(1er Soupir)

Baââh,
Vous saviez que je l'attendais avec
- la bave aux lèvres,
- l'œil hagard vitreux et
- la bouche en cul de poule, non ? !

En revanche, ce que vous venez d'entr'apercevoir dans ces quelques lignes d'intro, c'est que le ton change : le leur, le mien... bientôt le vôtre ?

De plus en plus Heavy, c'en est fini de faire monter la pression d'entrée de jeu... Ici, y a du lourd façon GOJIRA (dans l'approche musicale), DEVILDRIVER (par moment) et surtout MACHINE HEAD (d'ailleurs, le fait d'avoir eu recours au service de l'ancien guitariste de ce dernier, Logan MADER - reconverti en producteur efficace - explique en partie cela...). " Du Thrash(euh), du Thrash(euh) : oui, mais d'plus en plus catchy(euh)" ! (à chantonner. Mais si, tu connais l'air à la Don Camillo, n'est-ce-pas ?).

(gros soupir)

Bon, faut faire la part des choses tout de suite. Si le son est colossal et qu'il déchire tentures et fenêtres (y compris), son côté "moderne" aseptise quelque peu la donne. Cependant, CHANNEL ZERO peut toujours se vanter d'évoluer dans sa démarche musicale (jamais 2 fois la même recette, je dois bien le reconnaitre tout de même). Aussi, c'est bien l'évolution constante - interrompue de pas moins de 14 années - avec donc la suite de "Black Fuel" (1996), que les compositions se sont poursuivies dans le sens d'efficacité rentre-dedans. Mais, du coup, nous avons presque l'impression de l'arrivée de nouveaux "D'jeuns"... C'était sans compter sur l'excellente voix bien particulière de Franky, fidèle au poste ainsi que de la vigilance des fans qui guettaient l'objet et qui ont crié à tue-tête (et dans les 3 langues nationales) que :
- "CHACHA est là, avec un véritable nouvel album. Alléluia" !

Effectivement, nous reconnaissons directement la patte artistique de nos Thrasheurs belges (dont l'Américain Mickey DOLIN a été définitivement adopté comme guitariste à part entière du groupe). Et oui, les riffs sont redoutables... pour les amateurs du genre mais à force de vouloir "groover", la hargne des plectres (médiators) s'amenuise ! Je m'explique : c'est plus un effet "massue" qu'un effet "adrénaline" qui va nous toucher.

(soupir longuet)

Si je suis particulièrement heureux - quasi fier - de voir CHANNEL revenir aux premiers plans ; l'euphorie de l'achat passée, les écoutes innombrables (depuis mon retour du Hellfest, en fait, coïncidant avec la sortie de "Feed'Em With A Brick". D'ailleurs, grand merci à Jacques de PIERPONT - dit PONPON - de la radio Classic 21 pour avoir pod-casté l'interview de Phil & Tino, ce vendredi 17 juin 2011. Je l'ai écouté dès mon retour nantais : voir report live pour savoir ce que je glandais à ce moment-là) !!!

(sourire béat)

Alors quid ? Incontestablement, y a évolution et rentrer dans ce nouvel album a été bien plus ardu que d'habitude (Je vois ça comme un bon signe, en général). Néanmoins, si le single "Black Flowers" (2010) m'avait un peu averti du changement*, je ne m'attendais pas trop à ça - bien qu'ayant eu le privilège d'ouïr 3 titres démo sans la voix et 1 avec, merci infiniment Phil - aussi, il me faudra encore et encore le digérer car, au fond de moi, je l'ai déjà adopté... pas par fanatisme, malgré ce que je viens de vous écrire, j'ose croire qu'ils ont créé un album qui, en définitive, me dépasse peut-être dans sa conception. Saperlipopette, que c'est dur d'être objectif dans sa chronique, j'vous jure !

(soupir plus petit)

Qu'importe, mon soutien leur est indéfectible... et surtout, je rajouterai ceci :
"ALLEZ LES VOIR EN CONCERT" !!!

(cris de guerre)

P.S. : le dernier morceau "Ocean" est tout bonnement extraordinaire. Quant au machinal "War Is Hell", sa version indus est intéressante et quelle montée de voix, pfffffft ! Et que dire de la bonne grosse (et thasheusement grasse) intro de "In The City", hum ? J'en bave rien que d'y repenser ! La semi-ballade "Side Lines" a un "je-ne-sais-quoi" de Chris Cornell (SOUNDGARDEN, entre autre) qui fait du bien. Le "doomesque" "Capital Pigs" est un régal de lourdeur. Enfin, actez bien que "Ammunition" est un morceau écrit par CHANNEL ZERO et non par CROWBAR, à bon entendeur, salut !

Et puis, cet album est trop court, d'abord !

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* pour l'anecdote, sachez que j'en ai discuté avec Phil Baheux à Louvain-La-Neuve (Belgique) et qu'il avait reconnu qu'ils avaient eu quelques 4 malheureuses petites heures pour recréer une carte de visite sonore réactualisée ! En revanche, je puis vous affirmer qu'il adore son nouveau bébé avec sa pochette sortant de l'ordinaire et qui tranche avec le nouveau logo orangé ! Lourde, chaude, avec des corbeaux qui se préparent au festin d'un serpent, pas encore mort, en train de se consumer... cette image définit assez bien la vision de l'album, trouve-je.