CHANNEL ZERO (thrash), c’était le sommet du metal belge avec DEVIATE (hardcore) et KEATON (atmosphérique). Dans les années 1990, nous y croyions tellement, d’autant plus que pour le deuxième album « Stigmatized, 1993 », ils avaient réussi à faire mixer les différents titres à l’Abtrax Studio d’un certain Vinny Paul … batteur de PANTERA !!!
Seulement voilà, les infrastructures musicales et l’environnement du groupe n’étaient pas suffisants à l’époque. Pour l’anecdote, Xavier Carion, seul gratteux de la machine, commençait également à ressentir des effets d’acuité sonore de plus en plus faible. Merci mec, t’as donné le meilleur avec tes trois comparses !
… Aujourd’hui, à part le chanteur Franky d.s.v.d., qui a poursuivi dans un autre combo belge SKITSOY - avec l'album « Come to Belgium » sorti en 2005 - mais tellement plus … « mou » (attention, pas mal non plus mais bon, c’est comme écouter M.D.45 et espérer entendre MEGADETH !). Quant aux autres membres, plus de traces apparentes …

Merci les gars ! REFORMEZ-VOUS ET NOUS SUIVRONS !!!

Mais revenons à l’âge de la consécration de CHANNEL ZERO. En effet, à la sortie de l’album: « Black Fuel », ils sont au sommet de leur popularité grâce, notamment, à l’excellentissime « Unsafe » sorti deux ans plus tôt. Pour preuve ? … Ecoutez le « Live, 1997 » officiel, et testament musical du groupe … Ca y est, j’en ai encore des frissons (après 12 ans !) … Vous comprendrez, dès l’intro … qui a le même titre que l’album chroniqué ici.

Cette intro là, justement, est magique. Pour démarrer, seule une guitare lance un cri, les poils de tout métalleux qui se respecte se dressent … La cymbale prévient …. L’ambiance monte en puissance … jusqu’à cette batterie qui annonce LE riff: grandiose ! … Euh là, je ne parle que de l’intro !
Dès que le riff du couplet se met en place, vous découvrez la voix, qui va vous raconter l’histoire de « Black Fuel ».
Tout au long de l’album, nous sentons que le groupe a trouvé ses marques; qu’il présente comme une offrande aboutie aux amateurs du genre que nous sommes. Là, j’avoue être un peu (énormément ?) subjectif … Si vous saviez l’adrénaline que procurait CHANNEL ZERO pour des chtis Belges … enfin …

Bref, l’album est de très bonne facture, même si certains morceaux sont un tantinet mollassons (« Call on me »), il vous invite à extérioriser vos pulsions. CHANNEL ZERO a toujours su miser sur la « montée » d’une ambiance.
La plupart des titres appellent à s’évader de son quotidien et à relativiser, j’en veux pour exemple « Fool’s Parade » avec la phrase « I drive a Cadillac in a fool’s parade » qui voudrait dire - grosse interprétation de ma part - « ok, j’suis riche. J’te montre ! … en même temps, je n’sais pas me payer à manger mais bon, l’apparence avant tout, non ? Réflexions … ».

« Black Fuel » est sans doute l’album le plus varié et le plus posé du groupe, avec toujours ce petit « je ne sais quoi » qui fait de CHANNEL ZERO un groupe unique. Sincère dans sa démarche et peut-être arrivé en avance sur son temps … sans les prendre pour des visionnaires, je fais le pari avec vous que si le groupe avait été américain d’origine, CHANNEL ZERO sortirait encore des CDs.

J’invite vraiment toute personne qui aime notre musique de prédilection à (re-) découvrir cet album (mais aussi les trois studio et le fameux live) afin de se rendre compte du potentiel que ces quatre gars avaient dans le ventre et que la vie réelle a rattrapés …

Voilà, je vais aller me faire des gaufres de Bruxelles, boire une Chimay et voir la Mer du Nord pour me consoler …