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HARD ROCK  |  STUDIO

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1982 Too Fast For Love
1983 Shout At The Devil
2016 The End : Live In Los An...
 

- Style : Roxx Gang, Steel Panther, Sister Sin, Crashdïet, Pretty Boy Floyd, Tigertailz, Star Rats, Beautiful Creatures, Zan Clan, Hardcore Superstar, Shameless, Girish And The Chronicles, Poison, Black Rain
- Membre : The Dead Daisies, Methods Of Mayhem, 58, Ozzy Osbourne, Sixx: A.m., Tommy Lee, Brides Of Destruction, John 5
- Style + Membre : Vince Neil , London, Mick Mars
 

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MÖTLEY CRÜE - Dr Feelgood (1989)
Par CANARD WC le 28 Novembre 2007          Consultée 19993 fois

Prologue:

Tout commence dans la chambre de mon oncle (mon premier mentor) en ce début des années 90. Je suis au collège et accessoirement une tafiolle du Hard. Mes compagnons de route donnent davantage dans le Hard de Tatas (BON JOVI, AEROSMITH, SATRIANI, EXTREME, THE CULT, CINDERELLA, WHITE LION …), que dans le Metal « burné ». Chaque chose en son temps, me direz-vous.

Mon oncle et moi on se blaste la gueule sur son Amiga sur fond de TRUST (Répression dans l’Hexagone - live). C’est la première fois que j’entends un groupe de Hard français. J’aime la rage de TRUST. Les paroles et l’énergie du groupe me font l’effet d’une bonne gifle dans la gueule.

Canard : (admiratif) Waaaaaaaaa ! Ca tue ce groupe.
Oncle : C’est TRUST.
Canard : C’est une K7 ? Tu me la prêtes ?
Oncle : Ah non merde, tu fais chier, tu vas jamais me la rendre après…
(Canard fait ses yeux implorants, il a la puberté difficile : l’oncle craque)
Oncle : Ouais bon ok, mais t’endors pas dessus !
Canard : Super ! Merci. Tiens c’est quoi sur la face A ?
Oncle : MOTLEY CRUE. Je sais pas si tu vas aimer…

...

Une sirène de police retentit au loin. Intervention d’urgence. Le CRUE a débarqué dans un tonnerre de saturations infernales. Les guitares sont remontées à bloc, comme pour menacer tous ceux qui ont conspué le groupe pour sa légèreté. Avec « Dr Feelgood », ils montrent les crocs (hum...)

L’espace d’un album, l’un des groupes les plus surestimés veut prouver à tous qu’il en a dans le ventre, que leur succès n’est pas tant usurpé et qu’accessoirement ce sont eux qui ont la plus longue. Au delà des fanfaronades, il y a le contenu qui nous ferait presque oublier les frasques du groupe et les blonde à forte poitrine, pour se focaliser uniquement sur ce condensé de Heavy Rock qui, par bien des égards, rappellent un certain Appetite for Destruction, à la sauce « KISS ».

Les titres tuent, se suivent, s’accumulent et s’enchaînent naturellement à un rythme d’enfer. MOTLEY a réussi à décliner son Hard US teinté Heavy à toutes les sauces. Sans fausse note. La production puissante – « tape à l’oeil » mais impeccable de Bob Rock himself – a su faire rejaillir le coté « énergique » des riffs et l’implacable évidence des refrains. La puissance factice qui s’en dégage fait de « Dr Feelgood » un album sans précédent dans la disco du groupe.

Alors Vince NEIL s’époumone, séduit, vitupère et bondit d’un bout à l’autre de l’album. Comme c’est le cas quand le chanteur est en forme. Dr Feelgood s’installe dans une démesure baroque – qui se prendrait pour un chef d’oeuvre à la gloire d’un Heavy Metal qui secoue les puces. Nul besoin de forcer le trait, le gras du riff suffit à lancer chaque titre sur les rails (de coke) d’un Heavy burné pour retomber quelques minutes à peine sur un Hard Rock aussi entraînant qu’un rodéo graveleux (Kickstart my Heart).

