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HARD ROCK  |  STUDIO

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1977 Bat Out Of Hell
1981 Dead Ringer
1983 Midnight At The Lost ...
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1986 Blind Before I Stop
1993 Bat Out Of Hell Ii: B...
1995 Welcome To The Neighb...
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2004 Live With The Melbourne ...
2006 Bat Out Of Hell Iii: ...
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- Style + Membre : Jim Steinman

MEAT LOAF - Bat Out Of Hell Ii: Back Into Hell (1993)
Par DARK BEAGLE le 23 Avril 2022          Consultée 2285 fois

2021
J’apprends le décès de Jim Steinman avec un certain pincement au cœur. Je me félicite d’avoir parlé de l’album "Bad For Good" (1981), qui était du MEAT LOAF sans son chanteur emblématique et que Steinman avait assumé au chant de bout en bout. Et pourtant, passer après Marvin Lee Aday n’est pas chose aisée. Je souhaitais néanmoins lui rendre un hommage malgré tout, surtout que Richard Corben l’avait précédé dans la tombe quelques mois plus tôt, ces morts cumulées sardoniques qu'il avait maintes fois illustrées dans les pulps d'horreur. Le premier et mythique "Bat Out Of Hell" étant déjà traité, il me restait à embrayer sur "Bat Out Of Hell II: Back Into Hell". Je commence à rédiger une introduction sans écouter une once de l'œuvre puis… Plus rien. L’envie d’écouter à nouveau le disque ne se manifestait pas. J’ai alors laissé passer le temps. Et bien mal m’en a pris.

2022
La claque. La Covid a emporté dans ses bras Marvin Lee Aday. Celui que tout connaissaient sous le nom de Meat Loaf s’en était allé à son tour. En trois ans, les trois figures majeures du "Bat Out Of Hell" de 1977 se sont éteintes. On appelle ça la loi des séries, mais c’est une page du Rock qui venait d’être tournée. Il y a le compositeur, qui a su faire du kitsch une œuvre majeure ; l’interprète, qui a donné de sa personne pour la sublimer et l’illustrateur, qui a offert un support visuel à l’ensemble au moins aussi culte, avec ce motard qui semblait s’enfuir d’un Enfer innommable et qui allait devenir aussi culte que l’album. Là, je n’avais pas envie de parler du second volet tout de suite, ne voulant à nouveau pas l’écouter. Puis j’avais évoqué le chanteur dans une autre chronique, publiée peu après sa mort. J’avais rendu un hommage discret.

1993
À cette époque, qu’est-ce que je connaissais de MEAT LOAF ? Quelques chansons, tout au plus, que j’entendais sur des cassettes que je piquais – discrètement – à ma grande sœur et à mon cousin, que j’écoutais par acquis de conscience avant d’enregistrer d’autres trucs par-dessus, nettement plus bourrins en général. Je ne sais plus comment je suis tombé sur le clip de "I’d Do Anything For Love", mais je suis resté scotché. Par sa qualité, tout d’abord. J’y ai toujours vu une espèce de "Belle et la Bête" moderne, bien joué par les musiciens et acteurs et une dose de maquillage sur la tronche à Aday à faire pâlir de jalousie Gene Simmons. Puis la musique… Elle me transportait. On aurait dit du QUEEN en plus démonstratif et avec un chanteur qui habitait son texte. Je me suis arrangé pour que l’on me prête d’abord le single, puis l’album, que j’ai écouté en boucle pendant trois semaines avant de me remettre gentiment à DARKTHRONE et MORBID ANGEL. Je ne l’ai plus écouté depuis jusqu’à…

2022
Je me décide enfin à franchir le pas. Je ne le fais pas de gaité de cœur, il me fait ressasser trop de vieux souvenirs qui refusent de s’effacer avec le temps. Sous mes yeux, la pochette en jette toujours autant. C’était une époque où les tablettes graphiques n’existaient pas et où Photoshop ne faisait pas encore de ravages. Une belle pochette faisait encore la différence et celle-là, signée Michael Whelan (que vous connaissez certainement pour ses variations autour d’Elric de Melniboné que l’on retrouve sur les jaquettes de CIRITH UNGOL) est au moins aussi culte que celle qu’avait faite Richard Corben à l’époque. On y retrouve les éléments-clés comme la chauve-souris et bien sûr, la moto (importante, cette foutue moto !). En format vinyle, elle déboîte tout simplement. Et l’un ou l’autre élément pourrait faire un tatouage monstrueux.

2001
Un tatouage qui sera à jamais inachevé. À cette époque, cette pratique n’était pas aussi courante qu’aujourd’hui, où il devient plus facile de recenser quel adulte ne l’est pas que ceux qui en ont. C’était son grand projet, se faire reproduire le motard dans le dos et l’ouvrage était déjà bien avancé. Bien qu’elle fût fan de BEHEMOTH, ce disque était son préféré. Elle me taquinait sur le fait que j’écoutais QUEEN après tout et que MEAT LOAF, à sa connaissance, n’avait pas commis une chanson comme "More Of That Jazz". Je n’avais pas la connaissance du bonhomme alors pour la contredire. Puis beau joueur, je la laissais remporter la bataille. Un soir, j’ai découvert un courrier de sa mère qui m’était adressé. Avec un liseré noir. Ce fut la main tremblante que j’ouvrais la lettre et découvrais le faire part de décès. Elle était partie. Fini. Une jeunesse gâchée. C’était certainement très égoïste de ma part, mais je lui en ai voulu alors, pour gâcher la mienne également et pour m’avoir brisé le cœur, sans qu’elle ne le veuille pourtant. Et j’ai repensé à "I’d Do Anything For Love (But I Won’t Do That)" tout de suite. Encore aujourd’hui je ne sais pas si cela m’a maintenu en vie.

