Ces derniers mois, les membres de SHINING, et plus précisément le célèbre et controversé Niklas Kvarforth, ont bien fait parler d’eux : faux suicide, concerts ambigüs, rumeurs etc … Tous les coups de pub sont bons à l’approche d’un nouvel album. C’est donc peu après un retour au calme qu’arrive dans les bacs V - Halmstad… Au premier abord, on se laisse à penser que les rumeurs, les histoires de morts sont créées dans le but de combler une musique en manque d’inspiration… Mais détrompez-vous, il n’en est rien, ces six chansons sont un album à part entière : Un coup de génie.

La première écoute de ce cinquième chapitre est tout de même assez déroutante, on s’éloigne d’un black « pur », on évolue vers quelque chose de moins linéaire, d’ultra travaillé; les riffs sont entrecoupés de guitares acoustiques, quelques envolées de « flamenco » ; le remplaçant d’Hellhammer colle à son métronome et la voix de Kvarforth fait des merveilles entre hurlements apocalyptiques et murmures dépressifs…

Puis, au fil des écoutes on se surprend à pénétrer cet univers sombre et dépressif, chaque minute, chaque seconde de chaque chanson est un univers à part entière. Les riffs de guitare, les plans de batterie sont autant de coups de poignards que nous assène le quintet suédois, les quatre premières chansons puissantes, longues et douloureuses nous entraînent dans une longue descente vers les plus sombres recoins de la mort…puis la cinquième chanson débute : "Attiosextusenfyrahundra", sorte de sursaut, de pause au milieu d’un champ de bataille, cette interlude de près de trois minutes au piano où Kvarforth entremêle ses fredonnements macabres à chaque note de musique, nous laissent penser à une fin d’album plus simple, moins psychédélique… Il n’en est rien : le piano se tait et l’ultime morceau "Neka Morgondagen" commence pour nous laisser quelques neuf minutes plus tard dans une agonie naissante…

Durant 45 minutes SHINING nous emporte dans son univers propre; il n’est dès lors plus question de black metal, ni même de style en général, cet album passe outre les styles, les ambiances; il est une entité à lui seul, un chef d’œuvre.