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HARD ROCK  |  STUDIO

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JORN - Over The Horizon Radar (2022)
Par GEGERS le 28 Juin 2022          Consultée 2527 fois

Le problème de Jorn LANDE est qu'il est essentiellement bon, excellent même, sur les albums des autres. Ses performances en groupe, les amateurs de la musique d'ARK ou MASTERPLAN ne me contrediront pas, sont très souvent de grands moments d'intensité. Lorsqu'il œuvre pour le compte d'un compositeur de talent, ses vocalises se font d'une beauté céleste, en attestent ses prestations sur les albums d'AVANTASIA ou sur le projet DRACULA "Swing Of Death" réalisé avec Trond Holter. Parfois utilisé à outrance par son label Frontiers qui le fait parfois chanter sur tout (et malheureusement sur n'importe quoi), le bonhomme peine ainsi à trouver cette même flamboyance sur les albums sortis sous son propre nom, ou plutôt sous celui de son groupe de musiciens interchangeables qui sont rarement les mêmes d'un enregistrement à un autre. Et finalement, vingt deux ans et quinze albums plus tard, on en vient à se demander si JORN ne serait pas plus à sa place dans les bras d'un autre.

"Over The Horizon Radar", produit par le chanteur lui-même, mixé par Alessandro Del Vecchio, dont le nom figure sur 90% des albums publiés par Frontiers, s'est gentiment laissé découvrir il y a quelques mois par l'entremise du morceau "Faith Bloody Faith", puisque Jorn l'a présenté (sans succès) dans le cadre de la sélection norvégienne pour le concours Eurovision de la chanson. Un titre qui, en quelques minutes, allait nous faire changer d'avis quant aux prestations solitaires du bonhomme, tant il est réussi. Concis et ultra-efficace, il porte à lui-seul tout un univers. Il y a ces couplets aux intonations légèrement orientales (même si nous sommes loin de MYRATH), un pont puissant et agressif à souhait, et cette flamboyance qui arrive en même temps qu'un refrain aux allures de chef-d'œuvre, mettant parfaitement en valeur la puissance et la fragilité qui s'entremêlent dans la magnifique voix du chanteur, ce dernier se démenant sur des paroles subtilement autant que farouchement antireligieuses. Inutile de vous préciser que, si tout l'album était du même acabit que cette pépite, JORN aurait accouché de l'album Hard Rock de l'année.

Seulement voilà, comme un pétard mouillé, "Faith Bloody Faith" se voit placé en dernière position et affublé du statut de "bonus track", alors qu'il est présent sur toutes les versions de l'album. Et puis, il a une particularité de taille, celle d'avoir été écrit et composé à huit mains (notamment avec l'aide de Åge Sten Nilsen, ancien WIG WAM, et Damage Karlsen de CHROME DIVISON), là où le reste de cette nouvelle réalisation est le fruit des travaux solitaires du chanteur. Voici qui démontre encore, si cela était nécessaire, que Jorn éblouit lorsqu'il est bien accompagné.

En dépit de ce qui vient d'être écrit, il serait malvenu de présenté "Over The Horizon Radar" comme un mauvais album, puisqu'une poignée de morceaux réussit à nous prendre par la main et nous séduire. Le morceau-titre, qui ouvre l'album, est en ce sens une indéniable réussite Hard Rock, porté par une ligne mélodique intéressante, et des couplets qui mettent en valeur le Blues qui transparaît dans la voix du chanteur. Un refrain en guise de contre-pied vient achever de faire de ce titre un élément fort de l'album. Autre grand moment, le morceau "My Rock And Roll", titre très fortement inspiré par l'univers de DIO, tant au niveau de la construction rythmique que de la production mélodique, pour un résultat percutant et savoureux. L'interprétation théâtrale et charismatique de JORN participe à la construction d'une ambiance à la fois sombre et puissante, qui va puiser dans l'ombre pour aller chercher et finalement atteindre la lumière. On frise ici la perfection.

Quelques satisfactions supplémentaires nous attendent, notamment l'intéressant "One Man War", mid-tempo à la progression mélodique très inspirée, qui laisse le temps à la rugosité subtile de la voix de Jorn de se déployer entièrement. Mais les bonnes idées tombent trop souvent à plat : le solo final de "Dead London" tente d'insuffler un peu de vie dans le morceau, mais les sympathiques ambiances Hard Rock 80s ne suffisent pas à nous convaincre. "Ode To The Black Nightshade", avec son intro agrémentée d'une flûte donnant au morceau des faux airs de "Rainbow Eyes" (RAINBOW), démarre comme une ballade acoustique mettant en valeur la voix du Norvégien, mais le morceau perd de son intérêt dès que l'arrivée de la distorsion en fait un mid-tempo sans originalité. Un reproche que l'on peut également formuler à l'encontre de "In The Dirt" ou "Believer", qui s'étendent inutilement sur plus de six minutes sans que l'on en retienne grand chose. "Black Phoenix" se voit porté par une longue introduction qui se regarde beaucoup trop le nombril. On ne retient qu'un riff SABBATHien de ce titre sans réelle saveur, de même qu'on ne retient que l'intensité des couplets sur "Special Edition", titre Hard Mélodique souffrant de la faiblesse d'un refrain laborieux.

On ressent une certaine admiration face à l'abnégation de Jorn qui, loin de s'économiser, livre des prestations vocales qui continuent de le situer dans le haut du panier des vocalistes à la voix râpeuse (Ronnie Romero prend-il des notes ?). Néanmoins, face à cet album passe-partout, ni meilleur, ni moins bon, que les précédentes réalisations qui constituent un corpus pas vraiment flamboyant, s'ajoute la circonspection quant aux choix artistiques du chanteur. Et si c'était en le mettant au service des autres que JORN rendait le meilleur service à son talent ? En tout cas, ce n'est pas à l'écoute de ce mitigé "Over The Horizon Radar" que vous trouverez le magnum opus de l'artiste.

2,5/5.

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   GEGERS

 
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- Jorn Lande (chant)
- Tore Moren (guitare)
- Adrian Sb (guitare)
- Nik Mazzucconi (basse)
- Alessandro Del Vecchio (claviers)
- Francesco Jovino (batterie)


1. Over The Horizon Radar
2. Dead London
3. My Rock And Roll
4. One Man War
5. Black Phoenix
6. Special Edition
7. Ode To The Black Nightshade
8. Winds Of Home
9. In The Dirt
10. Believer
11. Faith Bloody Faith



             



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