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HARD ROCK  |  STUDIO

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1971 Stoney & Meatloaf
1977 Bat Out Of Hell
1981 Dead Ringer
1983 Midnight At The Lost ...
1984 Bad Attitude
1986 Blind Before I Stop
1993 Bat Out Of Hell Ii: B...
1995 Welcome To The Neighb...
2003 I Couldn't Have Said ...
2004 Live With The Melbourne ...
2006 Bat Out Of Hell Iii: ...
2007 3 Bats Live
2010 Hang Cool Teddy Bear
2011 Hell In A Handbasket
2016 Braver Than We Are
 

- Style : Alice Cooper, Queen, At The Movies
- Membre : Michael Schenker, Asia
- Style + Membre : Jim Steinman

MEAT LOAF - Blind Before I Stop (1986)
Par DARK BEAGLE le 9 Novembre 2019          Consultée 1673 fois

C’est quoi la différence entre un mauvais disque de Hard Rock des années 80 et un bon disque de Hard Rock des années 80 ? Ben, le mauvais disque de Hard Rock des années 80, il a une batterie pleine de reverb et une basse qui va chercher des nuances un brin funky. Tandis que le bon Hard Rock des années 80, il a une batterie pleine de reverb et une basse qui va chercher des nuances un brin funky mais… Ce n’est pas la même chose. Il y a le bon Hard Rock des années 80 et le mauvais Hard Rock des années 80, il y a le produit et le surproduit. Mais ça demande une explication. Vous voyez, il y a le mauvais Hard Rock des années 80, avec une reverb pas possible de partout, puis il y a le bon Hard Rock des années 80, il y a de la reverb de partout, mais c’est le bon Hard Rock des années 80. On ne peut pas les confondre (1).

Voilà où j’en suis au moment où il s’agit de trouver les mots pour décrire "Blind Before I Stop" (deaf peut-être aussi ?), cinquième album de MEAT LOAF, sixième si l’on compte celui qui a été fait en duo avec STONEY. Sorti en 1986, en plein cœur de cette décennie, l’album va cumuler bon nombre des points forts et surtout des points faibles de cette époque. Coller avec son temps est parfois une nécessité pour un artiste, mais cela peut également s’avérer être sacrément casse-gueule et beaucoup se sont cassés les dents à ce petit jeu, passant de la gloriole des années 70 à une espèce d’indifférence polie dans les ’80, avec ce statut un peu désagréable de dinosaure. Parce que les dinosaures (et là, je vais faire de la peine à Wën), ben ils sont surtout connus pour leur extinction. Oui, et pour "Jurassic Park" aussi.

Jim Steinman n’est toujours pas revenu. Et son absence pèse énormément pour Michael Lee Aday, qui n’aura jamais retrouvé la superbe de "Bat Out Of Hell", classique intemporel d’un Hard Rock baroque, fortement inspiré par les comédies musicales. D’ailleurs, s’il n’y avait pas eu d’obligations contractuelles avec sa maison de disques, Aday aurait attendu que son compositeur fétiche (malgré une relation somme toute chaotique façon je t’aime moi non plus) soit disponible pour écrire un album qui serait plus dans la lignée de la légende. Mais voilà : Steinman avait divers engagements et c’est avec divers auteurs qu’il devra composer, sous la houlette de Frank Farian. Ce dernier est un choix plus que surprenant, puisque lié à la carrière de BONEY M, qui avait pris fin la même année. Une association étrange, qui peut faire grincer quelques dents.

Quand on prend "Blind Before I Stop" aujourd’hui, difficile de ne pas ricaner face à ce produit un brin boursouflé, plein de reverb et de basse un brin funky qui… Euh… Bref, le genre de disque qui a très mal vieilli et qui paye les pots cassés d’une production bien trop rutilante, beaucoup trop ancrée dans son époque. Trop calibrée en quelque sorte, pour coller aux canons des années 80 et, pourquoi pas, décrocher un hit single. Et quelque part, c’est rageant parce qu’il y a matière à avoir un bon disque de Hard Rock, gentiment suranné tandis qu’au final, nous tenons là plutôt une espèce de mauvaise variété un brin agressive. Certains titres sont franchement très bons dans leur genre, mais beaucoup peinent à se montrer un tant soit peu convaincants, comme si l’artiste nous livrait un bon gros hors sujet qui allait de toute façon être sanctionné – le disque sera d’ailleurs un semi-échec commercial.

