« Oh non, ça y est, le Belge remet l’couvert » !

- Hé hé, t’as vu juste mon Lapin et je t’en remercie. Imagine une seconde - voire 7 , peut importe - que le seul groupe de ce minuscule pays « fédérateur de l’Europe… mais pas de son propre gouvernement (soupir) » digne de ce nom, dans la catégorie qui nous incrimine, renaisse et que son potentiel n’est en rien entaché après 13 ans d’écart de tout ce qui touche de près ou de loin la scène musicale ! Pire, qu’il a la niaque pour se relancer dans l’arène (oui c’est la bonne orthographe, parce que le jeu de mot avec notre Paola, reine bien aimée, aurait été de très mauvais goût, hum… Metaâââââââaallllllll…). Bref, CHANNEL ZERO réussit le pari de revenir au premier plan avec ce live tout frais tout neuf. Mouais, attention, les fans ne s’y tromperont pas. Soit quelques morceaux de plus que sur leur testament scénique de 1997. Voyons plutôt :

Là où la joie dégouline du cornet de frites c’est la présence d’anciens morceaux qui avaient déjà de la prestance en studio et qui ont - comme par enchantement - disparus sur l’œuvre testamentaire (version 1) du groupe. Allez hop, un "No Light (At The End Of Their Tunnel)" de derrière les fagots dont le public chante à l’unisson la fin du refrain - impressionnant de dynamisme et de puissance, rien que dans la foule - et autres pots-pourris englobant "Succeed Or Bleed" avec son intro très hypnotique, "Inspiration To Violence" des plus accrocheuses en ce qui concerne le refrain, ainsi que l’enchaînement final de premier titre du deuxième album "Stigmatized For Life", duquel le riff principal est une tuerie à lui tout seul ! Tiens, cela me fait penser que je me dois de vous dire que pour ce concert, c’est un Marcel Coenen (vous connaissez sûrement pas, c’est pô graff) qui vient en aide sur scène pour renforcer l’impact de ces titres (composé à l’époque avec un cinquième membre aujourd’hui disparu : Patrick H.). En revanche, si je vous dis qu’un guitariste de renom et qui vient d’intégrer officiellement le groupe répondant au pseudonyme de Mikey Dolling (d’un certain SOULFLY), alors là oui, tu vois, hein, manneque !

Si comparaison il y a entre les deux premiers live officiel de CHANNEL ZERO, alors ce sont les percutants "Why" (ultra-rapide) et "Unsafe" (grassouillet à souhait) qui renforcent le set de 2010, avec bien sûr le p’tit nouveau "Black Flowers" (voir chronique du Bionic). Le reste de la liste étant identique à 1997 - en mélangeant l’ordre, néanmoins, afin de garder un certain suspens…

Bon ok, et ça vaut le déplacement ton « brolequèse » de bazar (= foutoir en bruxellois) ?

Pour les fans, oui. Celles et ceux qui découvrent, pourquoi pas. Disons qu’ici, outre le bonheur de voir son enfant chéri remonter sur les planches, est jouissif mais il y a pas mal de « pains », notamment dans les rythmes de la batterie - même si celle-ci est fluo et du plus bel effet (hum, hum) dans le noir - ainsi que le laisser-aller de certaines rythmiques avec des soli raccourcis, mais aussi avec cette voix qui pète moins que par le passé. Le seul attrait est que, grâce au soutien énorme (6 fois 2000 personnes en l’équivalent d’une semaine quasi continue) des fans Belges pour la plupart et l’envie bavante de voir un nouvel album sortir d’ici peu pour nous, les inconditionnels, ben, le fait de les voir en images - sans artifices mais bien un jeu de lumière assez apocalyptique et transpirant la gaufre au sucre (!) - fait chaud au cœur des Thrasheurs du Plat Pays. Et vous, amis Français et autres Québécois, cela vous émeut-il ?

Entre les morceaux, pas mal de passages électro-softs parfument la prestation. Du coup, un ressentiment d’attente un peu trop longuette, à mon sens, donne l’impression de s’éterniser. C’est du Thrash tout de même ! Par contre, le visuel est vraiment sympa (surtout l'intro du spectacle avec ses silhouettes gigantesques) : proximité et impression de vivre le concert en direct, voici les points forts du DVD.

L’ambiance est étouffante de chaleur et la bonne humeur faisant foi, la prestation vaut son pesant de moules frites à la bonne saison…

Les petits plus ? La présentation du menu donne mal à la tête : ça bouge sans cesse. Sinon, donner la parole aux fans qui se sont déplacés pour l’événement rend le show encore plus humain. Beaucoup de cris, de bouts de texte scandés par quelques-uns, mais fondamentalement, rien à ne mettre sous la dent. (Please, le Belge est plus qu’un compromis stupide à lui tout seul : parlez-lui, si vous en avez l’occasion, c’est un brave ! Y a autre chose que Van Damme et autre entartreur chez nous !). Le Backstage permet de se rendre compte de l’accent horrible de Tino visionnant son propre concert. Par contre, la complicité entre les musiciens - anciens et nouveaux - est savoureuse et pleine de joie de vivre ; c’est déjà ça. La dérision, comme vous pouvez la prévoir, est définitivement ancrée chez nos amis : cherchez pas à comprendre, c’est « à la Belge ». La dernière partie « After The Show » nous prouve, s’il fallait encore en remettre une couche, que des vrais fans de CHANNEL ZERO peuvent sacrifier leur corps à leur effigie (comme pour un grand groupe, style KREATOR ou SLAYER).

Allez les gars, passons maintenant aux choses sérieuses : A quand le nouvel album ?

P.S : la version collector propose un CD audio avec trois titres en moins que sont pourtant l'excellent "Run W.T.T.", la nouveauté de "Black Flowers" (sans plus mais bon, ça peut plaire à plusieurs d'entre nous et puis, surtout, c'est nouveau !) ainsi que le sublissime "Man On The Edge" avec ce fameux break basse/batterie du meilleur effet.

Personnellement, j'aurais donné un 2,5/5 mais vu qu'il y a, en plus du CD live, le 1er DVD de CHANNEL, je ne bouderai pas plus mon plaisir.