La mort de Chester Bennington fut un choc pour beaucoup de Metalleux. Il y avait là quelque chose de surprenant puisque la plupart des fans de la première heure avaient abandonné le groupe dû au changement artistique. Parler de LINKIN PARK lors d’une conversation sur le "Metal" avait quelque chose de tabou : on avait peur de se faire ridiculiser.

Malgré tout, et ceci est un fait, LINKIN PARK est le premier groupe de Metal pour bon nombre d’entre nous. Après la mort du charismatique chanteur, de nombreuses voix s’élevèrent pour lui rendre hommage. C’est à ce moment que je me suis rendu compte à quel point je n’étais pas seul à ce que LINKIN PARK soit mon "premier".

Même sur NIME, je ne compte plus les lecteurs notant au moins un disque par mois depuis la disparition de Chester. Certains chroniqueurs se sont même tapés la disco complète du groupe. Que les "Trve" veulent l’admettre ou non, LP est majeur. Point.

Depuis le départ de Chester, chaque membre a fait son petit projet afin de panser ses blessures. Puis, il y a quelques mois, des rumeurs de reformation ont vu le jour : on parlait même d’une chanteuse pour remplacer Chester. Toujours est-il que, logiquement, lorsque la fin de carrière d’un groupe ET sa reformation sont dans les parages, une compilation n’est pas bien loin.

Nous voilà donc avec "Papercuts", compilation ayant le même nom que la toute première chanson de leur tout premier album officiel. De prime abord, j’adore la pochette : le logo du groupe dans le ciel façon « aurore boréale » donne l’impression que le groupe est toujours présent dans les étoiles. Un petit clin d’œil également à "One More Light", la chanson.

Lorsqu’on jette un coup d’œil à la tracklist, voilà ce qu’on obtient :

- 4 titres de "Hybrid Theory".
- 4 titres de "Meteora".
- 1 titre de l’infâme "Collision Course".
- 1 titre de "LP Underground 6.0".
- 3 titres de "Minutes To Midnight".
- 1 titre de la BO de "Transformers".
- 1 titre de "A Thousand Suns".
- 2 titres de "Living Things".
- 0 titre de "The Hunting Party".
- 1 titre de "One More Light".
- 2 nouveaux titres.

Si on analyse le tout, on se rend rapidement compte que le groupe a voulu faire plaisir aux fans de la première heure : huit morceaux des trois premiers albums sur un total de vingt : c’est pratiquement la moitié ! De plus, il y a quand même des morceaux peu connus, comme "QWERTY" qui est bien rentre-dedans. Sans oublier les deux nouveaux titres. Si "Friendly Fire" reste dans la même veine qu’un "Living Things" par exemple, que dire de "Lost" qui peut être vu comme le petit frère de "Numb", autant au niveau des paroles qui sont tellement désespérées qu’au niveau de la musique : une bonne balade qui vient chercher nos tripes. Elle est présente d’ailleurs sur "Meteora20".

Pour le reste, tout est une affaire de goût, comme sur n’importe quelle compilation : l’un va se plaindre que la fin de la disco n’est pas assez représentée, un autre aurait préféré encore plus de "Hybrid Theory". Pour ma part je dois admettre que je trouve inacceptable que la compilation ne soit pas aussi bien équilibrée, et trop peu représentative de l’entière carrière du groupe. Car oui, bien que j’aime beaucoup moins les derniers albums, LINKIN PARK c’est aussi de l’Électro. Que "Numb" soit représenté à deux reprises avec l’infâme "Numb/Encore" ne sert à rien.

La compilation sert donc de mise en bouche pour quelqu’un qui a déjà aimé le groupe, mais qui ne veut pas se farcir toute la disco. Ça reste un best-of respectable. J’ai bien hâte de voir la suite des choses : reformation ? Pas de reformation ?

La belle découverte : "Lost".