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HARD FM / A.O.R   |  STUDIO

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2005 Generations
2008 Revelation
2011 Eclipse
2022 Freedom
 

- Style : Reo Speedwagon, The Magnificent, Dead Air Radio, At The Movies, H.e.a.t., Styx
- Membre : The Dead Daisies, Neal Schon, Bad English, Malice, Cacophony, Soul Sirkus
- Style + Membre : Gioeli - Castronovo, Revolution Saints

JOURNEY - Freedom (2022)
Par DARK BEAGLE le 24 Juillet 2022          Consultée 1895 fois

Si un jour on m’avait dit que je vous parlerais d’un album studio de JOURNEY qui soit une nouveauté, j’aurais ri au nez de la personne qui aurait proféré pareil ineptie et je me retrouverais aujourd’hui à essayer de me souvenir quel était l’extralucide ayant eu cette vision. Pour moi, la bande de Neal Schon était destinée à écumer les scènes du monde entier (moins quelques pays où ils sont totalement inconnus), façon KISS, à vivre d’un passé parfois franchement glorieux. Autant dire que sur le papier, la surprise est plutôt bonne, d’autant plus que la pochette suinte tellement l’essence du groupe qu’on a juste envie de se jeter dessus en criant des hallelujah à qui veut bien l’entendre, à cracher un « Satan existe, JOURNEY is still alive » à un groupe de Blackeux qui accueillerait la nouvelle avec une circonspection polie.

Seulement, il y a un hic. De taille. Comme cela fait onze ans que JOURNEY n’avait plus proposé d’album studio, les musiciens ont jugé bon de charger le CD ras-la-gueule. Ce qui devient une sale habitude chez eux. Et malheureusement, avec ce procédé so ’90, on se retrouve immanquablement avec un disque trop long et forcément, inégal. Quinze titres, c’est beaucoup et certains auraient tranquillement pu sauter sans que cela ne provoque un gros émoi. Et cette appréhension de départ, justifiée, va hélas s’avérer assez juste. Assez, parce que mine de rien, le père Schon sait toujours y faire pour balancer une bonne mélodie ou un riff, un solo qui fait tendre l’oreille. Et l’autre point intéressant réside toujours en la présence de Arnel Pineda derrière le micro, qui assure grave dans le domaine, parvenant à faire oublier Steve Perry sans trop de remords.

Mais pourtant, la formule reste assez classique. JOURNEY ne va pas trop changer sa façon de composer. Les fans de ce que pratiquait le groupe dans les années 80 seront comblés, ceux qui cherchent des choses un peu plus modernes trouveront malgré tout leur bonheur. L’AOR de JOURNEY est intemporel, il a su s’affranchir des frontières de l’espace-temps pour s’imposer comme une trademark que l’on reconnait assez facilement. Aussi, nous ne comptons plus les morceaux à commencer doucement pour s’emballer un peu plus tard (rien que l’opener œuvre dans cette voie), les interventions de Schon étant plutôt judicieuses, elles ne manquent pas de mordant. Il en impose toujours et on peut penser que Jon Bon Jovi a vraiment provoqué un désastre en bridant Richie Sambora comme il l’a fait ; la différence est que dans le cas de JOURNEY, c’est Schon qui est le capitaine et qu’il ne fait pas bon lui déplaire.

Certes, il y a encore eu du changement de personnel. D’accord, Jonathan Cain et Neal sont les gourous de cette secte, Pineda est devenu un fidèle lieutenant (en même temps, il est assez difficile de trouver un chanteur capable de rivaliser avec Perry, dans la voix et dans le jeu de scène difficilement supportable pour le commun des mortels), après ça bouge. Ça revient, ça repart quasiment illico, même si ça participe à l’écriture. JOURNEY quoi. Pas le groupe particulièrement connu pour la stabilité de son line-up. Aussi, "Freedom" (titre donné à l’origine à "Raised On Radio" avant d’être changé à la dernière minute) tape régulièrement dans le fan-service, à coup de ballades sirupeuses et de morceaux plus enlevés qui n’ont pas grand-chose d’étonnant, pour la plupart.

