Nouvelle livraison de l’ex-chanteur de ARK et MASTERPLAN, « Lonely Are The Brave » ne révolutionne pas le genre. Jorn Lande et son éminence grise Jörn Viggo Lofstad nous pondent là encore un album bien exécuté mais sans aucune originalité. Et c’est bien dommage quand on connaît l’étendue des possibilités vocales du bonhomme. Cette voix chaude, rocailleuse, qui sait se faire agressive ou mélodique, est un véritable joyau. Dommage donc que le chanteur et ses musiciens ne sachent pas l’entourer d’un écrin à sa valeur.

Comme d’habitude, on a donc des titres (pour la plupart mid-tempo) inspirés, soit par WHITESNAKE (« Lonely Are The Brave », « Night City »), soit par DIO (« Shadow People », « Man Of The Dark »). Ne négligeons toutefois pas les moments plus lourds et épiques, rappelant quelques velléités SABBATHiennes (« Soul Of the Wind », « Hellfire »). Et si vous connaissez PAGAN’S MIND, vous saurez capter quelques riffs caractéristiques du combo. Rien de bien sorcier là dedans : Lofstad, guitariste et compositeur de ce groupe, est également l’un des piliers de JORN. Mais là où les riffs froids et techniques du Norvégien se mêlent à merveille dans la musique progressive de PM, l’accroche se fait plus difficilement pour une musique plus typée hard rock.

Malgré tout, force est de constater qu’on est en présence d’un bon album, difficile à appréhender lors des premières écoutes, mais qui sait révéler ses bienfaits au bout d’un certain temps. Rien d’exceptionnel d’ailleurs à voir figurer dans la liste des titres la reprise de « Stormbringer » du Pourpre Profond : on connaît l’admiration de Lande pour Coverdale et son mimétisme vocal en est une preuve supplémentaire. Le travail mélodique sur la plupart des refrains est à saluer mais attention à une baisse de régime parfois au cours de certains couplets qui semblent se perdent dans des lignes vocales un brin brouillonnes.

La production est à la hauteur de l’ensemble : bonne sans être exceptionnelle. Elle évite cependant le piège du « too much » et n’enrobe pas les refrains de 10 000 couches de voix. Un travail discret mais efficace.

Jorn Lande continue donc son petit bonhomme de chemin. Tout comme nos chroniques qui, pour ce chanteur, finissent pratiquement toutes de la même manière : on souhaiterait de l’originalité. En aura-t-on un jour ? L’instable chanteur prend en tout cas son pied à nous pondre ces chansons. Ne le privons donc pas de ce plaisir qui est, il faut quand même le reconnaître, assez communicatif.