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PEARL JAM - Backspacer (2009)
Par CANARD WC le 2 Novembre 2009          Consultée 8172 fois

L’un des trucs que le Metal traîne comme un poids mort, c’est cette espèce d’absence de maturité. Tous ces groupes des années 80 que nous chérissons voulaient déjà à l’époque régner dans le sang, combattre le feu par le feu. On nous racontait déjà à l’époque des histoires de guerriers courageux et des synthèses niveau CE2 de la mythologie grecque. Vingt ans plus tard, les choses n’ont pas évolué. SLAYER veut repeindre le monde couleur sang, IRON MAIDEN nous raconte des histoires de soldats et MANOWAR se prend pour une réincarnation divine mi-Thor mi-Hercule.

Le problème, c’est qu’entre-temps, certains d’entre nous ont grandi et que toutes ces histoires à même de faire vibrer notre cœur d’adolescent a plutôt tendance à engendrer une certaine condescendance – voire un brin de mépris – devant ce frêle flambeau brandi telle une armure indestructible. Evidemment, cette naïveté touchante et son côté « bas du front » implicite fait partie du charme ambigu du Metal, mais lui ôte par extension une certaine crédibilité tant intellectuelle qu’artistique. Et plus on s’écarte de cette philosophie TRUE, de ce "Heart Of Steel" jusqu’au-boutiste, plus les chances de retomber vers une « normalité » sont élevées.

C’est précisément pour cette raison que les groupes à la périphérie du Metal (1) sont si intéressants, ils ne sentent pas obligés de sous-accorder, de brailler dans le micro ni de foutre de la double pédale en veux-tu en voilà. On s’affranchit de l’agressivité obligatoire, des textes stupides et du solo administratif à 3’30 pour tendre vers une autre ambition. Celle de vous toucher direct en plein cœur, débarrassé de tout gimmick superflu.

PEARL JAM se tient pile poil sur cette limite, celle de ces groupes dans notre entourage « Métallique », qui grandissent et vous tirent vers le haut. Entre l’héritage du Grunge (dont le groupe est issu) et son envie de Rock pur mais pas dur, PEARL JAM est juste nerveux et encore... Le groupe préfère injecter de l’émotion, du pastel et pourquoi pas – si possible – un peu de grâce. Alors il s’épanche, se confie, vous parle au creux de l’oreille et crée une forme d’intimité doucereuse. De temps en temps, ça fait du bien un peu de délicatesse, ça fait du bien qu’on vous parle sans vous hurler dessus avec postillons en option. Voilà comment PEARL JAM va vous piéger avec son "Backspacer" : doucement, mais inexorablement, à la cadence d’une tortue de mer (2). Parfois un peu Pop, puis Folk, (Hard)Rock, voire un rien Punk mais franchement Grunge… PEARL JAM se décline à toutes les sauces avec une facilité presque suspecte. De par cette volonté de « toucher » l’auditeur, de proposer une musique dépouillée et rocailleuse, on sent l’ombre de ce bon vieux Neil Young flotter abondamment sur "Backspacer". Alors on sourit avec tristesse, on retient sa boule dans la gorge en serrant le poing.

Discographiquement parlant, l’album se situe dans la droite lignée de l’éponyme de 2006 et plus particulièrement d’un certain "No Code". On n’est donc pas très étonné de retrouver O’Brien aux manettes, ni de retrouver le même genre de calibrage (titre nerveux, ballade Folk, tuerie Grunge, petit tube…). Mais surtout, il y a ce « ton » propre à PEARL JAM, cette douceur amère, cette agressivité exquise, cette délicate mélancolie. Pour que "Backspacer" fonctionne, il fallait des compos qui dépassent la simple volonté de varier les plaisirs. Fort heureusement, il y a ce réel souci de « bien faire » : chaque riff, chaque mélodie – même s’il ne donne pas lieu à un tube fulgurant – témoigne d’une véritable science du Grunge exploitée à 200 %. "Backspacer" va alors pouvoir s’insinuer dangereusement, progressivement, délicieusement dans un coin de votre crâne et vous contraindre à chaque nouvelle écoute à reconsidérer ce qui vous plaît dans la galette. Et quel régal de se laisser bercer par ce bon vieux Eddie qui chante l’amour et l’espoir sur des titres tristes à pleurer ("Just Breathe", "The End") et évoque la dépendance à la drogue et la solitude avec un entrain désarmant ("Gonna See My Friend", "Got Some"). "Backspacer" est incontestablement une réussite. Un album rare, unique et j’ajouterais - même si je répugne à utiliser cet adjectif tant il est galvaudé – authentique. De ceux qui se gagnent avec le temps, au fil des écoutes et se bonifient sans cesse.

Cet élégant savoir-faire et cette intelligence dans la composition ont cependant une contrepartie. PEARL JAM est un groupe de gars malins comme des singes et talentueux, pas du genre à faire des textes sur des épées incrustées d’émeraudes ou sur le marteau de Thor qui fait boom. Il y a de la facilité dans l’air et une réappropriation d’acquis qu’on a déjà vu dans un passé plus ou moins proche. Une louche de Grunge comme de bien entendu, un peu de nervosité Punk pour pas que ça soit trop mou du genou, une pincée de ce que le père Young nous a appris sur "Mirrorball" et on remue tout ce bordel dans tous les sens, en fonction de l’inspiration et des humeurs. PEARL JAM maîtrise indéniablement son sujet. Presque trop. Il serait décalé de vilipender ce « talent » sous prétexte que le groupe en a sous le coude et qu’il n’ait pas eu besoin de trop transpirer en studio. Il suffit d’un "Got Some" et son refrain qui s’emballe avec Vedder qui hausse le ton pour qu’on se foute de ce genre de considération. Un démarrage « diesel » parfait sur "Force Of Nature", ça ronronne : interprétation impeccable, juste ce qu’il faut de feeling et de mélancolie. C’était quoi déjà la critique que j’avais commencé à formuler ?

En 2009, PEARL JAM est toujours irrésistible. C’est beau. Du « carré magique » du Grunge (NIRVANA, ALICE , PEARL, SOUNDGARDEN), l’un a trépassé prématurément, l’autre est rentré au panthéon du Rock avec passe-droit VIP. Restent ALICE IN CHAINS et PEARL JAM. Ils ont tous deux encore du chemin à faire et surtout ont envie de le faire après 20 ans de carrière et une dizaine d’albums. La légende est en marche, tant mieux pour nous. Ca nous en fera plus et pour plus longtemps.

Note : 4/5


Morceaux préférés : "Got Some", "Force Of Nature".

(1) Citons QOTSA, TOOL ou encore FAITH NO MORE pour brasser large.
(2) Non, ce n’est pas une métaphore pourrie parce que j’écris bourré, mais une référence à la tortue "Backspacer" auquel le titre de l’album se rapporte.

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   CANARD WC

 
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- Jeff Ament (basse)
- Matt Cameron (batterie)
- Stone Gossard (guitare)
- Mike Mccready (guitare)
- Eddie Vedder (guitare, chant)


1. Gonna See My Friend
2. Got Some
3. The Fixer
4. Johnny Guitar
5. Just Breathe
6. Amongst The Waves
7. Unthought Known
8. Supersonic
9. Speed Of Sound
10. Force Of Nature
11. The End'



             



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