Après, il y a de bons moments malgré tout. Il ne faut pas cracher dans la soupe non plus. "Live To Love Again" est une petite pépite, qui se laisse très bien écouter, "Come Away With Me" sort les gros muscles (toutes proportions gardées, ce n’est pas JUDAS PRIEST non plus) et s’avère très convaincante dans le genre, avec un Neal Schon en feu du début à la fin, "Beautiful As You Are" est un autre moment très agréable, qui résume assez bien la façon d’écrire de JOURNEY, avec son début très cool, à la limite de la ballade larmoyante qui vire au mid tempo plus agressif pour un final chaotique, très live dans l’esprit. Terminer l’album sur ce titre, c’est quand même un peu la classe, surtout quand on écume le milieu depuis de si nombreuses années sans se révolutionner outrageusement.

Mais voilà ! Pour une bonne chanson, combien y a-t-il de fillers ? Trop, assurément. Prenons simplement le cas un peu délicat de "United We Stand". Outre le fait qu’elle soit inoffensive au possible, sa mélodie me rappelle une autre chanson, dont je n’arrive plus à me souvenir, mais étrangement, j’attends involontairement d’autres paroles et un refrain différent quand je l’écoute. "Don’t Go" relevait pourtant le niveau d’une seconde partie d’album qui n’œuvrait pas dans l’inoubliable avec son côté très Pop mais bien balancé, et là "United We Stand" vient redonner un coup de marteau sur le clou qui refermait le cercueil. Allez, j’exagère. Mais le fait que l’ensemble sonne souvent très fleur bleue, c’est indéniablement lié à JOURNEY, mais c’est quelque part un brin gênant tout de même, les ballades s’apprécient sans plus, elles sont toujours trop nombreuses et c’est un tort quand on constate que les passages les plus Rock ("Come Away With Me", "Let It Rain"…) figurent parmi les plus séduisants.

Un dernier point noir pour la route et après, promis je vous laisse en paix, c’est le côté disparate des compositions qui forment cet album. En dix ans d’écriture, il est difficile de garder une constance de style, les écoutes de trucs nouveaux – ou plus anciens – influencent la façon de rédiger la partition et le tout devient alors mouvant. Une ligne directrice ? Ahahah. Vous avez plus de chance d’en trouver une dans le dernier PLATYPUS. Non, "Freedom" est un patchwork, un assemblage de cépages qui ne fonctionnent pas forcément entre eux et qui donne un vin plus proche du vinaigre que du grand cru classé. Il y a les morceaux qui sont faits pour remplir la case « nostalgie » ("Still Believe In Love", c’est le genre à utiliser tous les ingrédients qui font le succès de JOURNEY), d’autres qui osent un peu plus et il n’y a pas forcément de liens entre les deux. Une compilation de JOURNEY tient mieux la route, pour dire.

Allez, on ne va pas dire que "Freedom" soit une déception complète. J’ai pris du plaisir à l’écoute, mais je sais que je n’y reviendrai pas avant des années, voire peut-être jamais. Je me souviens des titres qui me plaisent dessus et aujourd’hui, il est tellement facile d’écouter juste ce que l’on veut sans avoir à supporter ce qui l’entoure… Cependant, j’espérais un autre album. Plus court déjà, plus homogène également. Je ne dirai pas plus pro parce que ce serait insultant pour l’expérience des musiciens, mais plus passionné, oui. Le retour de JOURNEY n’est pas loin de la farce et c’est dommage, il y a toujours un tel potentiel. Il serait peut-être juste bon, de temps en temps, d’essayer de ne pas songer aux passages radio possibles en écrivant une chanson et se laisser aller à plus d’audace, ce qui manque cruellement ici.

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   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Arnel Pineda (chant)
- Neal Schon (guitare, chant, claviers)
- Randy Jackson (basse, chant)
- Narada Michael Walden (batterie, chant, claviers)
- Jonathan Cain (claviers, chant)
- Deen Castronovo (chant)
- Jason Dertatka (chant)


1. Together We Run
2. Don't Give Up On Us
3. Still Believe In Love
4. You Got The Best Of Me
5. Live To Love Again
6. The Way We Used To Be
7. Come Away With Me
8. After Glow
9. Let It Rain
10. Holdin' On
11. All Day, All Night
12. Don't Go
13. United We Stand
14. Life Rolls On
15. Beautiful As You Are



             



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