2022
Je me prends "Wasted Youth" dans la tronche, terrifiant. Il s’agit d’un spoken word de Jim Steinman qui sert de base de lancement à "Everything Louder Than Everything Else", sur lequel Meat Loaf reprend ses droits derrière le micro. Il n’y a pas à dire, les deux ensembles sont monstrueux. Ils accouchent d’un excellent disque, qui s’est retrouvé au sommet des charts dans le monde entier. Et le duo ne se contente pas de reprendre la recette du premier "Bat Out Of Hell" ; ils la modernisent, pour ne pas sonner trop ringard en 1993, alors que le Grunge avait quelque peu modifié le paysage musical. "In Utero" et cet album, ce sont deux philosophies radicalement différentes, mais peut-être qu’inconsciemment, cet opus se veut plus sombre parce que musicalement, ce qui cartonnait n’était pas des plus joyeux. Aussi "Life Is A Lemon And I Want My Money Back" est franchement Heavy, agressive et dégage une obscurité peu coutumière.

Mais nous retrouvons toujours ces chœurs qui apportent une majesté à l’ensemble. L’aspect comédie musicale est toujours très présent, mais comment pourrait-il en être autrement vu les deux énergumènes qui ont pensé ce disque ? Je dis deux, mais c’est surtout Steinman qui a géré tout l’aspect composition, Meat Loaf est celui qui apporte le surcroît d’âme pour rendre le tout magique (il suffit de se pencher sur le superbe "Objects In The Rear View Mirror May Appear Closer Than They Are" pour s’en rendre compte : Aday y est impérial et livre une prestation à son image : XXL). Cependant, ce second volet est tout de même moins définitif que le premier, la faute à de nombreuses longueurs.

1993
L’ado dans sa chambre est allongé sur le lit, les yeux fixent le plafond, mais les paupières deviennent lourdes. Avoir réglé la chaîne hifi sur « repeat » n’était peut-être pas l’idée la plus ingénieuse qu’il ait eue. Le disque est long. 75 minutes. Et je dois bien en convenir, je n’aimais déjà pas les disques trop longs à cette époque. Je les tolérais plus facilement en format double. Mais voilà, avec le CD, fallait remplir la galette pour justifier son prix. Et aujourd’hui, à écouter l’œuvre pour essayer d’en tirer une chronique, j’avoue avoir envie de laisser tomber l’affaire après "Everything Louder Than Everything Else". C’était d’ailleurs là que je m’arrêtais en général quand j’étais ado et que je n’arrivais pas à trouver un livre suffisamment bon pour autoriser la musique à l’accompagner tout du long. En cela, je n’ai finalement pas tant grandi que cela.

2022
Après trois écoutes complètes, je me rends compte que je me souviens très bien de ce disque, malgré les années qui se sont écoulées depuis sa sortie. Et qu’il remue toujours autant de souvenirs que je ne peux pas balayer d’un revers de main. En colère, triste, désabusé, je me focalise sur une seule évidence. À trop gorger la bête, Aday et Steinman sont passés à côté du chef d’œuvre absolu. La concision. Voilà tout ce qui manque à ce disque qui aurait été plus digeste amputé d’un bon quart d’heure. Et en grattant, peut-être même 20 ou 25 minutes. Ma fille s’approche de moi, du haut de ses vingt-neuf mois. Elle voit les larmes dans mes yeux et me demande « ça va papa ? » avec un grand sourire. Je lui réponds que oui, je ne rajoute pas qu’elle comprendra quand elle sera plus grande. Elle acquiesce. Je ne sais pas si c’est pour moi ou pour "I’d Do Anything For Love" qui passe et remplit l’espace sonore. Elle me dit « ah oui c’est bien ça par contre » et me fait un de ces câlins spontanés dont les enfants ont le secret. Et la vie continue… Mais pour moi, "Bat Out Of Hell II" sera à jamais l’album de la solitude du deuil.

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- Meat Loaf (chant, chœurs)
- Tim Pierce (guitare)
- Eddie Martinez (guitare)
- Bill Payne (piano, claviers, programmation)
- Jeff Bova (claviers, programmation)
- Roy Bittan (claviers, programmation)
- Steve Buslowe (basse)
- Kenny Aronoff (batterie sur 1,3,4,5)
- Rick Marotta (batterie sur 6,7)
- Pat Thrall (guitare solo sur 4)
- Brian Meagher (cornemuse, batterie sur 8)
- Jimmy Bralower (batterie sur 9)
- Lenny Pickett (saxophone)
- Mrs Loud (chant féminin)
- Jim Steinman (chœurs, voix sur 7, composition)
- Ellen Foley (chœurs, chant additionnel sur 6)
- Rory Dodd (chœurs, chant additionnel sur 6)
- Todd Rundgren (chœurs)
- Kasim Sulton (chœurs)
- Gunnar & Matthew Nelson (chœurs)
- Amy & Elaine Goff (chœurs)
- Max Haskett (chœurs)
- Lorraine Crosby (chœurs)
- Stuart Emerson (chœurs)
- Curtis King (chœurs)
- Eric Troyer (chœurs)


1. I'd Do Anything For Love (But I Won't Do That)
2. Life Is A Lemon And I Want My Money Back
3. Rock And Roll Dreams Come Through
4. It Just Won't Quit
5. Out Of The Frying Pan (And Into The Fire)
6. Objects In The Rear View Mirror May Appear...
7. Wasted Youth
8. Everything Louder Than Everythin Else
9. Good Girls Go To Heaven (Bad Girls Go Everywhere)
10. Back Into Hell
11. Lost Boys And Golden Girls



             



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