Dr Feelgood puise son énergie dans ses vicissitudes. Le groupe aime le cul, les poils et même les mottes laides crues (re-hum). Leur musique est donc intrinsèquement salace. Des paroles explicites aux clips vulgaires, MOTLEY est inconvenant et se dandine dans une Amérique décadente. Et comme si tous les mots laids crus (re-re-hum... je vais aller prendre l’air) ne suffisaient plus, les bruitages s’y mettent. Une braguette qui se baisse et le rire gras d’une radasse retentit (« She goes down ») : bienvenue dans le monde de MOTLEY CRUE, un monde où les gonzesses sont faciles ou si facilement « tombables » qu’un bête Slow (« Without You ») suffit pour tirer sa crampe.

C’est de cette ambivalence, dans ce paradoxe « rose capote », que MOTLEY pêche faisant retomber à trois reprises (Without you, Don’t go away mad, Time for Change) le rythme fou que le groupe s’était imposé d’entrée de jeu. L’album hésite quelque peu – coincé dans une faille spatio-temporelle – roulant du cul faute de mieux. Sa fesse gauche bien calée sur un Hard Rock tonitruand et l’autre fesse s’appuyant sur un Heavy « light » mais énergique.


Ce MOTLEY est un de leur meilleur CRUE (désolé).
Le groupe le doit principalement à Bob ROCK qui a donné un sacré coup de fouet au « son », hisssant MOTLEY encore plus haut et transformant les titres intrinsèquement moyens de l’album en de petites bombes bien huilées. Cet épisode de la saga MOTLEY témoigne de la relative fragilité du groupe auquel un bon coup de prod’ suffit pour être lancé sur orbite, donnant à ce « Dr Feelgood » des contours de chef d’oeuvre en plastique.
C’est en visant les étoiles qu’on se pose sur la Lune.


Note : 4,5/5

Morceau représentatif : Dr Feelgood
Morceau préféré du Canard : kickstart
Morceau bof : Time for change


Epilogue :

Printemps 1993. L’année du brevet des collèges. Je suis au fond de la classe et j’écoute Dr Feelgood discrètement d’une oreillette, en faisant des gribouillis sur la table. Le cours d’anglais est chiant comme la mort. Speak english mes couilles. Mon pote Hardos à coté de moi chope l’autre oreillette.

Le pote (hilare) : Wouééé c’est quoi ce groupe de tapettes que t’écoutes ?
Canard : Ca s’appelle « Vatefaireenculer » et l’album c’est « jetemmerde ».
Le pote : ‘ttend, laisse tomber le chanteur avec sa voix de châtré. Tu vas pas me dire que t’aimes ? On dirait les Guns en moins bien.
Canard : Raté, c’est MOTLEY CRUE et cet album est une tuerie. Le jour où tu décolleras la tête de ton putain de MAIDEN tu comprendras (je rembobine la K7 et zone pour retrouver « Kickstart my Heart »). Tiens, je vais te faire écouter un riff, tu vas voir, ça enterre MAIDEN.
Le pote (coupant) : J’écoute pas que MAIDEN. En ce moment, j’écoute plutôt ça (il me tend un CD).

Je vois une espèce de tète de mort qui avale des croix renversées. La prof d’anglais commence à nous zieuter. Je chope le CD et le cale entre mes cuisses. Je ressens alors comme une chaleur intense. Qu’est ce que c’est que ce groupe ? La prof reprend son cours. Mon pote me tend une oreillette : « Ca s’appelle SLAYER. Tu vas voir, ça enterre ton groupe de pédés puissance 1000 ! ».

Je chope l’oreillette.
J’entends un brouhaha infernal.
Les battements de mon coeur s’accèlerent.
Je me mets à transpirer.
Je suis comme paralysé.
Je vois la prof d’anglais prendre directement mon carnet de correspondance dans mon sac.
Mes oreilles sifflent.
Qu’est ce que c’est que ce groupe de malades ?

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   (6 chroniques)



- Vince Neil (chant)
- Mick Mars (guitare)
- Nikki Sixx (basse)
- Tommy Lee (batterie)


1. T. N T. (terror In Tinseltown)
2. Dr Feelgood
3. Slice Of Your Pie
4. Rattlesnake Shake
5. Kickstart My Heart
6. Without You
7. Same Ol' Situation
8. Sticky Sweet
9. She Goes Down
10. Don't Go Away Mad
11. Time For Change



             



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