Commençons par ce qu’il y a de plus intéressant. Les deux premiers titres décrivent plutôt bien ce à quoi ressemblera cet album de MEAT LOAF, et s’avéreront plutôt très bons dans leur genre. Pourtant, cela n’était pas gagné d’avance. En effet, "Execution Day" démarre doucement, très doucement, au point où l’on se demande pourquoi l’artiste a voulu entamer l’album avec une ballade. Mais tout fini par s’emballer avec une basse qui va délivrer un sacré groove tandis que la guitare va également pointer le bout de son nez, pour un final grandiose, qui rappelle les grandes heures de MEAT LOAF. "Rock’N’Roll Mercenaries" est déjà plus délicate à appréhender. Ce titre aurait pu être joué par de nombreux groupes des années 80 tant il transpire cette époque, que ce soit dans le rythme, très binaire, sa tonalité synthétique, ses chœurs efficaces mais en aucun cas grandioses. Le duo avec l’artiste anglais John Parr fonctionne très bien, le timbre de voix des deux hommes se marient à merveille. Une fois que l’on accepte le fait que l’on écoute de la variété, ou de la Pop pour adopter un terme plus générique mais vraiment fourre-tout, le morceau passe plutôt bien.

Le title-track est assurément la bonne surprise de l’album, avec sa tonalité un brin plus Heavy que le reste. Là encore, la prod aurait tendance à desservir la chanson tant elle semble la confire. Inutile d’y apposer une date d’emballage, l’écouter une fois suffit pour la situer dans le temps. "Masculine", bien que doté de paroles bien macho fait également son petit effet, avec son inclinaison foncièrement Hard Rock, qui rappelle un peu ce qui avait été fait sur "Bad Attitude". Cela reste tout de même dans le registre le plus énervé que MEAT LOAF se montre le plus convaincant. Il faut dire qu’ici, les ballades n’ont pas ce petit plus qui les rendaient touchantes sous l’ère Steinman. Et c’est là, en gros, que réside le point faible de "Blind Before I Stop", qui va se montrer étrangement vide quand il s’agira de véhiculer de l’émotion. Quand ce ne sont pas les tentatives pour sonner actuelles qui vont se révéler être de véritables fiascos la plupart du temps.

Il y a tout d’abord ce "One More Kiss" dont l’évolution est improbable. Oui, comme un dinosaure qui inventerait le feu. Ils essaient de refaire le coup de "Execution Day" avec un passage Heavy introduit par une basse funky (sérieux quoi) qui vient irrémédiablement gâcher tous les efforts faits jusque là. "Man And A Woman", duo avec Amy Goff (qui, avec sa sœur Elaine, aura longtemps été choriste de MEAT LOAF) ne décolle jamais vraiment, le rendu est finalement assez insipide. Ce n’est ni "Heaven Can Wait", ni "More Than You Deserve" et cela manque complètement d’âme. Le reste peine également à réellement être intéressant. "Getting Away With Murder" et sa construction très funky devient rapidement lassante, "Special Girl" et "Rock’N’Roll Hero" manquent clairement de dynamisme. Et finalement, l’ennui guette, et quand il se manifeste, il est temps de passer à autre chose.

Quand ce disque est sorti, il se fondait parfaitement dans le décor, embrassant divers styles en vogue à cette époque. Nous retrouvons donc du Hard Rock, de la Pop, des ballades, des choses un peu plus funky, un certain manque d’unité également. Aujourd’hui, plus de trente ans après, nous nous retrouvons face à un disque qui baigne dans son jus, qui cumule lourdement les défauts des enregistrements du milieu des années 80. C’est surproduit, cela manque d’identité (quelle est la ligne directrice de ce truc, qui dévie totalement des codes de MEAT LOAF et qui remplace le kitsch assumé par un saxophone bien intégré, mais pas forcément indispensable ?) et ne présente finalement que peu d’intérêt. "Blind Before I Stop" est ni bon, ni mauvais, il est juste quelconque quand nous le considérons comme de la variété. En revanche, si on le voit comme un disque de Hard Rock… Après le "Live At Wembley", délivré de toute obligation contractuelle avec sa maison de disques, il va laisser passer du temps, s’adonnant un peu au cinéma et à la télévision avant de revenir en force avec Jim Steinman à la surprise générale en 1993, avec le second volet de "Bat Out Of Hell". Mais ça, c’est une autre histoire…

(1) Vive les Inconnus !

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   DARK BEAGLE

 
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- Meat Loaf (chant, guitare)
- John Parr (chant)
- Amy Goff (chant, chœurs)
- Peter Bischof (chant)
- Bert Gebhard (chant)
- Bimey Oberreit (chant)
- Elaine Goff (chœurs)
- The Jackson Singers (chœurs)
- Frank Farian (chœurs)
- Mats Björklynd (guitare, batterie)
- Johan Daansen (guitare)
- Peter Weihe (guitare)
- Dieter Petereit (basse)
- John Golden (basse)
- Curt Cress (batterie)
- Harry Baierl (claviers)
- Pit Löw (claviers)
- Mel Collins (saxophone)


1. Execution Day
2. Rock'n'roll Mercenaries
3. Getting Away With Murder
4. One More Kiss
5. Blind Before I Stop
6. Burning Down
7. Standing On The Outside
8. Masculine
9. Man And A Woman
10. Special Girl
11. Rock'n'roll Hero



             



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