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ROCK  |  STUDIO

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PEARL JAM - Gigaton (2020)
Par WËN le 5 Août 2020          Consultée 5111 fois

À l'aune de leur trentième anniversaire - et oui, en 2021 le sémillant "Ten" affichera ses trois décennies (*) - c'est un plaisir tout particulier pour moi que de pouvoir me pencher sur ce nouveau cru du meilleur groupe de Rock du monde (j'ai bien dit, 'le meilleur', hein … La place de 'plus grand' demeurant à jamais réservée à QUEEN, bien entendu). Même si le rythme entre les sorties des ex-patrons du Grunge s'est considérablement apaisé passé l'an 2000 (six albums de 90 à 2000, et seulement quatre depuis), ce nommément ronflant "Gigaton" n'en demeure pas moins le onzième full-length du combo de Seattle et fait suite à un "Lightning Bolt" affichant mine de rien déjà sept années au compteur (si on m'avait demandé j'aurais tablé sur deux-trois ans maximum, c'est peut-être pour ça qu'on ne me demande jamais rien) et qui ne m'avait guère plus interpellé que cela. Depuis pas grand-chose de nouveau en la demeure, suivant son bonhomme de chemin, le PEARL nous carre néanmoins entre les dents un single fin 2018 ("Can't Deny Me") et un nouveau DVD live ("Let's Play Two", à la setlist malheureusement loin d'être mirobolante (**)).

Avant d'entrer plus avant dans le sujet, posons-nous déjà la question suivante : qu'attendre d'un album de PEARL JAM en 2020 ? On se doute que le groupe ne révolutionnera pas (plus) forcément grand-chose coincé dans un Rock ricain qui lui sied, certes, mais dorénavant guère prolixe ni en surprise ni en prise de risques. Les attentes ne sont plus les mêmes. Finalement, c'est un peu comme retrouver un vieux pote perdu depuis l'école. Devant un bon apéro, on évoque les souvenirs mais sans autre ambition que de passer un bon moment. Il a vieilli, ces anecdotes répétées une énième fois ne sont plus si savoureuses qu'auparavant mais la nostalgie joue le jeu. Et puis rendons-nous à l'évidence, nous aussi, on a vieilli.

Coïncidence du calendrier ou pas, alors que l'album sort fin mars en pleine pandémie mondiale obligeant le quinquet à repousser fort logiquement sa tournée promotionnelle, c'est un électrocardiogramme d'une planète Terre malade qui nous cueille dès cette fantastique pochette (on ne peut pas lui reprocher ça, le groupe n'ayant pas toujours su faire preuve du meilleur goût pour illustrer ses albums, remember l'éponyme de 2006, "No Code" ou l'infâme illustration de "Backspacer") via le logo et le titre de l'œuvre, poursuivi durant tout le livret par les noms de chaque chanson ainsi intégrés à ce littéral fil rouge. Une pochette d'ailleurs signée Paul Nicklen (photographe environnementalement engagé, cf. SeaLegacy) illustrant plutôt bien les causes défendues par la formation américaine qui, outre ses combats politiques et sociaux, tend à profiter de sa popularité pour embrasser d'autres luttes majeures de notre époque via un engagement écologique qu'il ne manque de mettre en avant dès qu'il peut (concerts humanitaires, le Cascade Land Conservancy contre les émissions carbones, la compilation "Music For Our Mother Ocean", etc.)

C'est dans ce contexte de crise sanitaire que se dévoile "Gigaton", tout Rock dehors. Car il faut bien le dire, depuis bien longtemps (quatorze ans et son éponyme) n'avions nous eu droit à un début d'album d'aussi belle facture qui, à l'instar des falaises norvégiennes de couverture, nous présente des cinquantenaires bruts de décoffrage qui savent montrer, sans forcer, qu'ils en ont encore sous le pied. "Who Ever Said", "Superblood Wolfmoon", "Quick Escape" sont des titres énergiques dans la même veine que ces "Life Wasted" et "World Wide Suicide" de 2006 ou encore ce "Gonna See My Friend" d'intro à "Backspacer" (2009). Même ce "Dance Of The Clairvoyants" aux accents Rock-Synth (pas sûr de la validité du terme mais je suis certain que vous avez saisi le concept), d'abord dubitatif puis rapidement addictif single lancé en avant-première, porte son coup au but. Funfact lié à ce titre, tout ce beau monde y échange ses instruments coutumiers pour un exercice au rendu, donc, tout à fait inhabituel. Un peu plus loin dans l'album, on tapera en tout cas du pied avec la même conviction à l'occasion du duo "Never Destination"/"Take The Long Way", peut être un chouïa moins abrasives mais sachant rocker tout autant.

Même si les derniers albums en date se montraient assez frileux en la matière, PEARL JAM c'est aussi un talent latent à savoir se remettre en question quand il le faut ce qui, certainement, joue en faveur de sa longévité (un line-up sans décès à signaler, ça aide aussi (***)). Ainsi la deuxième moitié de cet album laisse place à six titres plus posés en réponse aux six autres davantage basés sur les guitares dont nous avons parlé plus haut. L'entrée en la matière se veut en douceur avec l'intimiste "Alright" (un peu "Binaural"-like si vous me demandez) et un "Seven O'Clock" autrement plus ambitieux dans sa progression, avant que les tempi plus Rock ne se réinvitent. Mais à peine une poignée de minutes plus tard, à trop vouloir calmer le jeu, les Seattleites vont quelque peu se perdre en chemin à trop enchaîner les lents tempi sur le dernier tiers d'album : suite à un "Buckle Up" à la vibe rétro assumée mais malheureusement très longuet ; à un unplugged et folky "Comes Then Goes" vraiment agréable pour ses grattes sèches ; force est de constater que "Retrograde" (et notre attention) en pâtit sévèrement, par un énième élan de placidité absolue (pris à part il n'est pas mauvais en plus, et son clip demeure sympa). Loin de moi l'idée de penser que trop de quiétude tue la quiétude, tant l'inspiré "River Cross" et son feeling très MARILLION-esque (période Hogarth) permet de terminer sur une belle et positive note, mais cette fin d'album stagne trop pour éviter l'impression de ventre mou qui s'y dessine. Et malgré cette dernière composition, il manque là à "Gigaton" un gros calibre acoustique de la trempe d'un "Off He Goes" ou d'un "Immortality" (qui a parlé de "Black" ou "Better Man" ?) en leur temps.

