite "The Original Sin"). Il est constitué d’une reprise ("The Forest Whispers My Name"), deux titres piqués à "Dusk..." ("Nocturnal Supremacy" et "Queen Of Winter, Throned" dont plus personne ne semble se rappeler pourquoi il ne figure pas sur "The Original Sin") et trois inédits dont une instrumentale aux claviers ("She Mourns.."). Ça fait seulement deux titres de Metal totalement nouveaux que l’on peut attribuer au nouveau line-up avec Damien aux claviers, Stuart et Jared aux guitares.

Ah, non, non, attendez un instant. On me dit dans l’oreillette que Jared Demeter n’existe pas, que c’est une invention pour faire croire qu’ils sont quand même six, jusqu’à sa photo dans le livret qui est un montage Photoshop entre Robin et Stuart. Fallait oser.

Stuart, donc, le tout nouveau et tout seul guitariste, qui vient remplacer Paul Allender et Paul Ryan, eux qui composèrent "The Principal.." et "Dusk..", rien de moins, a de lourdes responsabilités. Ce brave garçon aux cheveux bouclés qui disparaîtra totalement des radars après le mini-album "From The Cradle To Enslave" (j’ignore pour quelle(s) raison(s) il est parti ou s’est fait virer au tournant du millénaire) commence ici un job périlleux qui sera couronné de succès. Au vu du travail de réinterprétation particulièrement efficace et subtil des anciens titres (sur "V Empire" comme sur "Dusk...") et vu la qualité d’écriture des nouveaux (qui trouvera sa quintessence pure sur "Cruelty And The Beast"), je pense qu’on peut affirmer que Stuart est un très bon guitariste et que son travail au sein du groupe lui a permis de renaître une première fois et de rencontrer définitivement le succès.
Alors, tous en chœur : "Merci Stuart !".

Ainsi donc on retrouve le penchant révisionniste du groupe, pour le meilleur, avec la nouvelle version survitaminée de "The Forest Whispers My Name". Une tendance lourde, récurrente et ancienne ("The Black Goddess Rises" va connaître trois versions, par exemple). L’excellent "Nocturnal Supremacy" sera enregistré trois fois mais sans subir de remodelage.

Ce qui est en revanche propre à ce disque c’est son ambiance, visuelle comme musicale, totalement inspirée du film "Dracula" de Francis Ford Coppola, à la fois chatoyante, érotique, et exagérément chargée. Une dimension éminemment cinématographique dopée par les claviers de Damien Gregory qui relèguent ceux de Benjamin Ryan au rayon Bontempi.
CRADLE y gagne clairement en galon mais y perd totalement en cachet Trve underground. La production fort clinquante qui met la batterie implacable de Nicholas Barker à l’avant et à l’honneur, enfonce un gros pieu dans le cul du sale Black cru et minimaliste.

Au-dessus de ce Blackbuster trônent en majesté les vocaux de Dani qui atteignent enfin leur plein régimes. Une version extrêmement extrême de King Diamond, un cocktail multi-voix unique et indépassable, marque de fabrique, pivot central de l’entité mouvante, ils tiendront la baraque à eux tous-seuls, raison suffisante de continuer malgré les renouvellements de personnels perpétuels.
Après pas mal de tâtonnements c’est donc sur "V Empire" que Dani parvient à maîtriser ses cris aigus. Mets de choix quasi inimitable, prouesse exigeante, il en use et abuse pour éblouir l’auditoire et se forger une légende. La voix plus typiquement Black devient minoritaire mais gagne en efficacité. Les vocaux graves, généralement narratifs sont obtenus au vocoder et ne sont pas reproductibles en l’état en live.
Cette gymnastique vocale, jouissive pour beaucoup, agaçante pour certains, est le véhicule pour des textes toujours plus longs et inspirés, poésies haut de gammes pleines de trouvailles, qui ponctuent intensément la musique surexcitée.

Et donc, pour ce qu’il en est des deux offrandes composées pour l’événement, ce n’est pas un scoop que d’hurler à la lune qu’elles sont géniales, autant "Ebony Dressed For Sunset", titre-intro ultime qui fait monter l’hémoglobine comme le Conte Prozacula dans les nuques enfiévrées des nymphes possédées, que "The Rape And Ruin Of Angels", longue et délicieuse séance de succion sanguine jouissive de bout en bout, un des meilleurs titres du groupe malheureusement jamais de jamais de jamais joué en concert.

Reste le cas "Queen Of Winter, Throned" dont il n’existe pas d’autre version accessible. On sait juste que c’est durant son écriture en studio que le groupe s’est déchiré en deux.
On peut déduire qu’il y a certainement un côté monstre de Frankenstein, ne serait-ce que par son intro décalquée de "A Dream Of Wolves In The Snow" (figurant sur le premier album). On note aussi un gros big up au "Dracula" de Coppola, toujours au début, juste avant que ça balance sévèrement, avec ces paroles prononcées dans le film par un Conte Dracula flippant (joué par le fabuleux Gary Oldman) à un Jonathan Harker terrifié (Keanu Reeves) : "oh, listen to them, the children of the night, what sweet music they make".

Faux mini-album de presque quarante minutes, vraie compilation de matériels divers revus, corrigés, perfectionnés, affûtés, acérés, instruments de libération et de conquête, coup de génie qui, on l’a vu, ne vient pas de nulle part, et auquel on ne pourra reprocher qu’une production un peu trop sèche et cinglante (guitares trop minces).
Une première résurrection pour CRADLE qui progresse dans l’adversité et la malchance et qui s’apprête à doublement marquer l’année 1996.
On constate que c’est pour la promotion de "V Empire" que la mise en scène photographique du groupe évolue d’un coup en embrassant à fond l’imagerie vampirico-gothico-victorienne, à grand renfort de chemises à jabots, détournant le corpse paint en maquillage cinématographique, marquant les esprits, frappant les imaginaires et attirant les critiques. Ça a l’air de rien mais ça change tout. On déduit que le groupe désargenté commence à avoir un peu d’argent de poche pour se costumer, en particulier un Dani qui jusqu’alors posait en photo et jouait en concert dans des t-shirts de Black trop larges pour lui.

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- Dani Filth (chant)
- Stuart Antsis (guitare)
- Sarah Jezebel Deva (chœurs)
- Robin Graves (basse)
- Nicholas Barker (batterie)
- Damien Gregori (claviers)


1. Ebony Dressed For Sunset
2. The Forest Whispers My Name
3. Queen Of Winter, Throned
4. Nocturnal Supremacy
5. She Mourns A Lengthening Shadow
6. The Rape And Ruin Of Angels



             



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