Voilà le WASP tranchant et vindicatif que nous aimons... 2nd album de Blackie et ses sbires, "The Last Command" est un brûlot que vous connaissez sans doute déjà, mais qui reste encore aujourd'hui une pierre angulaire du "Butcher Metal". Suffisamment accrocheur pour être relayé par MTV, et rugueux pour satisfaire le fan de Metal.

Le chant braillard de sorcière de Blackie fait son petit effet, et le jeu de guitare basique mais personnel de Chris Holmes prend toute son ampleur dans cette galette de pure folie.
On ne le distingue pas forcément, mais ces musiciens savent de quoi ils parlent. La provocation étant leur terrain de jeu favori, on ne se rend pas forcément compte du travail accompli en studio. Voix doublées, guitares travaillées avec effets à foison, les gars sont aussi de bon techniciens.

Les Américains nous surprendront toujours avec leur professionnalisme à toute épreuve. "Blind In Texas", "Fistful Of Diamonds" sont autant d'hymnes américano-américains que l'on pourrait penser rétrogrades chez nous, la vieille Europe, qu'ils en sont attrayants. Du Heavy Metal boucher, le groupe distribuant alors des steaks de viande et des sceaux de sang dans la fosse durant ses concerts, avec une pointe de renonciation à l'establishment. L'Amérique du Nord et surtout la Californie étant le seul endroit au monde à prodiguer la bonne parole chrétienne alors qu'il est un état établi avant tout sur le communautarisme et la peur de l'autre... WASP l'a bien compris en invoquant son droit à la dépravation.

Du Heavy Metal bien balancé, quoique les structures des chansons délimitent ainsi ses... Limites. Toujours est -t'il que "The Last Command" est un pied de nez assez convaincant envers son pays faussement pieux pour n'en retirer que sa substance subversive et conséquemment choquante. Discours et musique ne faisant qu'un, pourquoi ne pas adhérer?