Au rang des PEARL JAM-meries de circonstance, notons que le père McCready revient à la 'Page' pour caser quelques hardis soli dans son style ZEPPELIN-à-lui ("Quick Escape", "Take The Long Way", "Superblood Wolfmoon"), tandis que, ne la négligeons surtout pas, la basse de Jeff Ament passe plus d'une fois sur le devant du mix pour y aller de quelques excellents grooves bien Rock ("Superblood Wolfmoon", "Seven O'Clock", "Quick Escape"). Et évidemment, fidèles au poste - mais est-ce bien utile de le spécifier ? - le père Vedder et son envoûtant organe vocal qui sait faire toute la différence, tiennent toujours la baraque comme il se doit. En ce sens "Gigaton" se révèle donc être une succulente confiote, perlée de tout ce qu'a su nous proposer PEARL JAM depuis une vingtaine d'années (et même un peu plus) se situant quelque part entre un "No Code"/"Yield" (soyons fou, allons jusqu'aux plans plus atmosphériques de "Binaural") avec ce que l'on retrouve de mieux sur l'éponyme de 2006. Mais il serait maladroit de passer sous silence l'invité de marque qui s'incruste ici, plus d'une fois architecte d'expérimentations voire même d'un nouveau son. En effet, même si "Dance Of The Clairvoyants" est un cas à part, les claviers n'ont néanmoins jamais bénéficié d'autant d'importance dans le mix qu'ici. Ce sont eux qui font la plus grosse partie du taf sur "Alright" et "Buckle Up", par exemple. Et même s'ils se font parfois plus discrets, ils savent intelligemment arranger les morceaux vers un Rock plus proggy (tout est relatif, comprenez ici 'tout en progression') comme sur les magnifiques "Seven O'Clock" et "River Cross", pour cet improbable croisement avec MARILLION (si, si, je vous assure) que nous évoquions plus haut. On pourra aussi compter sur cette petite mélodie DOOR-esque sur "Who Ever Said" que n'auraient sans doute pas renié Jim M. et ses potes.

Au moment de faire le bilan, vous me verrez donc considérer cette onzième livraison comme un cru plutôt enthousiasmant, auquel il faudra sans doute laisser le temps nécessaire pour qu'il se révèle pleinement. Jugeons par l'exemple : plus éclectique que "Lightning Bolt" (2013) où tout se ressemblait un peu trop ; plus ambitieux que le très court et fourre-tout "Backspacer" (2009) ; tenant davantage la distance que le self-titled (2006) qui s'essoufflait beaucoup trop rapidement ; on peut même remonter jusqu'au trop planplan "Riot Act" (2002) pour prouver que PEARL JAM peut calmer le rythme et parvenir à tenir la distance pour peu qu'il sache contrebalancer son propos ; chacun des morceaux proposés ici à son truc à lui sortant du classique empilement de chansons plus ou moins génériques que nous servent les gars de Seattle depuis vingt ans au bas mot. De plus j'ajouterai innocemment que plus que jamais, PEARL JAM fait partie de ces formations dont les compos révèlent tout leur potentiel en live et là, en la matière, le contenu de "Gigaton" m'interpelle bien plus que leurs dernières productions, c'est un fait. Et vous me trouverez curieux pour une bonne moitié d'entre eux - plus qu'à l'accoutumée en tout cas - de les voir passer l'épreuve de la scène… Et c'est bien la première fois depuis un paquet d'années.

Je ne dis pas que le Club révolutionne ici son propos, ni qu'il ne s'aventure très loin hors de sa zone de confort, cependant peut-être tient-on là sa meilleure livraison depuis "Binaural" (2000). Varié, Rock, parfois simplement beau, je n'hésiterai donc guère longtemps pour arrondir mon 3,5/5 à l'étoile supérieure.


:::

(*) On dit ça, on dit rien, mais pour fêter ça le moment s'avère idéal pour entreprendre un gros chantier de réécritures. Ah, si !

(**) Qu'est-ce que vous voulez présenter PJ en dix-sept titres quand leurs concerts en font trente - trente-cinq piochés dans, au bas mot, la soixante-dizaine qui sont répétés avant de partir en tournée ?

(***) Chris Cornell, Layne Staley, Curt Cobain... Prends soin de toi Eddie Vedder !

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- Eddie Vedder (chant, guitare, claviers, textes)
- Mike Mccready (guitare soliste, claviers)
- Stone Gossard (guitare rythmique, chant secondaire)
- Jeff Ament (basse, guitare, mbira)
- Matt Cameron (batterie, guitare, chant secondaire)
- Josh Evans (invité – claviers)
- Brendan O'brien (invité – claviers)


1. Who Ever Said
2. Superblood Wolfmoon
3. Dance Of The Clairvoyants
4. Quick Escape
5. Alright
6. Seven O'clock
7. Never Destination
8. Take The Long Way
9. Buckle Up
10. Comes Then Goes
11. Retrograde
12. River Cross



             



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