Je ne connais pas beaucoup de jeunes groupes bon enfant aussi divertissants qu'HIBRIA. Même DRAGONFORCE et son Speed hyperactif ne me donne pas autant d'énergie. Les Brésiliens d'HIBRIA sont pour moi le nec plus ultra du divertissement adolescent métallique ; vous mettez votre cerveau à « off » et vous vous laissez envahir par cette énergie positive et fun que le quintette se plaît à produire depuis "Defying The Rules", un feu roulant comme une motocyclette, une musique cool sans prétention autre que de chier du Speed Metal efficace. Cette fois, pour faire très « Disney », HIBRIA nous invite à son troisième tour de manège, un aveugle tour de manège. Raison de plus pour peser sur « off » et tripper en compagnie des Brésiliens.

Mais bon voilà, ça fait trois albums que la formule se ressemble pas mal. Ok, la production est peut-être plus grosse cette fois-ci, mais l'écriture est toujours aussi insipide (limite pop, mais on s'en fout subjectivement, bien que l'objectivité pèse dans la balance lorsque sonne le glas), le chanteur Iuri Sanson (qui me fait penser à un mélange de Jonny Lindqvist de NOCTURNAL RITES et de Jon Bon Jovi le bellâtre) s'égosille toujours jusqu'à ce que ses poumons surchauffent comme le moteur de la cylindrée que les Brésiliens conduisent à 200 Km/h…

On connaît la formule. Les guitares tournoient toujours autant et la batterie galope juste assez pour fournir une énergie oscillant entre Speed Metal vitaminé et Heavy rose bonbon. Les structures sont classiques et carburent au riff souriant et à la double, qui ont charmé les fans sur "Defying The Rules" et "The Skull Collectors". Je ne dis pas que tous les mordus de Speed accrochent à la gueule d'HIBRIA, qui peut brûler le moindre impatient avec sa musique de party ne ralentissant qu'à de rares occasions. Ça peut devenir lassant.

Mais "Blind Ride" risque encore une fois de faire la quasi unanimité, grâce à des coups sûrs tels que les hymnes typés vintage "Nonconforming Minds", "Shoot Me Down", "Beyond Regrets Of The Past" et "Tough Is The Way", l'épileptique "The Shelter's On Fire" et les plus tranquilles "Blinded By Faith" ou " Sight Of Blindness", ainsi que la ballade "I Feel No Bliss". Un album « jam packed » comme disent les Américains, une valeur garantie. Et c'est bien là son défaut le plus grand. Eh non, il n'y a rien de parfait ni d'idéal en ce bas monde !

Ce qui me fait peur avec HIBRIA est qu'il se conforte dans cette recette et finisse comme les groupes de Speed à deux balles, aux refrains niais et peu respectés à cause d'une superficialité émouvante de rire. Je ne dis pas que les sympathiques énervés commencent à battre de l'aile sur "Blind Ride", qui demeure un bon album, ultra catchy, mais HIBRIA devra redoubler d'efforts sur le prochain skeud pour continuer de nous passionner, car je ressens de minuscules germes de mononucléose. Rien de trop grave, je ne suis encore une fois qu'objectif, car les Brésiliens sont chers à mes tripes de Metalleux agité.

J'espère juste qu'ils trouveront le moyen de demeurer Speed tout en variant un peu plus encore leurs compositions. "Blind Ride" est un bon début, mais la flamme vacille un peu.

Ça reste un sacré tour de manège !

Note : 3,5/5.