Rappelez-vous il y a dix ans, Seattle, cette ville de la côte-ouest des States était presque devenu capitale du monde, grâce aux nombreux groupes qui s'y firent connaitre. Si certains étaient plus influencés par le punk des Stooges ou le metal de BLACK SABBATH, d'autres se revendiquaient plutôt de Hendrix (un autre enfant du pays) ou de LED ZEPPELIN. PEARL JAM fait partie de ceux-là.

Grâce à un chanteur, Eddie Vedder, à la voix rocailleuse qui colle impeccablement à des compositions 70's reliftées 90's et une paire de fines lames complémentaires aux guitares, Stone Gossard et Mike Mc Cready, qui gratifieront ce premier album de parties de guitares riches et variées (à l'opposé d'un Nirvana qui n'a jamais privilégié cette voie), le groupe dispose de sacrés atouts pour se faire un nom. Chose qui sera faite au-delà de leurs espérances, ce qui, comme Nirvana, les destablisera au plus haut point.

Avec des textes noirs, évoquant le suicide (image qui colle à la peau de Seattle), la dépression ou l'enfance malheureuse, la déprime de PEARL JAM fera succomber l'Amérique, qui leur vouera un véritable culte. Pensez-donc, 10 millions d'albums vendus pour ce Ten. La musique, immergée dans un flot de guitares psychédéliques et torturée, rend parfois hommage à LED ZEPPELIN ("Alive") ou Jimi Hendrix ("Even flows"). Quant-à Eddie Vedder, son inteprétation fabuleuse du titre "black", mon titre favori de l'album, donne des frissons à chaque nouvelle écoute. Du grand art pour l'un des titres les plus envoûtants de répertoire de PEARL JAM!

Pour un premier essai, c'est finalement un coup de maitre et ce Ten, qui n'a pas pris une ride en 10 ans, reste l'album ultime des américains. Un grand classique!